Lorsqu’il était patron des U, Serge Papin en avait rêvé. C’était il y a 10 ans et les U se voyaient bien signer les supermarchés d’Auchan (et, en retour, adopter Auchan pour leurs Hyper U). Thierry Cotillard, Mousquetaires-en-chef, l’a donc fait. Une part de l’explication tient aux forces en présence. Auchan est affaiblit (comparé à 2015) et Thierry Cotillard plus fort que ne l’était Serge Papin (tant par le poids de son enseigne que par la gouvernance plus centralisée des Mousquetaires). Et comme Auchan et Intermarché sont déjà partenaires aux achats et dans le retail média, les discussions étaient évidemment facilitées.
Résultat : Thierry Cotillard n’avait plus qu’à tendre la main ou… tordre le bras aux Mulliez (rayer la mention inutile !) pour récupérer un fruit désormais mûr. C’était le pari initial de l’association avec Auchan il y a 2 ans désormais : a minima consolider l’emprise d’Intermarché dans une alliance XXL, au mieux être aux premières loges en cas de faiblesse. Et c’est le cas. Auchan ne peut plus soutenir les pertes de son réseau de supermarchés. La relance commerciale espérée sous l’enseigne Intermarché via un contrat de franchise doit les effacer.
Pendant ce temps-là, Thierry Cotillard se rapproche de l’objectif des 20 % de parts de marché. Après Casino et Colruyt, l’addition des supermarchés d’Auchan doit permettre de l’atteindre (bon courage d’ailleurs aux panélistes pour savoir à qui rattacher les parts de marché des futurs ex-Auchan SM : à l’enseigne ou au propriétaire des fonds de commerce ?). Mais comme l’appétit vient en mangeant, impossible que Thierry Cotillard ne regarde déjà pas plus haut… L’écart entre Carrefour et les Mousquetaires pour la seconde place derrière Leclerc fond à vue d’œil. C’était 7 points de part de marché en 2015 lorsqu’il a pris pour la première fois les commandes d’Intermarché. L’an prochain, ça ne pourrait être moins de 2 %.
