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Rétablir la situation financière des hypers Carrefour : le second défi de Rami Baitiéh

Carrefour Hypers France Renta

C’est une info VIGIE GRANDE CONSO* dans sa livraison de février : la situation financière des hypers Carrefour France sur la décennie. En perte sur les deux derniers exercices connus.

Dans la feuille de route du nouveau patron de Carrefour France, Rami Baitiéh, il y a évidemment la relance commerciale mais aussi la remise à flot économique du navire amiral : les hypers. Car la situation, sans être alarmante, est néanmoins inquiétante.

Après avoir dégagé jusqu’à près de 500 millions de résultat opérationnel courant au milieu de la décennie, les hypers Carrefour ont perdu de l’argent en 2018 et 2019. Et même si Carrefour ne communique jamais sur la ventilation de sa rentabilité entre formats, les informations auxquelles a eu accès VIGIE GRANDE CONSO sont implacables : – 132 M€ en 2018 et – 102 M€ en 2019. Incroyable mais vrai ! Et, pire, les loyers ne sont pas compris. 

Pour en arriver à pareille situation, Carrefour paye deux phénomènes qui se superposent… D’abord, le recul régulier des ventes. Sur la décennie, et malgré un parc qui a gagné 30 unités, les hypers Carrefour ont perdu environ 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le non-alimentaire l’explique grandement avec un recul de 40 %. Mais l’alimentaire est également en recul, en témoigne la part de marché PGC / Frais LS : de 12,5 % à 9,9 % selon Kantar.

Second phénomène : comparé notamment à son grand rival Leclerc, Carrefour souffre d’une structure de coûts très lourde. Trop lourde. Et lorsque le chiffre d’affaires (qui est plus qu’ailleurs un diviseur de charges) ne suit pas, les coûts deviennent étouffants. Exemple avec les frais de personnel (toujours en hypers) : 11,5 % en 2010, 12,3 % en 2020. Même tendance sur les frais généraux : de 7,6 % du CA à 9,2 %.

Voilà pourquoi Rami Baitiéh a deux objectifs distincts : la relance du chiffre d’affaires par une prise en compte obsessionnelle du Penser-Client et la productivité. Les deux objectifs devant se conjuguer dans la « dernière ligne » des hypers France. Au plus tard sur le compte d’exploitation 2021. Car, pour 2020, l’effet était insuffisant pour ramener les hypers à l’équilibre. Hier, dans sa présentation des résultats 2020 et répondant à une question que je lui posais, Alexandre Bompard a confirmé en creux que les hypers étaient encore en perte. 

* VIGIE GRANDE CONSO est l’étude retail & conso de référence que nous publions depuis 13 ans. Numéro découverte offert (avec plaisir) si vous n’avez évidemment pas déjà abusé de la découverte 😉 

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4 commentaires

  1. Relancer le CA devrait être facile à court terme car la réduction des ruptures, par ex, entraîne une hausse du nbre d’articles vendus x un nbre de clients stable x un pv stable (hypothèses) , cela donne mécaniquement une hausse du CA. Gagner du client sera “une autre paire de manches”..
    La réduction des frais, notamment de personnel ? L’éternel combat des intégrés ! On commence par réduire le nbre d’employés, puis on met un CR pour 5 à 8 rayons selon la taille du mag. Résultat : des rayons mal tenus, de l’encadrement démotivé, donc le retour des irritants. Puis, on rogne sur les investissements. Résultat : des magasins vieillissants. Pendant ce temps, les Indépendants font l’inverse : des employés affectés aux rayons et des investissements pour valoriser le patrimoine.
    En fait, les gains de frais sont encore et toujours à chercher aux services centraux : trop de directeurs, trop de strates, trop de services peu efficaces (organisation, études, contrôle de gestion, projets,..) Là où dans les Sca Leclerc, par ex, on vit en régime “ajusté” de frais.
    Voilà.. Pardon pour ce long discours. Mr Baitieh sera jugé sur les chiffres et sur la durée (2ans mini). Sinon, le président changera encore d’entraîneur…

  2. C’est grâce au Covid-19 les “bons résultats du groupe”, et ce n’est pas à cause d’une ou deux personnes du groupe, comme le PDG ou PDG France, qu’il y a les bons résultats…
    Les adhérents E.Leclerc, Intermarché et système U , ont eu beaucoup plus de progression de chiffre et conquête du marché… Tout le monde sait très bien que Carrefour va très très mal…
    Donc arrêtons de dire n’importe quoi et voir la vraie réalité du terrain…

  3. Les frais de personnel, voilà plus de 20 ans que l’on entend parler de cela, effectivement aujourd’hui 2 chefs de rayon à la place de 6 , des employés qui font grise mine et qui subissent les pseudos grandes idées des généraux qui valsent d’année en année, comme le CA baisse le ratio frais de perso reste dans le rouge même après reduction d’effectif , on fait attention à la casse, on baisse les stocks, on maÏtrise les coûts d’energie mais il y a un moment ou la taille des hypers saignent innévitablement la rentabilité, pour ce qui est du commerce les belles années sont derrière nous avec toujours les mêmes tracts , les mêmes produits au mêmes moment (merci la centralisation et la perte d’autonomie en magasin avec des opération en direct), cela avec qui plus est l’avenement du drive et du digital, effectivement l’hypermarché à un aveniir je pense assez sombre , cornert , rachat, à voir ????

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