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Le bio, une affaire de… riches !

BioJe sais, en le présentant ainsi, je m’attire déjà les foudres de ceux qui, davantage par conviction (respectable, certes) que par démonstration, considèrent que le bio transcende les classes sociales. Ben… non ! Pour preuve, cette étude menée dans le cadre de VIGIE GRANDE CONSO*, où nous avons cherché s’il existait une corrélation avérée entre le niveau de vie des foyers et leur consommation de produits bio ? La réponse est claire : oui, il existe une corrélation ! La part de marché des produits bio est plus élevée dans les départements les plus aisés et vice-versa.

Plus le niveau de vie est élevé et plus la propension à consommer bio (et la capacité à le faire) augmente. C’est ce que met au jour le croisement de la part de marché 2018 des PGC-FLS bio (from IRI) avec le niveau de vie médian par département (from INSEE). Dans les départements affichant un niveau de vie médian inférieur à 19 000 euros par an, la PDM moyenne du bio se situe à 3,4 % quand, à l’extrême opposé, elle grimpe à 4,9 % en moyenne dans les départements les plus riches (ceux dont le niveau de vie médian dépasse 21 000 euros). Même en excluant Paris, la part de marché moyenne s’y élève à 4,7 %. Autre point à noter : si la PDM du bio est la plus forte dans les départements les plus aisés, c’est aussi là qu’elle progresse le plus. Le poids du bio dans les départements les plus modestes augmente également, mais de façon beaucoup plus faible. Autrement dit, la conso de bio n’est pas près de s’homogénéiser dans l’Hexagone, bien au contraire.

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VIGIE GRANDE CONSO est la veille de référence sur le retail que nous publions chaque mois depuis 11 ans (et existante depuis plus de 25 ans). Notre ambition ? Le plus haut niveau d’analyse du retail et des études inédites. Plus d’infos ici, voire numéro gracieux pour ceux qui n’ont pas encore abusé 😉 

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5 commentaires

  1. Est-ce qu’il pourrait y avoir un lien entre le niveau de revenu dans un département, et la capacité dans chaque département à “cultiver” ses propres produits Bio ?
    Ou à “résister” au discours Bio via une proximité plus forte avec une agriculture conventionnelle ?
    En d’autres termes, pas sûr que ce soit une question de niveau de vie.
    Qu’en pensez-vous ?

    1. Voilà, exactement ce que je voulais soulever : corrélation n’est pas causalité et la variable explicative n’est peut-être pas dans les revenus mais dans le type d’habitat.
      Il se trouve qu’aujourd’hui, les emplois a haute valeur ajoutée sont concentrés dans les hyper-centres de métropoles où les possibilités d’auto-culture ou d’accès direct à une alimentation fraiche et saine sont extrêmement restreintes.
      Il est à noter que (sans en faire une généralité), la plupart des agriculteurs conventionnels que je croise cultivent aussi pour eux-mêmes très souvent des aliments de qualité supérieure à ce qu’ils vendent, voire font du 100% sans intrants pour eux et leur entourage. À la campagne, il est nettement plus facile et pas spécialement plus coûteux d’accéder à une alimentation saine auprès de petits producteurs qui vendent en direct et n’éprouvent pas non plus le besoin de payer la certification bio.
      Je participe à Nutrisanté depuis plus de 10 ans et j’ai toujours le sentiment que les questionnaires sont pensés par et pour des urbains et que, du coup, ma consommation de produits bio ou assimilés est extrêmement sous-estimée.

      1. Tout à fait d’accord avec vous, monolecte, dans “ma campagne”, l’offre bio est bien plus limitée qu’en ville tout simplement parce qu’il y a de nombreux producteurs en vente directe auxquels les gens font confiance sur l’agriculture raisonnée notamment.

  2. la photo ne date pas d’aujourd’hui?
    elle ne serait pas d’odysseum avant qu’il mette un starbucks?

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