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Et si Carrefour était la raison d’espérer d’Auchan…

TGC218-2

LES FAITS.        Le volume d’affaires d’Auchan en France a baissé de 5 % au premier semestre. Les hypers, qui pèsent 78 % de l’ensemble, reculent dans la même proportion. Peut-être plus inquiétant encore, la baisse est supérieure en nombre d’articles, ce qui traduit une défaillance dans l’exécution. Car les “irritants” sont à frein à la transformation d’intentions d’achat en… achats. Carrefour le démontre. 

Les hypers Auchan ont donc bouclé le pire premier semestre de leur histoire : des ventes en recul de 5 %, alors que l’historique était déjà très négatif ce qui, sur le papier, devrait conduire à un rebond plus facile. Rien de ça. Année après année, les hypers Auchan dévissent. Bien sûr, avec Cora, ils sont les plus exposés au reflux du non-alimentaire, eu égard à leur surface moyenne. Mais la concurrence du e-commerce sur l’équipement de la maison ou la  culture n’explique pas, seule, la désaffection de l’enseigne. De janvier à juin, sur le cœur du métier (l’épicerie et le frais LS), les ventes ont reculé de plus de 6 %. Pire encore : le nombre d’articles s’effondre de 7,5 %. Ce qui traduit indiscutablement une défaillance dans l’exécution.

La recette du rebond est connue : l’exécution. Rien de plus. Rien de moins

Ainsi présenté, l’avenir d’Auchan s’assombrit de jour en jour, à la mesure que se complique la mission d’Alexandre Mulliez, le nouvel homme fort de la maison depuis quelques mois. Pourtant, il y a bien… des raisons d’espérer. A la condition de regarder le couloir d’à côté. Le couloir occupé par Carrefour. L’enseigne a traversé les mêmes turbulences qu’Auchan et, sans en être totalement sortie, montre néanmoins une voie : un chemin besogneux où la qualité d’exécution est érigée en dogme absolu. “Penser-Client” ou 5.5.5 (ainsi que le présente Rami Baitiéh, patron de Carrefour France), peu importe la sémantique, l’essentiel est dans la conviction ultime que rien, absolument rien, ne surpasse l’exécution en magasins en termes d’importance.

La « méthode Rami » repose sur une idée finalement assez simple, la chasse implacable aux irritants qui parsèment habituellement le parcours d’achat d’un client : rupture, prix mal affiché, conseil défaillant, relation impersonnelle, etc. Tous ces petits riens qui sont directement la conséquence des gestes de chacun et qui, au final, pénalisent le nombre d’articles présents dans les paniers. Donc les ventes « en comparable ». En clair, la « méthode Rami » prend acte de la spécificité du retail : un métier d’exécution où le détail est… essentiel. Car le client, lui, ne voit qu’une succession de détails. Voilà comment, en réduisant méthodiquement les irritants, un commerçant relance son commerce. C’est sans doute moins exaltant qu’un énième “plan stratégique” mais c’est bigrement plus efficace. Alors…

Olivier Dauvers

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19 commentaires

  1. Bien résumé.
    Pour l’instant chez Auchan, on est encore dans l’émotion, on se souvient des belles années, on appelle à la révolte humaine, les grands Anciens désormais retraités applaudissent, la Nostalgie Camarades !!! (Gainsbourg 1981)
    Pendant ce temps, comme vous le dites , les concurrents “font” et font des actions simples : remplir les rayons, gommer les ruptures, positionner les prix, etc… Bref, satisfaire et donc respecter le client…
    Mais, chez Auchan, on s’en fiche un peu de tout ça, le plus important est de sortir les résultats “par la porte ou par la fenêtre”. Alors, la stratégie….

  2. Tout est dit.
    Auchan est devenu, reste et, pire, ne donne aucun signe d’amélioration dans son “traitement du client”. Les magasins sont datés (oui le carrelage cassé et le mobilier moche irritent aussi), les ruptures sont nombreuses, les gammes parsemées d’absents incompréhensibles et les prix ont décroché depuis longtemps… En fait, faire ses courses chez Auchan n’apporte rien de valorisant : ça en rajoute à la “corvée des courses”. On ne prend plus aucun plaisir à franchir la porte. Et comme on paye plus cher qu’ailleurs, bah on ne pardonne plus et on zappe. Quel gâchis !

  3. Je ne rentre pas plus dans un Leclerc, donc rien à voir avec les prix, juste plus envie de faire 10000m2 de courses.
    D’ailleurs désormais, je fais des drives et complète rarement par un supermarché et surtout avec les artisans de ma commune.
    J’ai découvert que mon boulanger fait du pain et mon boucher de la viande….

  4. Le format hyper meurt a petit feu. On aura beau faire ce qu’on veut, seuls certains ( peu nombreux ) survivront. Les autres fermeront. La chute sera brutale.

  5. Je fais maintenant mes courses chez Lidl.
    Il ne faut pas chercher à faire les mêmes courses qu’à Auchan, il faut regarder ce qu’il y a et changer ses habitudes alimentaires.
    Il y a les prix et la qualité. Et de vrais promotion sur les produits que l’on achète couramment. Pour les produits non périssables, j’achète en volume pour aller jusqu’à la promotion suivante !
    Le reste et l’exceptionnel est sur internet.

  6. L’espoir fait rêver mais l’attente fait mourir!!! la messe est dite : inaction et modèle obsolète, mènent Auchan dans un situation insoutenable, au niveau commercial et social!!!!!
    on reste dans la continuité des beaux parleurs, et rien ne se passe; comment les actionnaires de l’AFM peuvent ils se rendre aussi complaisants d’une telle situation, la consanguinité montre ses limites…. on est en plein dans le théorème de Peter……..
    c’est une situation incroyable; le diagnostic est connu et partagé, et pas d’actions…….du jamais vu ; une inertie de management , sans décisions pragmatiques et chemins de ruptures……..
    cessez de vivre dans le passé et tournez vous vers l’avenir en agissant; regardez l’agilité des concurrents, leur montée en puissance……, leur envie de gagner…..

  7. le titre m ‘ a fait sursauté !j ai cru à un délit d’initié bien vu :wow , Carrefour absorbe Auchan?!!!N ’empèche que…à bien y réfléchir , ce pari ne serait pas suicidaire , contrairement aux avis de fossoyeurs des hypers.Si Leclerc rachetait des Auchan , tout le monde crierait au génie.Une consolidation de la distrib française est évidente à terme.Aprés les histoires de famille et d’actionnaires , ca s’arrange , quand on veut.RAMIfication à suivre.

  8. Excellente analyse LOlivier !
    Et oui les fameux basiques, (les 5P qui s’en souvient ? ) ne sont plus au rendez vous depuis des lustres chez Auchan et la “qualité de l’exécution” est devenue la vieille antienne de Philippe Baroukh. Le choix, la promo, le sens du service qui constituaient les atouts majeurs d’Auchan sont moribonds et signe de la fin ? les Hommes qui se sont battus pour cette entreprise se cassent les uns après les autres dans l’indifférence générale…

    1. Jean Morris fais comme moi, relis Balzac:
      “Oublier est le grand secret des existences fortes et créatrices.”

      1. Ah ! Jean Ad … je me souviens, à une epoque, tu fus l’un des plus ardents défenseurs de la boîte … sur le bloc d’un certain BG … isn’t it?

    2. 100% d’accord avec vous !

      Cela fait des années que le groupe tapent sur les soit disant frais de pers élevé.

      Résultats des courses les plus intelligent ont pris le large il y à bien longtemps.

      Quand les frais de pers devienne le seul levier d’un groupe la messe est dite….

  9. J’en ai assez de faire mes courses en évitant en permanence les palettes et les cartons des reapro de rayons. Assez aussi de faire mes courses avec des caddies qui ont des roues carrées (magasin de Leers). Maintenant c’est Leclerc

  10. Éviter les palettes et les cartons de reapro, tout cela avec des caddies qui ont des roues carrées,(auchan leers) j’en ai assez.maintenant c’est Leclerc( templeuve)

    1. Ah forcément. On ne veut plus payer des heures de nuits, donc ça remplit en journée.
      Tout est piloté sur la ligne de frais, donc à force de vouloir dégager du chiffre pour se donner bonne conscience, on en oubli l’humain, que ce soit les collaborateurs ou les clients…

  11. Bonjour
    Pour avoir passer quelques années dans cette enseigne.
    C’est dernière année la direction a pris de mauvais choix à mon avis.des manager qui ne pense plus client comme il y a quelque années.
    Les clients étaient là priorité et au cœur de nos priorité.
    Il suffit de voir les résultats pour en tirer des conclusions.
    C’était une enseigne que les clients appréciait et aimait venir faire le courses pour les prix et les offre.

  12. Et oui chez auchan le but premier était de vendre de plus en plus d’articles à de plus en plus de clients de moins en moins chères. Aujourd’hui ils vendent de moins en moins d’articles à moins en moins de clients de plus en plus chères !!!! Merci les actionnaires….

  13. Quand on voit un magasin comme celui de Bois-Sénart 14.000m² il ressemble plus à un Géant à l’abandon avec son carrelage hors d’âge, son éclairage blafard il ne tient pas la comparaison de son voisin Carré Sénart sous enseigne Carrefour de même surface. La différence est abyssale !

  14. Si c’est une catastrophe pour les clients,entre les ruptures permanentes ,pas de stocks…etc etc , nous les employés,les anciens,on pleure devant cette catastrophe humaine, nous sommes plus motivés on n’est qu’un matricule,de moins en moins de personnel,pas de moyens, tout coûte trop cher,technologiquement 10 ans de retard….et le pire c’est d’avoir un connard de manager….on court vers un mur ….

  15. Ils n’ont pas pris les mêmes résolution dans leurs PSE.
    En effet, Carffour, Cora et d’autres de la grande distribution ont en priorité diligenté des PSE senior pour rajeunir leurs effectifs et celà ne leurs à réussi pas si mal que ça à voir leurs résultats financiers aujourd’hui.
    Auchan n’a pas la même stratégie avec ses PSE
    en recherchant absolument l’économie dans ses plans, il semblait que l’efficacité financière ne soit pas au rendez-vous.
    Rajeunir l’effectif peut aussi avoir un avantage dans la performance des résultats……!

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