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Consommation responsable : d'abord une affaire de "riches"

ConsoresponsableLa bien-pensance dans la consommation s’arrête en général aux limites du porte-monnaie. Ceux qui m’ont déjà écouté (ou subi…) en conférence connaissent mon point de vue. La déconsommation, le “moins consommer mais mieux consommer”, etc. toutes ces thèses sont d’abord affaire de bobos : ils ont un niveau de vie plusieurs fois au-dessus de la médiane (1 600 € mensuels environ), ont tout en deux exemplaires (voiture, téléviseur, logement, etc.) et théorisent à longueur de tribune, eux qui ne ressemblent en rien au Français lambda. Le Français lambda, justement, aspire encore à consommer davantage mais ne le peut point (autant qu’il le souhaite). D’où la frustration ambiante. D’où aussi qu’il consomme moins “responsable” (au sens de bio + équitable) dans les départements “pauvres” que dans les départements “riches”. Parce que le “mieux” consommer ne commence jamais avant d’avoir… “assez” consommé ! 

La mise en parallèle réalisée en croisant des données INSEE de niveau de vie par département et IRI de parts de marché des produits équitables et bio est à cet égard sans appel. Exemple sur le bio : dans les 5 départements les plus pauvres, la part de marché est deux fois inférieure à son niveau dans les 5 départements les plus riches. Comme par hasard…

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L’étude plus complète est publiée dans l’édition de mai de notre veille VIGIE GRANDE CONSO. Plus d’infos sur cette veille ici

6 commentaires

  1. Salut Olivier
    En effet, mais c’est néanmoins une affaire de morale qui s’ancre dans la société.
    Maintenant affaire de riche ou pas, c’est un peu caricatural.
    Quant à la PDM de marché de pdts responsables, la méthodologie doit être sacrément pointue pour la déterminer …
    Comme c’est arrivé sur les technologies avec Apple, les plus audacieux avec peu de pDM s’octroieront une grande part de la valeur ajoutée, cela mettra plus de temps certes.
    Les autres auront des modèles sur le prix qui se réduiront à proposer des prix bas sur des piles de palettes avec des frais bas, et ils s’écharperont.
    Car les frais bas ça ne fait pas des magasins sexy non plus , la distri française fait vieillotte comparée à certaines enseignes étrangères qui surfent sur le créneau, à part peut être Carrefour qui commence à sortir du lot actuellement

  2. C’est très vrai et ça mérite d’être rappelé en effet. Maintenant il ne faut pas oublier les logiques de diffusion sociale (souvent du haut, voire du milieu-haut de la société vers le bas) qui sont encore bien actives… On observe d’ailleurs un début d’élargissement de la consommation bio à des consommateurs aux revenus modestes, donc à suivre…

  3. Grace a vous je sais qui je suis !
    Un BOBO !!
    Plus sérieusement,Je peux vous prouver qu’il ne faut pas nécessairement être riche (d’argent) pour réfléchir à sa consommation.
    Riche oui :d’espoir , de bons sens, d’équité, de sens critique , de satisfaction de manger des produits avec du gout,de rencontre avec des paysans, d’autodérision mais aussi de contradictions.
    Pauvre oui : De temps passé dan un magasin ,d’ abêtissement par la pub , d’addiction à la consommation pour la consommation, d’argent donné à des actionnaires ,de pesticides,etc, etc.

  4. Olivier
    Cette étude montre tout simplement que la consommation responsable est liée au niveau d’éducation
    Les distributeurs ont donc un rôle societal dans le mieux consommer
    Dommage que seuls quelques uns s’emparent du sujet
    Et vous auriez pu écrire la même chose sur la corrélation entre sur poids et niveau d’éducation …

  5. Bonjour Olivier,
    Comme laikolo j’ai quelques doutes sur la méthodologie de l’IRI pour les parts de marchés.
    A première vue c’est très orienté PGC donc une (grande?) partie du marché échappe complètement à cette étude tant les circuits courts et les produits non transformés sont la base de même de la consommation sauce bobo (et je suis bien placé pour en parler ;-))

  6. Bonjour Mr Blachére,
    Etant un consommateur de produits issus de l’AB et faisant à des circuits courts, j’ai appris de le réseau des BIOCOOP avait des pratiques commerciales identiques à celles de la grande distribution.
    Ceci à mon avis ne répond à l’éthique que vous prônez.
    Vous cherchez à étrangler les producteurs bio comme le font les financiers de la grande distribution.
    J’ai eu occasion récemment de soutenir le magasin Graines de Bio à Nort sur Erdre qui risquait de disparaître avec votre venue à Nort sur erdre avec vos pratiques.
    Dorénavant , je ne mettrai plus les pieds dans vos magasins.
    Cordialement.
    Le bio oui, pas le biseness pour contrecarrer l’essor du Bio.

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