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Revue de presse : un point de non retour !

LePointQuel point commun entre Michel-Edouard Leclerc et Jeff Bezos, le big boss d’Amazon ? Qu’ils sont concurrents ? Pas faux (ils le seront davantage encore quand, début avril, Leclerc “ré-ouvrira” son site marchand après le galop d’essai de novembre dernier). Qu’ils sont à la tête de deux des enseignes les plus dynamiques commercialement actuellement ? Sans aucun doute. Leclerc caracole en France (+ 7 % l’an dernier). Bezos ne publie pas de chiffre par pays mais, avec plus de 60 milliards de dollars de CA, Amazon est déjà largement dans le top 10 mondial du commerce, moins de 20 ans après sa création. Mais non, vous n’y êtes pas… Leur point commun, selon Le Point et son infatiguable procureur du commerce de patron (Franz-Olivier Giesbert) : Ils “cassent la France”. Oui, casseurs de France. Des salauds, quoi. Ou alors je n’y comprends goutte en titre de presse. Et, en guise de diplôme, l’honneur de la couverture aux côtés d’un quatuor de politiques-syndicaliste, Montebourg, Lebranchu, Duflot et Lepaon (nouveau secrétaire général de la CGT). Leur tort, pour faire court : étrangler les PME pour l’un, les libraires pour l’autre. Evidemment exagéré, même si les deux entreprises ne sont pas sans reproches. Que les négos quai Marcel Boyer à Ivry ne soient pas une sinécure, pas de doute. Sont-elles à ce point une partie de plaisir chez Intermarché ou Carrefour pour, par comparaison, les rendre “anti-citoyennes” chez Leclerc… ? D’ailleurs, ces dernières années, Leclerc a probablement davantage étranglé… Carrefour que tous ses fournisseurs réunis ! Même constat pour Amazon. Oui, son développement se fait au détriment des commerçants les plus faibles (rien de nouveau ici : il y a 150 ans, le très bourgeois Bon Marché faisait de même). Certes, Amazon joue de fiscalités différentes entre des pays par ailleurs “partenaires”. Amazon a-t-il fixé ces règles ? Non ! D’ailleurs, si infréquentable qu’il est, Bezos est courtisé sans états d’âme lorsqu’il s’agit d’accueillir ses entrepôts dans telle ou telle région. Tapis rouge pour… casseur de France.

Cette couverture et la légèreté éditoriale du sujet développé en pages intérieures (FOG, c’est quand vous voulez pour en débattre, sur l’aspect commerce s’entend) marque un point de non-retour entre d’une part la bien-pensance et l’élitisme éditorial des “grands” journalistes parisiens et, de l’autre, la réalité sociologique du pays. En mesurent-ils même le décalage, eux qui remplissent leur placard au Bon Marché, se régalent d’une Côte de boeuf de chez Desnoyer arrosée de flacons de chez Lavinia ? Pas sûr. C’est donc, auto-convaincus de leur combat, qu’année après année ils servent peu ou prou le même plat : la tête des marchands. Sauce piquante, of course 😉

7 commentaires

  1. C’est quand même affligeant de voir des sujets traités à charge en une de magazine de notoriété. Et le pire c’est que, je pense, FOG croit réellement à ce qu’il écrit…
    Notre pays a du souci a se faire, nous sommes en permanence dans la confrontation des personnes, des castes, des religions, des métiers… La confrontation des idées est bonne mais quand on commence à juger des entreprises en prenant des boucs émissaires, à monter les uns contre les autres au lieu de réfléchir à notre intérêt commun, ça sent le roussi. Les éleveurs contre le commerce, les cato contre les musulmans, les vélos contre les voitures.
    Et FOG a en plus une forme d’auto suffisance assez insupportable! L’idée d’un débat est vraiment alléchant.

  2. Les 2 points de vue se tiennent… facile de tirer sur M. Leclerc, sa centrale d’achat et ses adhérents… Mais il se plait tant à s’afficher en bon défenseur des braves gens alors qu’il fait du business (admirablement bien et de manière très profitable par ailleurs). Rien d’étonnant donc, même si c’est facile, de tirer sur celui qui négocie très âprement les prix auprès de ses fournisseurs (multinationales, PME ou agriculteurs), mais en cela génère une baisse de la qualité des produits (ex: horsegate), génère des effets indésirables la planete, ou la santé (huile de palmes généralisé), des conditions sociales chez les fournisseurs et en magasin etc … Tirer sur les prix à toujours un impact (et pas forcément sur les marges de ces distributeurs qui restent fortement profitables…)

  3. Je mets juste un bémol au commentaire de Pierre concernant la confrontation des religions… En France, au contraire, on n’est pas loin de la collaboration ; il est très courant de voir des catholiques, même haut placés dans la hiérarchie, travailler avec tel autre collègue d’autre confession ou religion ; et il n’existe aucune guerre entre catholiques et musulmans, en France, du moins.
    Certes, les journaux (Le Point, par exemple) ne parlent que des scandales. Qu’un cardinal insulte un imam ou l’inverse et c’est en première page. Mais que les mêmes fassent une conférence ensemble et c’est, pour les journaux, un non événement.
    C’est pareil pour les métiers… confrontation il y a, oui, certainement… mais je ne vois rien de significatif qui soient en dehors des règles du capitalisme ?… Les lobbies, peut être ? Sont-ils en dehors du capitalisme ?…
    Reste les personnes et les castes 🙂
    Cordialement.

  4. @Bizato
    Je parle bien du traitement des médias “traditionnels”, pas de la réalité. Surtout dans le contexte de compétition avec internet et la télévision qui leurs fait dire n’importe quoi pour vendre et faire parler…
    Olivier n’es pas un média traditionnel mais un “expert” qui apporte une analyse et creuse en essayant d’être exhaustif. Après d’accord ou pas d’accord, il y a des arguments et c’est appuyé contrairement au Point. Pour info, l’article qui suit la Une choc est ridicule… MEL a droit à 20 lignes, Montebourg idem…

  5. Comme tous les ans il s’agit d’un “vieux, vieux , “maronnier” traditionnel de la presse qui permet au POINT de réaliser de bonnes ventes!! Rien ne change. FOG fait le coup régulièrement….je conserve ses articles où l’on y découvre des perles , des lapalissades éculées…..Donc j’approuve à 100 % l’article de OLIVIER (“PRESSE :POINT de NON RETOUR) ardent défenseur de notre métier de DISTRIBUTEUR au service de 65 millions de consommateurs…..toujours heureux de faire leurs courses dans nos hypers supers HD DRIVE et autre surfaces spécialisées…les français ne sont pas dupes et ils savent bien que c’est “pratqiue” de faire ses courses avec un chariot! “tout” trouver sous le même toit Allez un samedi vers midi dans tous les magasins …Vous verrez beaucoup beaucoup de e monde….Les consommateurs idiots? NON! ils votent avec leurs jambes. ET n’oublions pas qu’en 2013 il y a les drives…si pratiques; les magasins BIO!! Les AMAP avec les paniers de fruits et legs récoltés à proximité….mais aussi en pleine expansion les achats sur le net= multicanal…liberté…LA DISTRIBUTION est le lein INDISPENSABLE entre la PRODUCTION et LA CONSOMMATION…..

  6. Je préfère la protection d’un épicier à celle d’un roi. Soyez abandonnés de tout, même de Dieu, s’il vous reste un épicier pour ami, vous vivrez chez lui comme un rat dans son fromage.

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