Tribunes

Pourvu que cela ne soit qu’une rumeur…

LES FAITS. Relayant l’agence Bloomberg, le site internet du magazine Challenges évoque un départ de Lars Olfosson en fin d’année si la situation du distributeur ne s’améliore pas d’ici là.
Ce serait donc l’info du jour ! Lars Olofsson est sur un siège éjectable. Jusque-là, rien de nouveau. A dire vrai, tous les «grands patrons» le sont et ce, par principe. Faute d’atteindre les objectifs qui leur sont fixés (et, plus grave, de ne pas convaincre la communauté financière qu’ils n’y sont pour rien !), la porte leur est généralement grande ouverte. Et voilà l’info (supposée) du jour : la porte de Carrefour s’ouvrirait à Lars Olofsson en fin d’année si les résultats ne s’amélioraient pas d’ici là. Et la fin d’année, c’est dans… 40 jours. Lars-Super-Héros aurait donc à peine six semaines pour sauver Carrefour et sa peau par la même. Mazette !
«Faire» les résultats 2011
est encore possible,
mais c’est plomber Carrefour
Pour quiconque comprend un tant soit peu les fondements du commerce, si pareil marché a réellement été mis dans les mains de Lars Olofsson, une conclusion s’impose : Carrefour est déjà condamné. Imaginons… Imaginons en effet que Lars Olofsson soit finalement débarqué d’ici aux réveillons. Si les sources de Bloomberg disent juste, il faudra alors comprendre que la situation de Carrefour ne s’est pas améliorée. Ce qui, en soit, ne constitue pas vraiment une heureuse nouvelle pour le groupe, toujours numéro 2 mondial du commerce (on l’oublierait presque). A l’inverse, imaginons que Lars Olofsson demeure en place. Ça serait l’incontestable preuve que les dits résultats se sont bien améliorés. Est-ce possible ? Sans aucun doute… oui. Là encore, quiconque a déjà approché le compte d’exploitation d’une enseigne en a une idée assez précise… Doper la première ligne (le chiffre d’affaires) ? Relativement facile. La promotion est là pour ça. Et surtout en période pré-festive. S’occuper de la dernière ligne ? Pas difficile non plus, au moins sur un terme aussi court. L’augmentation de la marge commerciale fera l’affaire. En clair, tout l’inverse de la prescription proposée fin août par le bon Docteur Prioux, le nouveau patron de la France,  qui a ordonné au malade sevrage promotionnel et cure de prix bas. Noël Prioux qui, faut-il le rappeler, demandait du temps au point de ne promettre une amélioration notable de la santé de son patient que fin… 2012.
L’effroyable dilemne de Lars
En fait, escompter de Carrefour un rétablissement de la situation française d’ici à fin décembre revient à condamner Carrefour. Sauver l’année par la marge est sans doute encore possible. Mais le mal à moyen terme – l’image – sera bien plus terrible que le bénéfice à court terme. Si le duo Groupe Arnault / Colony Capital a réellement posé un tel ultimatum à Lars Olofsson, c’est une nouvelle démonstration de leur méconnaissance des rouages les plus élémentaires du commerce. Mieux valait alors directement congédier Lars et lui épargner un effroyable dilemne : se sauver et sacrifier Carrefour. Ou se sacrifier pour (espérer) sauver Carrefour ? Pourvu que cet ultimatum ne soit qu’une rumeur. Hélas, nombre d’analystes y accordent déjà un certain crédit.
Olivier Dauvers

TGC103LES FAITS. Relayant l’agence Bloomberg, le site internet du magazine Challenges évoque un départ de Lars Olfosson en fin d’année si la situation du distributeur ne s’améliore pas d’ici là.

Ce serait donc l’info du jour ! Lars Olofsson est sur un siège éjectable. Jusque-là, rien de nouveau. A dire vrai, tous les «grands patrons» le sont et ce, par principe. Faute d’atteindre les objectifs qui leur sont fixés (et, plus grave, de ne pas convaincre la communauté financière qu’ils n’y sont pour rien !), la porte leur est généralement grande ouverte. Et voilà l’info (supposée) du jour : la porte de Carrefour s’ouvrirait à Lars Olofsson en fin d’année si les résultats ne s’amélioraient pas d’ici là. Et la fin d’année, c’est dans… 40 jours. Lars-Super-Héros aurait donc à peine six semaines pour sauver Carrefour et sa peau par la même. Mazette !

«Faire» les résultats 2011 est encore possible, mais c’est plomber Carrefour

Pour quiconque comprend un tant soit peu les fondements du commerce, si pareil marché a réellement été mis dans les mains de Lars Olofsson, une conclusion s’impose : Carrefour est déjà condamné. Imaginons… Imaginons en effet que Lars Olofsson soit finalement débarqué d’ici aux réveillons. Si les sources de Bloomberg disent juste, il faudra alors comprendre que la situation de Carrefour ne s’est pas améliorée. Ce qui, en soit, ne constitue pas vraiment une heureuse nouvelle pour le groupe, toujours numéro 2 mondial du commerce (on l’oublierait presque). A l’inverse, imaginons que Lars Olofsson demeure en place. Ça serait l’incontestable preuve que les dits résultats se sont bien améliorés. Est-ce possible ? Sans aucun doute… oui. Là encore, quiconque a déjà approché le compte d’exploitation d’une enseigne en a une idée assez précise… Doper la première ligne (le chiffre d’affaires) ? Relativement facile. La promotion est là pour ça. Et surtout en période pré-festive. S’occuper de la dernière ligne ? Pas difficile non plus, au moins sur un terme aussi court. L’augmentation de la marge commerciale fera l’affaire. En clair, tout l’inverse de la prescription proposée fin août par le bon Docteur Prioux, le nouveau patron de la France,  qui a ordonné au malade sevrage promotionnel et cure de prix bas. Noël Prioux qui, faut-il le rappeler, demandait du temps au point de ne promettre une amélioration notable de la santé de son patient que fin… 2012.

L’effroyable dilemme de Lars

En fait, escompter de Carrefour un rétablissement de la situation française d’ici à fin décembre revient à condamner Carrefour. Sauver l’année par la marge est sans doute encore possible. Mais le mal à moyen terme – l’image – sera bien plus terrible que le bénéfice à court terme. Si le duo Groupe Arnault / Colony Capital a réellement posé un tel ultimatum à Lars Olofsson, c’est une nouvelle démonstration de leur méconnaissance des rouages les plus élémentaires du commerce. Mieux valait alors directement congédier Lars et lui épargner un effroyable dilemne : se sauver et sacrifier Carrefour. Ou se sacrifier pour (espérer) sauver Carrefour ? Pourvu que cet ultimatum ne soit qu’une rumeur. Hélas, nombre d’analystes y accordent déjà un certain crédit.

Olivier Dauvers

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11 commentaires

  1. Je rejoins votre analyse, Olivier.
    Non-obstant, ces 2 dernières années, les opérations promotionnelles les plus spectaculaires de Carrefour n’ont jamais boosté fondamentalement le CA : en atteste l’érosion continue des PDM, promo ou pas.
    D’ailleurs, une autre question qui me taraude : jusqu’ à combien peut tomber la PDM d’un chaîne d’hypers comme Carrefour ? Passée de 18% à 12% en 10 ans, peut-elle tomber à 8% ? 5% ?

  2. Bonjour ,
    Il me semble qu’il manque un point important, qui peut expliquer, en partie au moins le délais très court restant à Lars.
    En effet j’ai lu qu’au 1 er Trimestre l’ancienneté de Lars lui permettrait de bénéficier d’une retraite chapeau, et dans ces temps de rigueurs, le message envoyé serait mal venu.
    Cela explique peut être cette précipitation …

  3. Bonjour
    Effectivement il se dit dans la presse que LO touche un jackpot s’il est encore en poste au 31 décembre.
    Nous sommes fin novembre. Va t il etre débarqué a 15jours du pactole?
    ou quelques semaines apres l’avoir empoché?
    dans les deux cas, ca va faire scandale…
    dans le premier cas, au sein de la communauté des patrons, de l’autre au sein du petit peuple…
    Jean

  4. l’information concernant la retraite chapeau de LO m’a été confirmée de source sûre (analystes financiers proche de la DG carrefour) : LO aura bien droit à sa retraite chapeau s’il est encore aux manettes au T1 2012

  5. On peut aisément parier, en ces temps d’austérité, que la retraite-chapeau sera le futur scandale économique des mois à venir. Ca ne va pas redresser l’image de l’enseigne !
    Quelqu’un a-t-il une idée pour ma question (au regard d’exemples historiques ou étrangers) : jusqu’à quel niveau la PDM d’une enseigne comme Carrefour peut-elle tomber ?

  6. Oui, si la retraite dorée lui est versée, nul doute qu il y a tout pour faire une gros scandale surtout si cela était bien relayé par les médias (donc cela dépendra de l’actualité chargée ou non a ce moment)
    et là l image de carrefour…perdra ce qu il lui reste en sympathie dans le public..
    Marrant, car ce sera le meme LO qui annilhilerait tout le travail fait depuis pour devenir “le commercant préféré”.
    Je pense que les gens sous estiment a quelle point CARREFOUR traine une mauvaise image….à l inverse de
    des concurrents qui se disent prendre le parti du consommateur

  7. C’est bizarre car, contrairement à Leclerc, j’ai toujours trouvé que Carrefour avait une bonne image en termes de services, de qualité du personnel et des produits.

  8. Olivier, concernant Planet, toujours pas de déploiement en vue à Rennes Alma ou Cesson-Sévigné ?
    Sinon je m’étonne qu’un bon élément du concept Planet, et vraiment différenciant, ne soit pas décliné partout : l’espace client. Il remplace le classique accueil, notamment aux Ulis. C’est un vrai “espace” avec fauteuils ou banquettes, prise de ticket numéroté pour respecter l’ordre d’arrivée des clients, écrans plats (tactiles), vente des cartes-cadeaux, …

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