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Drive : le format de l'année (3)

Alors voilà la grande question : le drive est-il rentable ? La réponse est nuancée : parfois oui, parfois non. En fait, la condition de rentabilité est le choix organisationnel (*) : picking en magasin ou en entrepôt dédié. Des frais de personnel réellement différents en découlent. Et ça s’explique. En magasin, le merchandising est – logiquement ! – un merchandising de catégories et d’usage. Le café est avec le café, les yaourts avec les yaourts, etc. En entrepôt dédié, à l’inverse, le merchandising est… statistique. Les produits sont rangés selon leur probabilité de présence dans les listes d’achat. En clair, les fortes rotations sont ensemble et au début du circuit du préparateur. Les faibles rotations sont au loin. Le merchandising est donc la conséquence de calculs de probabilité pour effectuer la distance la plus courte, donc au meilleur coût (de personnel) possible. Résultat : les meilleurs drives Auchan ou Leclerc atteindraient des niveaux de frais de perso notablement plus bas qu’un hyper (il n’est pas impossible de “descendre” à 7 ou 8 % !). Avec des prix hypers et une charge d’investissement faible, le drive est – dans ces conditions – rentable. Mardi dernier à Paris, dans le cadre d’une conférence de presse, Pascal Payraudeau (Mr Drive de Leclerc) évoquait ainsi 2 à 3 % de rentabilité nette. A l’inverse donc, le picking magasin ne peut se prévaloir de pareils frais de perso… Donc de tels niveaux de renta.

(*) : il y a parfois une autre condition à la rentabilité : la sincérité de la comptabilité analytique du drive. A l’évidence lorsque la totalité des coûts afférents ne sont pas affectés réellement au drive, la rentabilité (de façade donc) est plus facile à atteindre !

5 commentaires

  1. Ca ne posera quand même pas un problème, à terme, vis-à-vis de l’achat d’impulsion ? Ce type d’achats est bien réduit lorsque l’on commande en drive (cf LSA dernier numéro). C’est un danger.

  2. Judicieuse remarque que celle de l’achat d’impulsion, socle de la GMS. Avec les Drive les HM se tirent une balle dans le pied, car la première clientèle a bien s’en servir (et donc à très peu dépenser en magasin) est celle qui a le plus de moyens : Les CSP + et les CSP moyennes-hautes. De ce fait les HM vont de + en + attirer la masse de clients uniquement préoccupée des promos sur tracts & des bons coups (on la reconnait armée du crayon et du tract). Conséquences : perte de CA, baisse de la moyenne panier, baisse de la rentabilité (1er effet réduction de personnel en magasin donc de la qualité de service).
    Mais Oh Grand Bonheur le Drive est arrivé. Enfin c’est fini de payer pour faire le boulot à la place du magasin : pousser (plus ou moins facilement) et emplir le chariot, le vider à la caisse pour aussitot (ou presque…) le remplir, et le vider à nouveau dans le coffre !
    Enfin le bonheur est là. Dorénavant vous payez et on vous approche le chariot rempli qui est aussi vidé dans votre véhicule…seul effort : cliquer – Ah je me détends !
    Pourquoi donc continuer à aller dans ces grands machins dépenser son temps et son argent ?
    D’ici quelques temps les “beaux” temples de la GMS ne vaudront plus rien. C’est bien pour cela que leurs propriétaires investissent depuis pas mal d’années dans les galeries commerciales, qui elles ont de l’avenir. Imaginez une énorme galerie avec à son extrémité un Drive ? Vous commandez vos courses sur bornes en galerie ou de votre téléphone portable , vous prenez le temps de faire votre shopping, et en fin de parcours vous prenez 5 mn en passant au Drive récupérer votre commande. Imaginons aussi qu’en même temps vous récupérez vos achats du shopping. Vraiment pourquoi continuer à aller dans ces HM ????

  3. Et pourquoi toujours envisager le commerce et plus particulièrement le drive du point de vue de la dépendance à l’automobile.
    L’avenir et la modernité n’est elle pas aux commerces de centre ville et de proximité auxquels nous irions en vélo.
    Ainsi des drives de proximité pourraient être fait pour les cyclistes quotidiens.
    Car il ne faut pas rêver, la hausse du coût lié à l’automobile, la pollution qu’elle entraine (sonore et écologique) et les bouchons qu’elle crée auront des répercussions sur le commerce.

  4. Ne nous trompons pas, aujourd’hui les enseignes se livrent à un développement rapide des drives pour conquérir et fidéliser son client au plus vite.
    Dans très peu de temps la guerre des drives sera finie!
    Celui qui emportera cette bataille fidélisera le client comme jamais. Alors que la plupart des consommateurs se partagent entre 2, 3, 4 enseignes voir plus n’auront plus qu’un seul magasin ou presque pour faire leurs courses. Cela se voit d’ailleurs très bien dans le “coffre moyen” bien supérieur au caddy moyen de l’hyper.
    Par ailleurs le drive n’est pas encore un format mature et il lui reste effectivement à s’améliorer et à explorer de nouvelles voies ouvertes par ce nouveau mode de distribution.
    Bravo pour cet excellent dossier Mr Dauvers

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