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Casino : vendre ou ne pas vendre Cdiscount ?

CdiscountLa question est (en apparence seulement) saugrenue : Casino doit-il se séparer de sa filiale e-commerce ? Arguments et contre-arguments.

> Numéro 2 français de l’e-commerce derrière Amazon avec plus de trois milliards d’euros de volume d’affaires (incluant les ventes via la market place), Cdiscount est la pépite de Casino en France. Les indicateurs commerciaux sont bien orientés avec une hausse des ventes proche de 10 %. Au-delà, trafic, nombre de clients et nombre de commandes progressent aussi sensiblement. L’an dernier, le portefeuille d’abonnés au programme « Cdiscount à volonté » (l’équivalent dans l’esprit d’Amazon Prime) a bondi de 48 %.

> Financièrement, le tableau est moins flatteur avec une rentabilité toujours retardée. Mais l’enseigne assume de privilégier la conquête de clients (et donc le chiffre d’affaires), ce qui est un argument entendable et qui milite pour un maintien de Cdiscount au sein de Casino pour, le moment venu, en tirer les fruits.

> Autre argument : les passerelles tissées entre off-line et on-line sont fructueuses. Les hypers Géant qui ont installé des espaces Cdiscount progressent sur un rythme de 3 pts supérieur à la moyenne du réseau. Ce qui a décidé Casino de faire de même dans ses plus grands supermarchés.

> Reste une menace qui pèse sur l’avenir de la quasi totalité des e-marchands à l’exception des seuls leaders… Année après année, le poids de l’activité market place (la vente pour le compte de tiers) dans le e-commerce progresse ce qui dessine peu à peu un paysage commercial qui sera principalement dominé par une plateforme. Celle dont l’offre sera la plus large car ce sera, aux yeux des clients, le facteur n°1 d’attractivité.

> Cette évolution du e-commerce s’inscrit même dans une « dynamique cumulative » où le leader est conforté jour après jour. En effet, s’il doit n’en retenir qu’une, un commerçant souhaitant rejoindre une market place choisira évidemment la plus développée. Ce qui la confortera. Et ainsi de suite… En clair, à moyen/long-terme, l’écart entre Amazon et ses challengers ne peut que s’accroître.

> Cette perspective pourrait donc justifier de se séparer d’une activité à l’horizon moins dégagée qu’il n’y paraît. Et, ce, d’autant que Casino est sous pression des marchés financiers pour se désendetter. Dans une note récente, les analystes de Kepler-Chevreux estiment ainsi la valeur de Cdiscount de 1,7 à 2,1 milliards d’euros et imaginent même un scénario où, via GPA, sa filiale brésilienne, Casino cèderait 34 % de Cdiscount à Alibaba. Ce qui ferait forcément son effet chez Amazon, par ailleurs partenaire de Monoprix sur Paris !

Extrait de VIGIE GRANDE CONSO, 1er septembre. Plus d’infos sur VIGIE iciBloc promo newsletter Vigie

 

4 commentaires

  1. Comme quoi vérités et contre vérités peuvent circuler si l’on n’est pas sourd et aveugle –
    Concernant le “succés” des Drive dont certains hobbyistes se font les apôtres comme du “succés-solution d’avenir” du e-commerce, une solution d’avenir qui n’est que tout simplement que celle de la vente par correspondance dont le bon de commande seul a changé,(c’est le web maintenant) comme la machine à écrire a changée (c’est le smartphone maintenant) –
    Seulement voilà la vérité est tenace et triomphe toujours = C.Discount serait à Vendre !
    Tiens donc le e-commerce ne serait pas si rentable que celà et en tout cas ne serait pas “l’outil prolifique de rentrées de trésorerie” pour sauver une économie d’enseigne en souffrance ?
    Une autre “vérité” assénée par les mémes lobbyistes et médias d’un bizzness curieux = “L’Hypermarché c’est foutu ! L’hypermarché c’est dépassé ! il faut revenir à des petits magasins ! construisons des “Drives Piétons” c’est une solution d’avenir ! ” –
    Hé Hé ! Dans le même temps que les “perroquets-médias” délivrent ce concert, Carrefour en souffrance se sépare de ……. ces petits magasins de proximité achetés dernièrement les Dia ….. Ces magasins DIA installés en ville ou quartiers n’ auraient-ils pas fait autant de “Drive-piétons”, de carrefour-express proximité, ou de simples dépots-retraits pour la plateforme Rue du Commerce ou le Grand Développement rapide de Carrefour dans le e-commerce pour “contrer Amazon- comme ils disent ?
    Difficile de croire la cohorte d’experts Bonimenteurs du Drive, du e-commerce qui font dire ce qu’ils veulent aux chiffres…
    Ces médias-bonimenteurs ou perroquets passent sous silence la faillite de Sears aux Etats Unis aujourd’hui en Octobre 2018 –
    La Société SEARS aux Etats Unis c’est l’inventeur de la vente par correspondance il y a plus d’un siécle –
    Sears aux Etats Unis c’est l’inventeur il y a plus d’un siécle de vendre Tout à Tout le Monde … et par correspondance …
    Celà ne vous illustre personne aujourd’hui ? une Enseigne qui veut vendre Tout et par Correspondance puis par la suite avec des magasins ?
    L’Express du 15.10.18 nous gratifie d’une photo d’un magasin Sears de Chicago dans l’Illinois avec apposé sur sa vitrine “Fermeture définitive” , c’était le 03 Mai 2018 et c’était le dernier magasin Sears aux Etats Unis ….
    Mais la France et ses Managers de l’e-commerce et de la grande distribution vont “sauver” le concept !!! (ironie) –
    Retour aux magasins et vive les Hypers !
    PJULIEN –

  2. A mon sens le problème principal est de trouver un acheteur !
    Un retailer français physique (type Carrefour) ? Stratégiquement impossible pour Casino.
    Amazon ? N’en a pas besoin.
    Un gros retailers non FR type Walmart ? A mon avis hors de leurs priorités stratégiques…
    Reste un gros e-commerçant type Alibaba ou JD.com, ce qui pourrait être l’option la plus cohérente notamment dans le cadre d’un deal plus large incluant le online brésilien… mais je les vois mal se retrouver avec les 1000 magasins physiques + la dette technique de Viavarejo alors qu’ils pourraient acheter un MercadoLivre par exemple.
    Du coup, je doute que Casino réussisse à vendre, même s’ils le voulaient. Et c’est problématique car à mon avis le momentum est en train de passer : Cdiscount ne croît plus hors Marketplace (CA -2,9% au Q3 2018), la rentabilité n’est toujours pas là, Amazon est désormais loin devant, et les synergies avec le physique ont globalement été toutes poussées au max (ce n’est pas une dizaine de corners en plus qui vont faire la différence).

  3. À mon humble avis, seule les enseignes qui sauront être présente dans le e-commerce pourront continuer à vendre du non alimentaire. L’avenir nous le dira.

  4. Ne serait-ce pas une “folie” de céder Cdiscount ?
    Le seul à tenir à peu près la route – n°2 du e-commerce en France – après l’ogre Amazon ?

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