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Carrefour : la tentation Bompard (pour remplacer Georges Plassat)

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Dernière ligne droite pour la succession de Georges Plassat à la tête de Carrefour. L’échéance est fixée : l’AG du 15 juin, date à laquelle (en théorie du moins), l’actuel et le futur patron devraient partager la scène pour illustrer aux yeux des actionnaires une passation de pouvoirs en douceur. A date, rien n’est tranché. Et le conseil d’administration hésite toujours entre une solution interne (probablement Jacques Ehrmann, l’actuel boss de la foncière) et… Alexandre Bompard, patron de Fnac-Darty. 

Malgré ses dénégations répétées, Alexandre Bompard serait bien en négociation avec le conseil selon plusieurs sources. Et “la tentation Bompard” existerait bel et bien parmi les membres du conseil. L’homme est jeune, riche en relations politiques (le passage à la tête d’Europe 1 y a contribué tout comme son poste de conseiller de François Fillon ministre des affaires sociales), a réussi à croquer Darty après une bataille homérique et – ce qui ne gâche rien – serait bien accueilli par les marchés financiers : “Bompard nommé chez Carrefour ? C’est + 4 % en Bourse”, pariait hier un analyste financier. Soit la bagatelle de 500 millions de valeur créés sur sa simple nomination…

Mais rien n’est simple avec une… “tentation”. C’est même le principe. Car trois sujets chagrine le conseil à date. D’abord, la volonté (finalement assez légitime) de Bompard de pouvoir réviser à sa guise le plan stratégique. Or le conseil voudrait éviter de revivre ce qui, sur certains points, s’est assimilé à une cohabitation avec Georges Plassat (euphémisme). Ensuite, le souhait (assez classique) de Bompard de venir accompagné. Comme les coachs de football qui débarquent avec leur adjoint, le patron de Fnac-Darty ferait bien monter son actuel DAF sur le porte-bagage. En gros, “1 patron acheté / 1 DAF offert”. Mais le conseil ne cherche en fait que le PDG ! Enfin, et c’est un sacré sujet, la rémunération. Bompard est gourmand. Après tout, il en a le droit. Seul problème : désormais, les rémunérations sont publiques. Les (éventuels) millions de Bompard le seront donc “publics”. Le hic ? Il est probable que le nouveau patron aura sur la planche un “ajustement” des effectifs en France, voire du parc. Et, là, le risque d’une difficulté sociale est évident. Grassement payé, un patron aura-t-il, dans la France de 2017, la capacité d’action sociale nécessaire, même si sa stratégie est légitime ? Poser la question, c’est (un peu) y répondre ! Et, sans être dans les délibérations du conseil de Carrefour (ça se saurait…), impossible que ce sujet ne soit pas dans toutes les têtes. Carrefour est le premier employeur privé français et un conflit social serait du pire effet sur l’image de l’enseigne. Précisément au moment où Carrefour veut redevenir aussi désirable que par le passé. Aux yeux de ses clients comme de ses actionnaires. 

7 commentaires

  1. Détail omis : Mathieu Malige (le “DAF offert”) est un ancien de la maison Carrefour. Il a en effet été Directeur de la Stratégie et du Développement du Groupe, Directeur Financier de Carrefour Belgium et Directeur Financier de Carrefour France.
    Précieux pour Bompard lors de son arrivée où il ne sera pas forcément attendu avec des fleurs par certains.

  2. A partir du moment où il génère du profit pour les actionnaires mais aussi pour ceux qui se battent tous les jours pour les clients (super les primes en 2017) je ne vois pas en quoi sa rémunération ou bien l’arrivée de l’un de ses proches poserait problème.
    Le plan social? Je dis oui et vite!!! Le premier problème de Carrefour, c’est le parking de Massy. Il est très grand mais qu’est ce qu’il est rempli (J’aimerais tellement voir celui de Leclerc ou Casino pour comparer)
    il faut vite dégraisser le mammouth, les cabinets de consultant, et les barons pour redonner le pouvoir au magasin. En Espagne, toutes les fonctions supports ont l’obligation de travailler quelques dimanches. Cette aide serait appréciable le samedi en magasin. Dans tous les cas, il faut vite du changement car on va dans le mur.

  3. Chez la fleur de lys , il n’y a plus aucune personne comme les fondateurs , ni l’esprit , ni l’éthique de Monsieur Marcel Fournier et de Messieurs Jacques et Denis Defforey !
    Dans les hypermarchés ou règne l’éloge de la paresse , incompétence , de l’encadrant juste intéressé par leur salaire bien trop confortable et trop nombreux a tous les étages !
    Dans certains hypermarchés de ce groupe , c’est plutôt les sanglots longs des violons de l’automne , je répète , les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon coeur d’une langueur monotone , je répète blessent mon coeur d’une langueur monotone !
    Dans certains hypermarchés il faut un débarquement de haut en bas !
    Il est bien dommage que Georges Plassat , Bernard Arnault , Philippe Houzé ne fasse aucune visite vraiment incognito !
    Ses magasins sont devenus de vraies maison de retraite !
    La thérapie de choc des actionnaires investisseurs principaux va devoir être la seule solution !

  4. En retraite après 40 ans en activités connexes de la grande distribution, j’en ai vu des magasins, cCarefour et autres…. Je ne peux être que d’accord avec le commentaire de Bernard.

  5. Sans oublié un middle management notamment directeur et autres responsables de domaine nuls à pleurer !!

  6. Bernard
    Tout n est pas faux mais pour le point encadrement en magasin.à savoir trop nombreux et trop payé et incompétent..et bien c’est une belle connerie assez injuste !
    Cordialement

  7. Carrefour France est irrécupérable à cause des actionnaires qui ont cédé aux sirènes des consultants, et qui ont cherché à toujours plus centraliser et à faire du Tesco (l’égérie du retail dans les années 2000) ! Plus de centralisation veut dire plus de moyens au siège, moins de moyens dans les magasins et surtout un abaissement volontaire des compétences. Cet effondrement des compétences en magasin est en effet indispensable pour que le plan et l’organisation « centrale » puisse se mettre en place sans contestation par des gens qui connaissent mieux leur métier que les fonctionnaires du siège assis derrière un bureau.
    Maintenant c’est trop tard. Le niveau d’incompétence, de syndicalisation et de démotivation est tel qu’il n’y a plus rien à rattraper. Auchan est d’ailleurs probablement dans le même cas…

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