Mauvaise nouvelle : le recul du bio en GMS se poursuit. Bonne nouvelle : le rythme du reflux ralentit, comme si un “point bas” avait été atteint. Et comme la base de clients est demeurée quasi intacte, la remontada est possible !
Depuis un sommet atteint en 2020, le bio n’en finit pas de reculer, en tous les cas en GMS. Il y a d’abord eu le contre-coup de l’année Covid puis l’inflation qui a mis sous pression les budgets des familles, obligeant à des arbitrages dont les produits premium (bio ou 4e quartile de l’offre par exemple) ont été victimes. Résultat : de 2021 à 2025 (en CAM à P2), le bio a perdu un quart de sa part de marché : de 5,4 % à 4,1 % selon Kantar. En proportion c’est énorme.
Concrètement, il n’y a pas eu un désintérêt pour le bio. La base de clients est en effet demeurée inchangée. Presque 100 % de taux de pénétration (1 article bio au minimum dans l’année). Les bénéfices du bio sont donc toujours compris mais… pas assez, en tous les cas pour justifier d’un prix de 40 à 60 % plus élevé à unité de besoin comparable. Car l’inflation a bousculé le consentement à payer et, sur ce critère, la valeur du bio n’est pas suffisamment perçue.
En conséquence, sur tous les indicateurs qui déterminent le niveau de consommation, le bio s’est écroulé. Le bio a certes conservé ses clients mais perdu des occasions. Moins de fréquence d’achat, moins d’articles en moyenne, donc moins de dépenses. Et c’est précisément parce que le rythme de reflux ralentit sur ces indicateurs que le bio résiste mieux actuellement.
En ce sens, un retour à meilleur fortune est possible. À défaut d’avoir réellement amélioré sa proposition de valeur (et travaillé le consentement à payer), le bio peut bénéficier d’une tendance générale de consommation moins négative. Au risque de replonger à la première bourrasque !
Extrait de VIGIE GRANDE CONSO, juin 2025. Infos ici >>
