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Si le panier n'augmente pas, c'est bien que les producteurs…

Guillaume

Loi Alimentation suite. Hier, devant les députés, le ministre de l’Agriculture a affirmé qu'”il est faux de dire que le panier va augmenter“. Normal. A peine les paysans calmés, il faut à présent rassurer la ménagère, au risque d’en oublier l’esprit de la loi. Car de deux choses l’une : ou les prix payés par le consommateur en bout de chaîne sont plus élevés et, dans ce cas, le producteur peut caresser l’espoir d’en tirer profit ; ou les prix n’augmentent pas et le revenu agricole non plus… Pour poser le problème, je revendique même un avantage sur le ministre : mes études agricoles m’ont chevillé au corps le bon sens. Et, là, le bon sens est imparable : si le producteur gagne, le consommateur perd. Dit autrement : si le consommateur ne perd pas, le producteur ne gagne pas davantage. Le courage politique serait bien de revendiquer que l’alimentation a un coût que le client n’assume pas entièrement à la caisse des supermarchés. Un coût social (le revenu agricole provient pour partie des impôts via la politique agricole commune), un coût environnemental et parfois même un coût sanitaire.

2 commentaires

  1. Il faut en effet du courage politique et l application de la loi EGA dès le 1er février, malgré le contexte des gilets jaunes, en est une 1/2 preuve.
    Il faut aussi du courage côté distributeurs : il est plus facile de taper des conditions d achat auprès des fournisseurs, que d accompagner ses clients dans ses choix de consommation. Le chemin est compliqué mais sur la bonne voie.

  2. Ah ! cette loi EGA ! A mon sens, une hérésie. Dans le JDD du 10 Février, 3 députés MoDem se sont fendus d’un article pour dé fendre cette loi. Je me permets de retranscrire ici ce que j’ai écrit sur ma page facebook :
    JE NE PARTAGE PAS ET NE CAUTIONNE PAS LA POSITION DE CES 3 DEPUTES MODEM !
    Cet article du JDD émane de gens qui n’y connaissent pas grand chose et qui ne veulent pas se remettre en question. C’est une énorme CONNERIE que d’imposer une marge minimum, et moi qui ait fréquenté ce milieu pendant 40 ans, j’ai tout de suite prédit ce qui allait arriver…. Les belles théories du ruissellements ont depuis longtemps montré leur inefficacité. la seule manière était de promulguer des prix d’achat minimum (révisés trimestriellement). Mais là, ceux sont les agriculteurs étrangers (belges, allemands, espagnols qui se frotteraient les mains, ou alors on régit tout et l’on se retrouve en “Bolchévie”. Je ne pense pas que ce soit non plus ce que nous désirons. Je pense qu’il faut se poser les bonnes questions d’une part, et ensuite faire de la pédagogie… Question 1 : nos agriculteurs sont-ils condamnés à cultiver ou élever uniquement, ou peuvent-ils, doivent-ils élargir leur champ d’action et de compétences ? Je pense que oui et qu’il y a divers domaines à exploiter…. Question 2 : pourquoi les agriculteurs des pays voisins (ou moins voisins) sont-ils capables de vendre moins chers que nous, en gagnant leur vie ? je n’ai pas la réponse, et pour moi le gouvernement aurait mieux fait de se poser ces questions et essayer d’y apporter de “bonnes” réponses, au lieu de pondre cette loi imbécile (J’assume), comme beaucoup de loi… Avant de pondre une loi, ils devraient d’une part envisager les “contre-effets” et détournements possibles en se rappelant du proverbe tibétain “La loi n’est faite que pour être détournée”….

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