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Avec des caméras en rayon, Monoprix fait un focus sur les ruptures

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Irritant majeur pour les clients et manque à gagner pour les commerçants, la rupture est un combat que les enseignes sont loin d’avoir gagné. Et ce n’est pas faute de s’y être intéressés depuis quelques années. Les nouvelles technologies pourraient toutefois leur permettre d’en arriver à bout ou tout au moins de la rendre marginale. Et, ce, grâce à la combinaison des solutions de “computer vision“, d’intelligence artificielle, de transmission de datas en temps réel et de cloud.

Un temps, certains ont estimé que la surveillance des rayons pouvait être confiée à des robots déambulant dans les allées (voir ici par exemple), mais cette technologie a vite montré ses limites. L’installation d’un réseau de caméras fixes en rayon est, semble-t-il, en train de l’emporter. C’est ce que propose depuis quelques années la start-up amiénoise Belive.ai ou, plus récemment, le spécialiste des étiquettes électroniques SES Imagotag, lequel vient de dévoiler un partenariat d’envergure avec Monoprix. Après un test concluant dans cinq magasins (amélioration du taux de détention à 96 %), sa solution Captana va être déployée dans 100 points de vente. Dans chacun, une centaine de caméras vont être déployées dans les rayons PGC-FLS. Distantes de 3 à 4 m et situées à hauteur d’yeux, ces caméras fixées sur les mêmes supports que les étiquettes électroniques prennent périodiquement des photos (toutes les 30 minutes) en l’absence d’individus dans le champ de vision. Grâce aux étiquettes électroniques Vusion de SES Imagotag dont Monoprix s’est équipé, les différentes références en linéaires sont géolocalisées. Ce faisant, chaque étiquette émet régulièrement un flash de lumière d’une fréquence permettant à la caméra de bien identifier chaque article et ainsi de pouvoir relever son absence ou une rupture à venir. Autant d’informations aussitôt envoyées sur les terminaux Zebra des employés qui peuvent alors procéder au remplissage ou valider la demande de réassort. Auparavant, chaque fin de journée, un salarié passait 1h30 à parcourir les allées pour scanner les références en ruptures. Un point désormais fait en temps réel juste avant la fermeture du magasin.

A l’échelle des 100 magasins bientôt équipés, l’emploi de Captana devrait ainsi permettre une économie de 40 000 heures, un gain de 2 points du taux de détention qui devrait générer 1 point supplémentaire de CA et, ce, avec un retour sur investissement inférieur à 1 an.

Captana montage

Au-delà de la chasse aux ruptures, la présence de ces caméras en rayon ouvre grand le champ des utilisations possibles. D’un point de vue merchandising, la comparaison régulière des plannogrammes avec les “réalogrammes“ ainsi captés par les caméras permettra un suivi plus fin des implantations. Quant à l’intérêt des marques pour ces images et les datas associées, il est évident et pourrait donner lieu à… de nouvelles pratiques de coopération commerciale ! 

 

8 commentaires

  1. Ce devait être trop compliqué de demander aux employés circulant dans le magasin de signaler les ruptures.
    Une centaine de caméras, qui vont faire l’objet de dégradation, rapidement, ce n’est pas ce qui est écrit dessus qui les protégera.
    Quelle pollution !

    1. l’employé qui passe à son chef, qui passe à la secrétaire etc… dans la plupart des cas, ça fini sans action.
      Cette solution à le mérite d’envoyer en l’instant T les ruptures à la personne qui gère ce dossier au quotidien.
      Après c’est pas une solution miracle pour endiguer les trous car la rupture à plusieurs causes autre que le produit en réserve.
      Le plus simple à gérer reste l’erreur de stock (vol, inventaire mal fait, payé mais pas livré etc..) que l’on corrige rapidement
      Il y a ensuite tous les produits nouveaux ou autres raisons sans capacité de rayon qui empêche de déclencher une commande automatique. Là encore c’est facile à condition de faire un travail en amont.
      Mais il y aussi les ruptures fournisseurs qui sont ingérables car on a souvent pas de dates d’arrêt mais surtout pas de reprise…
      Donc cette solution oblige les employés à devoir faire des contrôles réguliers et c’est une très bonne chose.
      Concernant le support, oui j’ai bien peur qu’à terme ça finisse dans la poche des enfants ou toutes autres personnes envieuses de tester la caméra à toutes autres fins utiles…
      Quid du prix @OD?

  2. Effectivement le système se met en place, déjà vu il y a quelques semaines à au Monoprix de Saint Cloud (92). Système similaire chez Casino SM, notamment St Didier dans le 16e.
    Je pense que ça va améliorer les choses mais il faut des équipes bien briefées pour que toutes les étiquettes électronique soient visibles/lisibles et correspondent bien au produit. Il y a encore du travail là dessus chez Monoprix.

  3. Ça fait quand même partie des basiques, je sais pas si l’investissement en vaut la peine ? Ne vaut il pas mieux juste former et suivre les employés ?

  4. Intéressante la photographie du boitier caméra.
    Boitier scellé, et donc, probabilité d’une pile au lithium, au mercure ultra polluante, non recyclable.
    Lorsque la pile sera déchargée, ces caméras seront donc mises en décharge, en Afrique, en Pologne ou en France, avec leur poison violent.

    Il y aura des réactions.

    Que ne ferait on pas pour supprimer la motivation et la compétence des salariés, avoir des équipes qu’il ne faut plus briefer ?

    Solution technologique délirante, couteuse, alors que les ruptures ont souvent pour origine le rangement de la réserve, et le manque d’employés avec leur permis cariste.

  5. Bonjour, Chez CASINO , il à priori il existe un robot nommé Simbe qui se balade dans les rayons et repère les ruptures de stock , envoie un rapport 2 fois par jour , contourne les clients et s’arrete devant les obstacles.
    La robotisation est peut être a venir, qu’en est-il aux states ?

  6. Si c’est une photo de promo officielle du fabricant, ils se sont bien loupés : il semble y avoir une 2nde rupture sur la photo, non identifié (2 étagères au-dessus de la rupture vue, décalage d’1 à droite, à coté des tablettes milka). J’y vois donc un risque d’une rupture longue sur un produit, car l’homme va s’appuyer sur la technologie pour ne plus faire le travail de visite des rayons…

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