Le baromètre trimestriel de L’Obsoco décrit des Français qui se détournent peu à peu de la consommation. Outre la capacité à consommer qui est sous pression par le pouvoir d’achat, c’est l’envie même de consommer qui faiblit.
C’est l’intérêt des études (même déclaratives) menées dans le temps long… Si le chiffre en valeur brute est sujet à caution, la trajectoire, elle, est indiscutable. Voilà pourquoi je suis suit avec régularité les travaux de L’Obsoco sur l’appétence à consommer, mesurée tous les trimestres.
Bilan des dernières vagues d’études : l’envie de consommer s’émousse. Elle est au plus bas depuis 4 ans. En juin 2021, près d’un Français sur deux disait avoir “très fortement” ou “assez fortement” envie de consommer. C’est désormais moins d’un sur trois. Dans une approche sociologique, ce recul traduit un moindre épanouissement ou une moindre réalisation par la conso (ce qui était un trait dominant des deux générations précédentes depuis la révolution commerciale des années 1960). En parallèle, s’installe peut-être une vision plus frugale de la conso, en lien avec les inquiétudes environnementales.
Ce moindre intérêt pour la consommation est aussi à lier avec le niveau de moral des ménages, toujours à un bas niveau historique selon l’Insee. Le contexte politique et les menaces budgétaires sont un puissant répulsif pour délaisser la conso au profit de l’épargne. À fin juin, le taux d’épargne s’approchait de 19 %, à comparer à 14 % en 2019, avant la crise Covid.
Se rajoute à ce désir qui s’émousse, le sentiment d’un pouvoir d’achat qui s’érode, largement répandu dans la population (et pas certain que la nomination d’un ministre dédié, Serge Papin, suffise…). Rien qui soit de nature à inverser la tendance à horizon visible. Ce qui conforte l’idée que les temps commerciaux seront encore et toujours chahutés dans les prochains mois. Avec comme échéance symbolique, Noël.
Extrait de VIGIE GRANDE CONSO, notre veille de référence sur le commerce et la conso depuis + de 15 ans. Infos ici >>
