À la une

Bon sens…

Comme d’autres, j’ai lu ce matin avec attention le courrier de la FCD au Premier Ministre, suite au papier des Echos. Courrier légitime – commençons par ça – puisqu’il répondait à la lettre commune de l’ANIA, Coop de France et la FNSEA la semaine dernière. Après tout, chacun est libre de défendre ses intérêts, au besoin en dénigrant la partie “adverse”. Le plus surprenant du courrier de la FCD est ailleurs : dans l’incroyable proposition de supprimer la “publicité nationale sur les comparateurs de prix“. Les membres de la FCD, écrit Jacques Creyssel son délégué général, y seraient “favorables […] dès lors que tous les distributeurs, intégrés et indépendants, accepteraient une telle règle de bon sens“. C’est bien sur cette notion de “bon sens” que je suis tombé de ma chaise. Passons sur le fond : la FCD réaffirme avec une certaine justesse les attendus de la situation (conjoncture, compétition entre les acteurs). Restons sur la forme. Après tout, cette lettre “privée” mais finalement aussitôt “publique”, est bien affaire de communication. Donc parlons communication et… bon sens. Car le bon sens conduit à imaginer l’interprétation de pareille suggestion : “Les enseignes, en tous les cas les membres de la FCD, ne veulent plus se battre sur les prix” entendra-t-on. Certes, factuellement, la FCD n’appelle pas à la fin de la guerre (des prix). Mais à la non-utilisation de ce qui en est juste la concrétisation la plus visible pour le client : les comparateurs. Grossière erreur de comm’ et de bon sens. En tous les cas c’est mon avis et je l’assume (c’est aussi sans doute pour ça que vous êtes nombreux à passer par le blog !). En parallèle, imaginez ce matin la tête de MEL à la lecture du courrier de la FCD. Inquiet de voir son Quiestlemoinscher interdit par Manuel Valls ? Même pas… D’autant que, si tel devait être le cas, Leclerc saurait en tirer un énormissime profit en termes d’image ! Là encore, j’ai connu meilleure illustration de ce que peut être le bon sens. Et ce, encore une fois, sans nier en rien la situation de déflation qui mine les chiffres d’affaires.

6 commentaires

  1. Ok Olivier,
    Sauf qu’il faut aussi se remémorer l’historique de ces comparateurs de prix pour se rendre compte a quel point leur genèse à été bancale et inégale.
    Je m’explique. Bien avant d’autres j’ai réalisé dans mon hyper de l’époque des comparaisons de prix avec caddie et tickets agrandis en évidence. J’ai été condamné, alors que nous prîmes pourtant à l’ époque tellement plus de précautions et de méthode quant à cette comparaison que ne s’y prêtent aujourd’hui la plupart des distributeurs. Les mêmes qui nous attaquèrent hier ont beau jeu aujourd’hui de se faire les hérauts de cette croisade, je ne suis pas dupe.
    D’autant que les premières moutures du site cité dans ton billet, “quiestlemoinscher.com”, était pour le moins malhonnête, et chaque mot est pesé. Heureusement, le site et ses méthodes ont évolués -dans le bon sens-, mais les comparaisons de prix en magasin sont encore souvent, dans toutes les enseignes, litigieuses.
    Et j’ajouterais que certains produits sont volontairement exclus des comparaisons le plus souvent, je pense aux poids-prix (je sais c’est un vieux serpent de mer ;)), et ce, selon moi pour des mauvaises raisons. Pourquoi ne pas pouvoir comparer deux salades ou 2 filets de cabillaud?
    Parce que le prix est fluctuant? Les prix sont fluctuants aussi dans les rayons aujourd’hui. On change les prix toutes les semaines si ce n’est moins, dans toutes les enseignes.
    Parce que la qualité pourrait être différente ? Cela est discutable, mais admettons; dans ce cas, pourquoi faire des comparaisons de MDD qui n’ont pas les mêmes compositions ??
    Non, la vrai raison est que nombre d’enseignes, à commencer par les parangons de la bataille des prix, se “gavent” sur ces produits.
    Leclerc profite aussi de son influence de force médiatique (et financière à l’échelle locale) pour se permettre cette guerre, je ne saurais leur reprocher.
    Cependant, j’ai beau faire parti d’une enseigne engagée dans cette guerre des prix, je suis moi aussi contre ces comparaisons de prix, tant elles sont parfois ineptes et déroutantes pour le client (le petit format moins cher que le grand contenant, le fond de rayon moins cher que la promo, 15% d’écart de prix entre 2 parfums, etc) pour le client, ou qu’elles soient déloyales entre concurrents (relevé de prix effectué juste avant et prix modifié en conséquence, 30 produits pris sur 30000, produits de qualité différentes, etc).
    Enfin, fatalement, trop de prix tue le produit…et les PME (quelle tristesse de devoir donner raison à Papin):
    Regardons la qualité des produits de nombreux rayons (fromage LS, par exemple). Qui peut nier qu’elle a baissée en une décennie ???
    Regardons la place des PME (je ne parle pas des produits strictement locaux) dans nos rayons, biscuiterie en pgc, par exemple; qui peut nier qu’on ne voit plus que du Mondelez partout, au détriment de la place allouée aux PME du biscuit ?
    La guerre des prix n’est pas la seule responsable mais elle y a participée. Que ferons nous demain face à la multiplication des soldeurs, des nouvelles formes de distribution ? (costco..)

  2. C’est l’évidence même! ces pseudos pubs comparatives ne sont qu’enfumage, poudre aux yeux et procédés déloyaux. N’en déplaise à ceux dont c’était devenu le fond de commerce. Suivez mon regard……../;-))

  3. Je me demande pourquoi personne n a releve le fait que l Ilec n ait pas signe la lettre des producteurs? ils sont puisants aussi et ai je tord de penser qu ils s en sortent plutot bien en faisant sortir les PME des rayons?

  4. Il ne faut pas interdire les comparateurs de prix ! Il y a déjà assez d’interdits et de législations dans le commerce ! À force de tout interdire, notre pays est-il si libre que ça ?

  5. A ma connaissance une réponse cinglante de leclerc va bientot arriver dans les médias sur le sujet de la volonté de certaines enseignes d’arreter les comparateurs.En substance, leclerc est le moins cher sur tous les formats de distribution (super et hyper), geant et carrefour baissent les prix sur les hyper tout en restant chers sur les super

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page