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Franco-Score : pourquoi il faut suivre Intermarché…

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LES FAITS. Intermarché a annoncé aujourd’hui le lancement du Franco-Score, un indicateur d’origine des matières premières. Calqué sur le modèle australien, il doit permettre aux consommateurs d’aider les agriculteurs, en sachant ce qu’ils achètent (ou pas). 

C’est un véritable pavé dans la mare que jette aujourd’hui Intermarché. S’appuyant sur AgroMousquetaires, son pôle industriel, l’enseigne lance le Franco-Score, un indicateur d’origine des matières premières composant les produits alimentaires.  Concrètement, au lieu de fabrication (déjà présent sur ses packs MDD), Intermarché rajoute le pourcentage précis d’ingrédients d’origine française, clairement exprimé et reflété dans une jauge. Dit autrement : à la valeur sociale se rajoute la valeur agricole. 

Pour aider à la reconquête du marché intérieur

Evidemment, la voie empruntée par Intermarché est la bonne pour l’agriculture française. Elle figure dans les recommandations du Think Tank AgriAgro des Echos dont j’assume la direction et dont Agro-Mousquetaires est un membre actif (revoir ici). Depuis des mois, je défends publiquement (via la démarche #BalanceTonOrigine) une idée toute simple : la ferme France doit d’urgence reconquérir son marché intérieur, littéralement pillé par les importations. Et il n’existe qu’une solution : utiliser la force de la demande consommateurs, seule capable d’influer sur les grands équilibres de marché. Encore faut-il que les consommateurs sachent… Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’origine n’est mise en avant que lorsqu’elle est valorisante. C’est tout l’intérêt de la démarche Intermarché : le client saura. Il saura tant à 0 % d’ingrédients français (yaourt au chèvre) qu’à 100 %. Le mérite des Mousquetaires est de permettre aux consommateurs d’aider les agriculteurs. 

Bien sûr, les grincheux trouveront aussitôt à redire. Ils sont connus… Les mêmes qui regardent ailleurs depuis des mois lorsque le sujet de l’origine leur est présenté. Et pour cause… S’approvisionner hors frontières au gré des opportunités de marché est un confort industriel objectif. Mais imaginer que la société “à l’ère Yuka” puisse accepter longtemps qu’une saucisse de Toulouse soit élaborée à partir de “porc UE” est le signe d’une grande incompréhension de son époque.  En ce sens, Intermarché met les pieds dans le plat et ne gênera réellement (comme BalanceTonOrigine) que les tenants de l’immobilisme. Pour les autres, Franco-Score est une démarche en open source et amendable. Voilà pourquoi il faut suivre Intermarché. Industriels comme commerçants. Engagez-vous !

Olivier Dauvers

Pour télécharger TRIBUNE GRANDE CONSO, c’est ici >> 

7 commentaires

  1. Excellent !
    J’étais intervenu pour pester contre ces comparatifs de prix qui ne se soucient pas de la qualité qu’il y avait derrière.
    Cet outil va dans le bon sens, il ne reste plus qu’à inventer “quiestlemeilleur.com” (avec test de dégustation de consommateurs réels) et la grande distribution pourra peut être regagner des clients qui ont fuit vers d’autres réseaux, lassés d’être pris pour des jambons UE.

  2. Bravo sincère aux mousquetaires, dont je ne suis plus, excellente démarche dans la droite ligne de l’adn du groupe !
    N’oublions pas les prémisses du nutri score dont Inter fût pionnier, feu le “promo-zoom” (comparer toutes les promos sur un même dénominateur commun – du genre vaut t’il mieux 33% gratuit ou 4+2 gratuit ?-, initiative qui à fait long feu devant le niveau intellectuel trèeees bas des consommateurs), et bien sûr, jadis, du prix au kilo/litre, inventé par Intermarché avant de devenir obligatoire, alors encore BRAVO !

    1. Une démarche qui va dans le bon sens!
      Bravo pour ce parti-pris qui peut tout aussi bien se retourner contre les mousquetaires s’ils ne jouent pas le jeu eux-mêmes mais j’en doute fort.
      Nous avons tout en France pour s’auto-suffire ou presque. Il va falloir maintenant aussi renégocier les prix à la hausse pour éviter que nos éleveurs ou agriculteurs vendent à l’étranger ( ex avec le porc français qui se vend plus cher à l’étranger que chez nous, céréales idem…)
      La question restera toujours la même malgré tout : Le français qui veut manger français, acceptera t’il de manger pour plus cher?
      Et français n’est pas synonyme de “bon” non plus même si j’ai tendance à être plutôt chauvin 😉
      En tout les mousquetaires sont sur la bonne voie!

  3. Effectivement, très bonne initiative.
    Après origine France ne veut pas forcément dire qualité mais c’est déjà une certaine assurance !!
    De plus le logo est clair est précis.

  4. Initiative louable certes mais qui pour moi ne reste qu’un affichage de plus car ITM ne va pas au bout de sa démarche notamment dans ses négociations avec les PME. Dans le secret des box, PME ou pas, coopérative ou pas, ITM lamine ses fournisseurs et les paysans qui sont derrière. Avoir une démarche vertueuse et éthique ok mais pas uniquement pour la partie émergée de l’iceberg.

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