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A la ferme, pire qu’à l’usine ?

FlanFermeL’idée selon laquelle les produits fermiers, locaux, artisanaux (et autres adjectifs qui fleurent bon le terroir et l’arrière-cuisine crasseuse) soient des produits par principe supérieurs aux productions industrielles m’a toujours insupportée. Que le client le pense, c’est un fait. Et sa perception vaut vérité, à son niveau du moins. Mais que des « pros » se laissent embobiner et véhiculent l’idée, sans autre forme de vérification, est insupportable. Alors voilà un exemple sur lequel méditer. Un flan vanille-caramel de la Ferme Ulrich de Durningen, vu dans un Super U alsacien. Là déjà, respect. Ca sent le terroir, le vrai. D’ailleurs le prix est en rapport : 2,29 euros le pot de 500 g, 4,58 euros/kg. C’est deux fois plus cher que le leader du marché (Flanby, Nestlé) ou trois fois plus que les MDD. Par courtoisie, je n’irai pas jusqu’à comparer avec les premiers prix. Et pourtant… Un coup d’œil sur la composition et je manque de m’étrangler, avant même la dégustation. Voilà un flan « fermier » qui affiche ostensiblement sa composition des plus industrielles. Outre les lait et sucre, le maître queue d’Urlich annonce fièrement la présence de « pectine non amidonée » et de « carraghénanes » en face avant du pack. Des épaississants pas vraiment en phase avec le positionnement théorique du produit. Mais indispensables… Car le maître queue a juste négligé les œufs. Pas inutiles pourtant pour « lier » un flan…

4 commentaires

  1. On en est à se demander qu’est ce qui fait la différenciation de cette entreprise par rapport aux gros industriels? Elle est locale et plus chère!
    A la décharge de cet “industriel” sur le prix, je constate fort souvent que les GMS font de belles marges sur les produits locaux. Qui du choix des produits si le conso demain se révèle capable de décrypter l’étiquetage. Mais sinon, est ce que c’était bon Olivier?

  2. Dommage parce que le vrai Yaourt fermier sur lequel mister Ulrich devrait se concentrer est une merveille lorsqu’il est bien fait, d’expérience terrain.
    Sur les marges de toutes façons TOUT LE MONDE y a clairement intérêt puisque ça fait “grossir le gateau” et permet à chacun de s’aménager des marges complémentaires : le producteur qui y trouve des volumes à un prix souvent supérieur au marché, et le distributeur, qui est légitime lorsqu’il valorise le produit. Le client trouve “enfin” en GMS les produits fermiers locaux, à un prix intéressant, même si le doux folklore de la visite à l’exploitation est perdu.
    Pourvu qu’il y ait des oeufs dans le flan, ça aussi, c’est sûr, et les clients seront nombreux à adhérer à ce genre de démarches.

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