À la une

Drive : bientôt la fin de la liberté d’implantation

Longtemps évoquée, la fin de la liberté d’implantation des drives serait pour bientôt. En fin d’année dernière, la ministre du commerce, Sylvie Pinel, avait à plusieurs reprises confirmé souhaiter légiférer. A l’époque, l’idée d’utiliser la loi Duflot sur l’urbanisme comme “véhicule législatif” avait été évoquée. Après tout, soumettre l’ouverture des drives à autorisation se raccroche bien à… l’urbanisme commercial ! Selon plusieurs sources concordantes, le cabinet de la ministre aurait effectivement avancé dans cette direction, au point d’en écrire les articles de loi : “Seront soumis à une autorisation d’exploitation commerciale les projets ayant pour objet : 1) la création d’un point de retrait automobile par la clientèle, d’achats au détail commandés par voie télématique, les achats étant réalisés auprès de la même enseigne que celle du point de livraison. 2) Sont regardés comme étant des points de retrait automobile par la clientèle d’achats au détail, les installations, aménagements ou équipements qui permettent l’entreposage, des marchandises destinées à être commandées par voie télématique en vue de leur retrait automobile sur site par la clientèle, les achats étant réalisés auprès de la même enseigne que celle du point de livraison.”

Quelle lecture faire de cette information ? D’abord qu’elle est finalement assez logique. La puissance publique est ici dans son rôle de régulation (n’en déplaise aux acteurs eux-mêmes), dès lors que le développement des drives a des conséquences en termes d’aménagements, de flux voire d’infrastructures. Ensuite, la rédaction est pour le moins peu explicite. Selon le texte, “la création d’un point de retrait automobile par la clientèle” serait soumise à autorisation. Plus loin, la définition du “point de retrait automobile” ressemble plutôt à l’entrepôt de picking : “aménagements ou équipements qui permettent l’entreposage des marchandises destinées à être commandées par voie télématique en vue de leur retrait automobile“. En clair, la mise en place d’un store-picking avec bornes de retrait sera-t-elle concernée ? Enfin, dernière remarque, ce texte est taillé sur mesure pour le drive plus que pour l’activité e-commerce en général. Dit autrement, Amazon n’a rien à en craindre 😉

NB : allez, soyons fou, c’est le week-end, j’vous livre une autre info drive que vous n’êtes pas prêts de voir ailleurs : le nombre de drives au 1er mai. A avant-hier, 2 215 sites drive étaient en activité selon l’étude DRIVE INSIGHTS (co-éditée par A3 Distrib et Editions Dauvers). Surtout, au-delà du nombre brut, c’est le rythme d’ouvertures qui est toujours soutenu : en avril, les enseignes ont ouvert… 88 nouveaux drives.

11 commentaires

  1. Il est certain qu’au vu de ce projet de loi, les enseignes vont se charger de déposer des dossiers avant sa mise en application. Et les derniers reticents à l’investissement vont y aller de bon coeur plutot que de vivre dans le regret 😉

  2. Je suis d’accord avec David! On va probablement vivre une forte accélération dans les prochains mois!

  3. Une CDAC pour l’installation d’un drive..?
    Je vois d’ici à nouveau la multiplication des recours sur les procédures d’autorisations.. Déjà que la CNAC est débordée..!
    Quant à une accélération des ouvertures de drives dans les prochains mois, oui…mais encore faut-il trouver les bons emplacements..

  4. pour moi sait une bonne chose sinon les magasins vont carrement se laisser ecraser par les drive

  5. Vu qu’il y est question de la même enseigne, ne suffit-il pas de nommer le drive d’un nom commrcial différent de l’enseigne de référence pour échapper au projet de loi ? Bref, d’avoir d’un drive “L Express”, “A drive”, etc. pour faire risette à l’énarque qui a pondu ça ?

  6. En effet les premiers effets se font ressentir,
    en négociation pour un emplacement assez exceptionnel pour un drive (en tant que vendeur), l’adhérent concerné pense laisser tomber du fait de cette loi…
    A priori non pas pour réguler du point de vue de l’urbanisme, mais pour réguler les écart de développement entre les différentes marques de distributeurs, certain ayant prit largement la tête de ce business.

  7. Enfin une bonne nouvelle mais le mal est fait surtout dans certaines régions comme le Nord Pas-de-Calais par exemple ou l’implantation de drives se fait sans scrupule à côté de petits supermarchés .Certes, cela va créer sur le moment des emplois au drive mais d’autres emplois seront fragilisés dans ces petites structures .En effet, quoiqu’on en dise, nous touchons une clientèle commune et le changement de comportement d’achat du Consommateur du supermarché vers le Drive aura un impact négatif sur le commerce traditionnel ; et donc une baisse d’activité , de CA , de Marges ……….cela conduira , si nous ne légiférons pas , à certains licenciements ou au pire à des fermetures de magasins . Les enseignes se tirent une balle dans le pied !! !En effet, si demain les drives continuent leur implantations fulgurantes , les Clients soit par curiosité ou par praticité seront de plus en plus nombreux à essayer .Sur le long terme, la désertification dans les GMS sera une réalité et que ferons- nous alors de tous ces points de vente ou le Client se fera rare et ne se rendra en magasin qu’à certaines périodes de l’année (Noel, nouvel an, grosses opérations commerciales …)
    Même si pour beaucoup , “faire les courses” est une corvée , force est de constater qu’un Magasin est un lieu de vie non négligeable dans une ville ou dans un quartier .

  8. Ce qui me marque le plus, ce n’est pas qu’une fois de plus les politiques français veulent décider de tout et dans le détail (chacun son métier!), et qu’il vont encore freiner le développement avec des procédures qui vont engorger les CDAC et CNAC…
    Non ce qui me dérange c’est que les sites de vente en ligne vont encore être favorisés! Déjà qu’il grattent les impôts, qu’ils vendent 7/7 24/24, que de nombreux petits sont totalement hors la loi et mettent en péril des enseignes sérieuses.
    J’ai du respect pour toutes les initiatives, bravo aux cdiscount, ventes privées, amazon et consort! Mais que le politique mettent des règles du jeu équitable au lieu de taper sur les commerçants physiques qui évidemment ne délocaliseront pas! Ils fermeront!

  9. Vos dites que le e-commerce fait mal aux commerces de proximité. C’est vrai. Les drives eux aussi font mal aux petits commerces, heureusement une solution web-to-store a été créée, pour leur permettre de se mettre eux aussi à la vente en ligne, et à tout petit budget : http://www.proxishop.fr le drive des commerces, adapté à tous les métiers.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page