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Le point sur la fraise !

FraiseRetour sur la Tribune Grande Conso publiée hier. Et l’occasion de mettre un point sur… la fraise. Plusieurs d’entre vous se désolent d’un tel panégyrique pour une opération commerciale mettant en avant (au choix des commentaires) : un produit hors-saison ; écologiquement irresponsable ; bradé en dessous de ses coûts de production ; sans saveur. Et j’en passe… Parfois, l’analogie va loin : « Après, il ne faudra pas s’étonner de trouver du cheval à la place du bœuf dans les lasagnes ». Sans doute…

Donc, quelques remarques en vrac… A la question, par exemple, de savoir comment une enseigne peut proposer début mars des fraises « quand on sait que ce fruit n’arrive normalement qu’à partir du mois de mai ? », la réponse est finalement assez simple : d’abord parce que le consommateur est acheteur (c’est quand même pas un détail) ; ensuite parce que les Espagnols ont mis en place des structures de production capables d’alimenter le marché européen précisément quand d’autres ne le peuvent pas. Conséquence, le cœur de saison – en tous les cas en termes de vente – s’est décalé. Au prix de sacrifices écologiques, tant en termes de production que de transport ? Peut-être. Mais est-ce à Auchan, Carrefour ou Leclerc d’être les censeurs en la matière ? Et sur quelle base objective ? Enfin, question classique : le prix. Que le prix soit bas est évidence. Qu’il soit prédateur pour la filière française « en cassant les repères des clients » est entendable. Mais à la condition quand même de comprendre les écarts structurels de coûts de production. Et d’en identifier les véritables responsables. Qui – et n’en déplaise aux habituels procureurs du commerce – ne sont pas les enseignes…

Plus ambitieuse, la question sur la culture alimentaire et le rôle des enseignes. Doit-on consommer des fraises en mars ? Les enseignes ne pourraient-elles pas “éduquer” leurs clients ? Si, sans doute ! Mais est-ce leur mission principale ? Celle qui assure leur pérennité économique ? Hélas non. La “réponse du marché” n’est pas, par principe, la bonne réponse. Mais il faut néanmoins accepter de la décoder. Si Auchan a fait un carton commercial, c’est probablement car il y avait, dès le 8 mars, une sacrée envie de fraise 😉

12 commentaires

  1. Il y a des tomates et poivron toute l’année, c’est la même problématique. Il n’y a plus de saison chez les commerçants. Tant qu’il y aura de la demande…

  2. Donc ce n’est pas la faute de l’hyper, mais celle du consommateur-acheteur qui ne sait pas refréner son envie de fraises dès mars…
    Comment fait-on pour éduquer ce consommateur-acheteur alors ?
    Pourtant “on en cause bien à la télé” : http://www.youtube.com/watch?v=ks0OuFzzJFY
    les dégâts économiques et environnementaux sont bien là, mais on se voile la face, pour son “plaisir” personnel très naïf
    (parce que ce n’est pas un plaisir de manger ces fraises sans saveur, bourrées de pesticides)
    A quand un affichage “Manger des fraises espagnoles tue” obligatoire comme sur les cigarettes?

  3. Marc l’extremiste ! Qui êtes vous pour délivrer la bonne parole et interdir aux francais ( consommateurs dans votre langage) de manger des fraises pas chères ? Si vous ne voulez pas en manger, n’en mangez pas, mais de grâce laissez nous faire ce que l’on veut !

  4. @Marc doit être surement un des ces français qui pensent que la fraise française pousse naturellement sans produits chimiques, sans engrais…. la bonne blague ! La fraise française pousse sous serre, avec un apport d’engrais dans l’irrigation tous les jours et avec de nombreux traitements chimiques…. Tiens !? Mais c’est comme pour la fraise espagnole !

  5. Je n’ai jamais dit que les fraises françaises sont irréprochables. Ce qui est sur c’est que 100% des fraises espagnoles contiennent des résidus de pesticides, dont des pesticides perturbateurs endocriniens.
    Cf étude EXPPERT de 2013, entre autres.
    j’ai dit que vouloir manger des fraises pas chères en Mars (au sortir de l’hiver) est une hérésie éco et environnementale. Hérésie que les hypers entretiennent et développent avec ces promos.
    Luc, je me doute bien que vous faites ce que vous voulez, mais faites le en connaissance de cause…

  6. Des belles fraises bourrées de pesticides, de quoi attraper une bonne grosse chiasse mémorable …

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