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VISITE À LA FERME : les négos sur le prix de l'œuf vues depuis un élevage de pondeuses

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Hier, comme souvent le samedi, c’était visite à la ferme ! Toujours les mêmes objectifs : voir, comprendre, partager sur les sujets “amont” de la conso. Au “menu” hier : un élevage de poules pondeuses à Bressuire (79), à l’heure où la filière et quelques enseignes (dont Carrefour, Auchan, Casino et Aldi sur ce qu’en disent les éleveurs) s’écharpent sur le prix de l’œuf. Dans le “7 N’œufs” (le nom de l’exploitation), il y a 180 000 poules, réparties en trois modes de production : en cages avec 750 cm2 par poule (le code 3 sur les œufs) ; en volière au sol (code 2) ; en volière + accès plein air (code 1). Reste que, depuis le confinement des volailles fin novembre, les poules “code 1” et “code 2” ont donc les mêmes conditions d’élevage. 

A raison d’un œuf par poule et par jour, l’éleveur, Fabrice Jaulin, livre environ 60 millions d’œufs par an que les consommateurs achèteront ensuite sous les marques Lustucru, Carrefour ou U. Comme tous les éleveurs, il est pris en tenaille entre les positions de quelques enseignes de ne pas revaloriser l’œuf (la filière réclame 1 centime par unité) et l’envolée du prix de l’aliment. En quelques semaines, l’aliment pondeuses s’est envolé de 245 €/tonne à 300 €. Une poule consommant 120 g d’aliment par jour, c’est donc une addition supplémentaire de 1 000 € / jour, l’aliment représentant en outre plus de la moitié du coût de production. Actuellement, les œufs sont achetés sur la base de 1 € / kg (de 0,80 à 1,10 € selon les “codes”). À écouter Fabrice Jaulin, le plus surprenant est la non indexation des marchés sur le coût de l’aliment, dont l’institut technique Itavi produit pourtant un indicateur mensuel. Quelques enseignes ont accepté le principe de l’indexation, ce qui évite toute négociation de marchands de tapis. D’autres (dont les récalcitrantes du moment), non. Question donc à la FCD et la FCA Alimentaire : pourquoi ne pas avancer “groupé” sur un tel sujet ? Et, accessoirement, s’épargner quelques visites (musclées) de magasins par les éleveurs. Dès lors qu’un indicateur est public et visiblement robuste, pourquoi ne pas s’y référer ? Si les concernés veulent me répondre, je suis plus que preneur… En attendant, j’m’en vais me préparer une paire d’œufs à la coque ! 

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8 commentaires

  1. Évidemment, c’est plein de bon sens. Les coûts de production augmentent fortement, il faut donc les répercuter.
    Mais mon bon monsieur, un acheteur qui “compatirait” à cette situation contribuerait à la non-amélioration des conditions d’achat de l’enseigne. Son directeur des achats ne pourrait pas affirmer fièrement à sa Dg qu’au sortir des négos, les conditions ont été une nouvelle fois améliorées ( comme chaque année…) et donc que les marges vont être meilleures !
    Bref, “t’es acheteur, donc t’achètes moins cher”. Caricature, certes, mais pas loin de la réalité d’encore aujourd’hui.
    Mais, j’ai la naïveté de croire que le bon sens finit par triompher. Ça prend souvent longtemps.

    1. Bon beau monsieur
      Si de telles comportements persistent ,c’est toute une filière qui va disparaître. Nous ne serons plus en mesure de faire face à nos chargent déjà très lourdes dues aux transformations de nos bâtiments en parti. Nous ne sommes pas responsables de l’envole des prix des matières premières. Et ce centime nous en avons besoin pour nous permettre de clôturer notre bilan
      Bonne réflexion sur le devenir de l’agriculture française si rien n’est fait

  2. Quelle honte de faire de la pub pour un élevage qui fait élèves des poules en cage. Pour moi seul les petites exploitation qui font du 100% bio devraient pouvoir être labellisées bio.

    1. Si vous croyez pouvoir continuer à consommer des œufs avec que des petits élevages est utopique
      Nous éleveurs sommes attaché au bien être de nos poules en leurs donnant que de bonnes céréales et sans aucuns traitements antibiotiques ,car nous avons des cahiers des charges très strictes
      Merci de reconnaitre au moins notre implication 7 jours/7
      Si l’évolution de l’élevage français s’oriente comme vous le souhaiter et bien dépêchez vous de changer complètement de mode d’alimentation car l’agriculture française ne pourra pas subvenir aux besoins des consommateurs
      Bonne réflexions

    2. Pat06, même bizarre qu’au vu de tous vos commentaires, vous n’ayez pas qlq poules à la maison pour avoir vos propres oeufs et aussi profitez des poules pour éviter les déchets alimentaires. Je suis déçu de votre réponses 😉
      Perso ça me choque aussi de voir autant de poules dans si peu d’espace mais à un moment il faut aussi se rendre compte de la réalité des choses et répondre à la demande.
      C’était bien pire il y a qlq années en arrière et bcp de progrès ont étés fait pour les poules je trouve. un truc qui tape à l’oeil, les plumes sur les poules!! il y en a!

      1. Ce matin je viens de m’apercevoir que mes poules ont des plumes
        Elles mangent que de bonnes céréales ble mais tournesol pois et non des déchets, les poules ne sont pas des poubelles

        1. Justement Fabrice, c’est un signe que vos poules ne sont pas toutes entassées les unes sur les autres comme on peut le voir avec bcp de poules de réforme. Qu’en à la nourriture bien évidement vous avez un cahier des charges totalement différent de la poule de compagnie qui mangera sacs de céréales, coquille d’huîtres etc… mais aussi les déchets d’épluchage, fruits, salade que nous jetons habituellement.
          Bon courage pour votre métier / passion.

  3. Comment la France peut elle garder sa place de puissance agricole si elle se met entièrement au bio? La France ne produira pas assez car les rendements en bio sont 2 à 3 fois inférieur. Il est beau de rêver de pouvoir vivre avec 1 hectare de maraichage ou avec 20 vaches….

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