
Ça y est, l’expérimentation Défi vrac a démarré. Trois magasins (un Intermarché dans le Jura, un Monoprix à Paris, un Leclerc dans la Manche) proposent la vente en vrac de produits crémeux ou visqueux dans un distributeur en libre-service.
Côté industriels, Bel, Danone, Famille Michaud Apiculteurs et Lesieur sont de la partie. Je vous avais déjà montré il y a une dizaine de jours les “trémies” Bel déjà en place à l’Intermarché de Dole (39).
Direction aujourd’hui le Monoprix de la Porte de Chatillon à Paris. Tout y est : une TG au rayon épicerie avec balance et en face, dans un meuble frais, les produits Bel et Danone. D’un côté donc la compote Materne, le miel Lune de Miel, le sirop d’agave Sunny Via, la mayonnaise Lesieur, l’huile Isio4. De l’autre la Vache qui rit, les fromages à tartiner Apéridip et le yaourt Velouté de Danone.
Le client, ici, ne peut pas venir avec son contenant. Il doit choisir sur place entre un petit pot, un grand pot et une bouteille, tous en verre et prêts à l’emploi (une étiquette sert de scellé pour attester de l’hygiène). La consigne est le seul prix (minime) à payer pour les contenants : 30 centimes pour les pots (quelle que soit la taille) et 50 centimes pour les bouteilles, qui sont destinées à l’huile. Cette consigne sera rendue lors du retour du contenant dans la borne Loop du magasin.
Laissé à lui-même, le client que j’étais a dû tâtonner un peu avant de s’approprier la machine, bien placer le pot, et surtout respecter les étapes dans l’ordre. Tant que le contenant et le produit n’ont pas été sélectionnés sur l’écran de la balance, les trémies restent en effet bloquées (enfin ça c’est pour la partie épicerie : dans le meuble frais les trémies ne sont pas connectées à une balance, elles sont donc en libre-accès total).
L’étiquette éditée à la fin est encombrante et bien pratique en même temps car elle rassemble toutes les informations utiles au client : date de consommation, température de conservation, liste d’ingrédients, etc. Des mentions qui font d’ordinaire défaut quand on achète en vrac, mais qui s’imposent pour des produits frais. Un QR-code Packtic, sur la même étiquette, donne accès à quelques infos complémentaires.
Le test Défi vrac doit mesurer l’appétit des consommateurs pour des produits que l’on n’attend pas spontanément en vrac. Et valider, sur le plan technique, que le vrac visqueux n’est pas une galère pour les magasins : réassort, gestion des dates, propreté (la compote éclabousse vite, par exemple). La planète méritant bien quelques efforts, ce serait sympa que la “mayonnaise” prenne !
L’hygiène, un frein classique aux achats en vrac, devient néanmoins ici un obstacle colossal à lever, qui ne supportera pas l’à-peu-près. Quant au prix, l’autre frein majeur (on ne sait pas à l’avance combien on va payer), je ne saurais trop conseiller aux équipes de Monoprix d’ajouter rapidement… des étiquettes ! C’est incroyable, mais le rayon a été ouvert aux clients sans aucun prix affiché… Alors, certes, l’inauguration officielle n’est prévue que pour demain, mais le rayon est bien ouvert ! Et comme j’adopte par principe la posture de client…
Dans l’expérimentation Défi vrac, au passage, chaque enseigne pratique son propre tarifaire. Un exemple ? Alors que l’Apéridip était vendu 8,60 euros le kilo chez Intermarché, Monoprix le propose à… 18,75 euros/kg. C’est ce qui s’appelle prendre cher ?
Et pour la découverte en images du test, à vous de scroller !








Monoprix presque 120 % plus cher que Intermarché…
Quand la cupidité et l’incompétence du groupe Casino sabotent sans état d’âme les progrès environnementaux tout en prenant les clients pour des andouilles.
La HONTE !
Olivier adopte, par principe, la posture de client donc Olivier a hurlé dans le magasin “Quoi? Quoicoubeh? Y a pas d’prix? Sont sérieux?” et a ensuite été prendre une bouteille d’Isio4 et un flacon d’agave Sunny Machin pour comparer les prix ET constatant l’écart, les a abandonnés comme un malpropre après avoir ouvert les pots pour constater qu’ils étaient véritablement propres… Une vraie posture de client!
Olivier, exceptionnellement gentil, n’a pas adopté la posture du tonton Dauvers, ni allumé son phone: “Toc-toc, y a quelqu’un chez Monop… Oui, c’est bien beau vos trémies, mais c’est combien?… Allez bisou et à demain, car c’est demain l’inauguration, et vous savez que je ne vous louperai pas. Allez, bisou”
Par contre, moi, j’adopte toujours la posture des clients malhonnêtes (ou celle de l’employé de magasin, car je ne cherche que la praticité pour eux) car ils existent: Je peux donc éditer un ticket avec le petit pot de Velouté puis remplir la bouteille en ne présentant que le ticket du pot à la caisse.
Admettons que j’achète 5 produits, je dois donc me coltiner 5 mètres de tickets… alors qu’on me dit que le ticket c’est pas bien, c’est comme les prospectus à l’huile de palme… Faut être cohérent!
Les trémies sont full access sans aucun blocage au frais, no comment! (par chance, pas à hauteur des mains d’enfants!)
La compote éclabousse; ça ne gêne pas Olivier habitué à s’oindre le corps et à porter des liquettes tutti-frutti mais le mec classe et élégant qui porte une magnifique chemise blanche??? Y a au moins une petite serviette pour se nettoyer?
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J’attends la petite vidéo sympa pour illustrer tout ça!