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Combien le client doit-il payer pour "aider" le paysan ?

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Bouillonnement sur le marché du lait équitable. Après Faire France, C’est qui le patron ?!, Cœur de Normandy et encore d’autres démarches à moindre visibilité, voici donc Intermarché qui présente sa propre copie “Les éleveurs vous disent merci”. Bouillonnement donc et, en parallèle, une certaine confusion qui s’installe. Car toutes ces initiatives ont un point commun : avoir établi un lien entre prix (plus élevé) payé par le client et rémunération de l’éleveur. Sauf que, là, ça devient difficile à suivre… Intermarché annonce ainsi un prix consommateur de 88 centimes la brique, dont 44 centimes reversés à l’éleveur lorsque C’est qui le patron est affiché 99 centimes pour 39 centimes pour l’éleveur. Sachant que C’est qui le patron vient aussi de “dealer” avec Monoprix pour son lait MDD à 88 centimes, tout en maintenant les 39 centimes pour l’éleveur (ce week-end j’ai même trouvé le lait Monoprix / CQLP à 79 centimes, mais une erreur m-a-t’on assuré). D’ailleurs, Intermarché ne se prive de jouer de son excellent taux de “redistribution” avec, face avant du pack, une lecture simplissime de l’efficacité sociale du produit : 2 centimes pour le client, 1 centime pour l’éleveur. D’où la question : combien le client doit-il payer pour “aider” le paysan ?

14 commentaires

  1. A partir du moment ou l’éleveur gagne sa vie, à priori à partir de 39 centimes, le reste c’est du plus. Je suis assez partant pour que ces gens gagnent correctement leur vie! Alors 39, 40 42 ou 44 centimes, ça me va bien.

  2. L’aumônes comme argument de vente, c’est bien triste. L’image producteur que veut se donner intermarché est pitoyable quant on sait qu’ils sont les principaux fautifs dans la disparition des petites exploitations.
    D’ailleurs je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la répression des fraudes ne condamne pas intermarché sur l’utilisation abusive du “producteur”. Les agriculteurs sur l’emballage sont-ils ouvriers d’Intermarché? Tous les produits dit “producteur-commerçant” viennent-ils d’exploitation détenues par intermarché?

    1. je suis tout a fait d’accord, je suis également choqué de voir que personne ne maitrise suffisamment le champ lexical pour apprécier cette nuance. producteur n’est pas égal à fabricant.
      Nos producteurs ont des syndicats mais ils sont bien mal défendus sur tous les points.

  3. La réalité c’est que sauf des bobos engraissés, aucun client n’est prêt à payer plus sur le long terme. vive la destruction créatrice et Schumpeter.
    Il faut simplement que l’agriculture se réforme et abandonne les subventions comme modèle économique.

  4. Les chefs des syndicats sont passé de leurs petites fermettes au luxe des grands restaurants et aux dîners mondains. Il ne représentent plus qu’eux même. La seule solution est que les producteurs s’organisent pour vendre eux même leurs propres produits transformés. Exemple : la coopérative cantaveylot. Plus d’intermédiaire, il fabrique fromages, yaourt et brique de lait. Résultat, les producteurs se portent bien.

  5. Si j’en crois ouest France du 6/2, lhttps://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/intermarche-signe-avec-les-producteurs-un-accord-sur-le-lait-uht-5548724 la répartition serait;
    L’enseigne a lancé, le 3 février, sa nouvelle marque distributeur de lait équitable Les éleveurs vous disent merci !. Le prix de vente en rayon de la brique de lait UHT demi-écrémé se chiffre à 88 centimes d’euros. La moitié, soit 44 centimes, retombe dans la poche du producteur. 22,52 %, soit 20 centimes reviennent à la laiterie Saint-Père, à Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlantique), propriété du groupe AgroMousquetaires, le pôle agro-industriel du groupe de distribution. 19 centimes, soit 21,98 % du prix final, reviennent au distributeur. Et 5 centimes reviennent à l’État via la TVA à 5,5 %.
    Poche droite ou gauche, la veste appartient toujours au distributeur, et les tuyaux internes peuvent fonctionner en toute dicrétion….Joli coup de com, “c’est qui le patron ?
    cb

  6. Essayons de voir la bouteille à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide: une grande partie des petits agriculteurs de montagne font de l’élevage entre-autres pour le lait. Leur revenu est presque toujours très inférieur au salaire minimum alors qu’ils travaillent 7 jours sur 7 et que leurs familles pâtissent de cette situation ou l’on a décorrélé les prix de la réalité des couts réels. On dit vive le marché, à bas les subventions, mais ils ne demandent pas l’aumone, ils sont les premiers à vouloir arrêter ce système de subventions mais ceci suppose aussi la mise à plat des critères de valorisation: en Europe nous avons voulu une économie utopiste, basée sur des principes que toutes les grandes puissances bafouent au quotidien. Les gouvernements US ou Chinois passent leur temps à subventionner les exportations de leurs agriculteurs ou les prix Si le consommateur souhaite pouvoir continuer à savoir ce qu’il consomme et accessoirement à pouvoir continuer à consommer des produits de qualité, il va bien falloir passer par la valorisation des efforts de qualité (bio, bien-être animal) et réaliser que les critères ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. Comment alors accepter comme logique un prix unique pour des produits aux qualités différentes, produits avec un cahier des charges différents ? C’est précisément cette logique pure (bonjour Mr. Kant) qui nous a poussé à accepter comme une fatalité de perdre notre industrie manufacturière au bénéfice de la Chine. Là encore d’autres pays ont fait des analyses différentes (plus pragmatiques) et sont dalors tout ce qui peut aller dans le sens d’une prise de conscience par les consommateurs que nous sommes de leur réelle condition

  7. Alors tout ce qui va dans le sens d’une prise de conscience du consommateur et d’un amélioration de la condition de ces agriculteurs qui nous nourrissent, ne peut qu’être positif, même au prix d’un peu de démago des enseignes. Que les consomma(c)teurs jouent leur rôle et expriment ce qu’ils veulent au travers de leur comportement d’achat. Quel impact sur le budget annuel d’une famille de payer 10ct de plus par litre de lait ? Combien ne peuvent vraiment pas se le permettre ? Et combien le peuvent et ne le font pas ?

  8. Il manque un paramètre dans le débat. Le lait “C’est qui le patron” doit suivre un cahier des charges défini par les consommateurs. Le lait n’est pas bio mais il est plutôt responsable, vache dans les prés une partie de l’année, foins locaux, pas d’OGM… Et Intermarché ? Quel est le mode de production ? Ces deux produits sont-ils vraiment comparables ?

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