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Commerce en centre-ville : donner plus de pouvoirs aux maires et faire comprendre aux bailleurs que la fête est finie

Commerce en centre-ville

C’est aujourd’hui 5 novembre que la mission sur l’avenir du commerce en centre-ville remet son rapport au gouvernement. Les trois co-auteurs : Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U, Antoine Saintoyant, directeur de la Banque des Territoires (celui-là même qui a retiré son soutien au BHV) et Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin (02).

Le rapport est nourri : on y trouve 30 recommandations, elles-mêmes découpées en “sous-recommandations”. Pour les curieux, je vous ai mis le document ici. Personnellement, je retiens deux axes forts.

D’abord, donner davantage de pouvoirs aux maires qui doivent mieux réguler les installations commerciales. Avec des nomenclatures plus précises pour affiner les autorisations, des entrepôts e-commerce qui seraient soumis au même régime que les commerces physiques et un avis obligatoire de la mairie pour toute implantation dans les Quartiers Prioritaires de Ville (QPV).

Sans oublier une collaboration plus étroite avec les préfets et les procureurs afin de mieux contrôler l’économie souterraine et le blanchiment. Les rapporteurs ont pointé l’exemple des kebabs, des barbiers ou des salons de massage qui fleurissent en ville et laissent parfois dubitatifs sur leur activité réelle.

Second axe fort (et essentiel), faire en sorte que les bailleurs soient plus “aidants” envers le commerce. C’est peu de dire que le rapport n’est pas tendre avec les propriétaires, en particulier les foncières nationales qui se montrent peu à l’écoute des maires !

Contre la vacance commerciale : réduire la niche fiscale du “déficit foncier” et durcir la taxe sur les friches, dont les exonérations incitent à conserver volontairement des cellules inoccupées.

Contre les loyers trop élevés, “premier frein à la survie des commerces de proximité” : expérimenter une régulation des loyers dans les QPV, surveiller l’application des mécanismes de révision à la baisse et réformer le calcul de la valeur locative.

Les rapporteurs dénoncent le manque de transparence des loyers commerciaux et appellent les bailleurs à renoncer à leurs “fantasmes”. L’époque est finie où le prêt-à-porter, grâce à ses marges folles (70 % chez Naf-Naf, rappelle le document !), pouvait supporter des loyers excessifs.

Pas tendre, je vous avais dit…

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