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Rencontre avec Federico Sargenti, CEO d’Everli

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10 mois après son lancement à Lyon, Everli, l’Instacart Européen, s’étend à 9 autres villes françaises : Grenoble, Nice, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes, Lille et Strasbourg. L’occasion de faire un point avec Federico Sargenti, CEO d’Everli, sur les particularités de ce modèle économique original.

Le bilan de la première expérience lyonnaise ?

L’expérience lyonnaise nous a confortés sur le fait que le comportement des consommateurs français était semblable à celui des consommateurs italiens que nous livrons depuis 2014. Ils choisissent l’enseigne qu’ils fréquentent habituellement, optent à 70 % pour une livraison le même jour, reviennent plusieurs fois par mois (en moyenne 2 fois pour les clients actifs et plus de 4 fois pour les abonnés) et dépensent à chaque fois une moyenne de 80 euros. Avec un Net Promoter Score de 60, nous sommes confiants pour développer le service à d’autres villes. 

Ce qui plaît aux consommateurs chez Everli, alors que nombre d’enseignes proposent déjà leur propre service de LAD et/ou un service de livraison collaborative ?

C’est une combinaison de facteurs : un assortiment large digne d’un supermarché avec les produits des rayons à service, la livraison le jour J, le positionnement prix, le recours à un personnal shopper et l’expérience client sur notre application.

Pour l’heure, la market place propose les offres de magasins sans autorisation des enseignes. Quel intérêt ont les retailers à collaborer avec Everli ?

Ils peuvent choisir eux-mêmes l’assortiment à mettre en avant, ainsi que les prix pratiqués. Sur les 40 enseignes avec lesquelles nous collaborons en Italie, la grande majorité optent pour des prix identiques à ceux affichés en magasin. Ensuite, leurs programmes de fidélité peuvent être pris en compte ce qui leur permet de conserver la relation avec leurs clients. Quels que soient les marchés, nous constatons que les retailers ont les mêmes interrogations, les mêmes craintes… Ils attendent tous qu’un concurrent se décide à nous rejoindre pour lui emboîter le pas. En Italie, il a fallu attendre deux ans avant de contractualiser avec la première enseigne. Les autres ont aussitôt suivi. En France, le délai sera plus court. Nous dévoilerons bientôt un partenariat national avec un distributeur. 

Quels liens entretenez-vous avec les marques de produits de grande consommation ?

Nous permettons à ces marques de faire leur promotion sur l’interface d’Everli. C’est une de nos sources de revenus. Elles sont très demandeuses pour mieux comprendre les consommateurs au gré de leurs différentes missions d’achat. Toutefois, elles n’ont aucune action sur l’assortiment qui dépend de chaque enseigne. D’autre part, si nous leur transmettons des données liées à l’interaction des clients avec leurs activations, ils n’ont pas accès aux informations relatives au différents distributeurs.

Vous ne cachez pas le “cousinage“ qu’il peut y avoir entre Everli et Instacart. Les évolutions de cette solution américaine sont-elles des pistes pour votre développement ? Par exemple  l’ouverture à des enseignes spécialisées, la déclinaison d’Everli en marque blanche à la façon “powered by Instacart“, le click-collect ou encore la prise en charge du picking en interne par les enseignes…

Nous nous définissons comme “European marketplace for grocers“. En ce sens, notre but premier est de rassembler les distributeurs alimentaires sur notre interface et d’étendre géographiquement notre service. Dans un deuxième temps, nous ouvrirons bien entendu la porte aux commerces spécialisés, nous ne pouvons nous couper d’une part non-négligeable des dépenses des consommateurs. Par ailleurs, nous pratiquons d’ores et déjà le principe de la marche blanche, ce que nous appelons “E-commerce dedicated page“, avec Carrefour en Italie. Sur le site de l’enseigne, Everli dispose d’un onglet au même titre que d’autres services ou formats. Quant au click & collect, il fait partie de nos réflexions. Les clients pourraient ainsi choisir entre la livraison à domicile et la mise à disposition de leur commande dans un point de retrait. Enfin, nous travaillons également à l’évolution de notre modèle en intégrant différentes solutions logistiques comme la fluidification du paiement en évitant les files d’attente ou encore la séparation du picking de la livraison. Nous pourrions ainsi confier ces deux tâches à deux opérateurs différents, la préparation de commandes pouvant incomber au magasin, toutefois dans le respect du process Everli.

2 commentaires

  1. Et oui, c’est de l’intelligence, le vainqueur sera celui qui atteindra vite la masse critique et se donnera les moyens d’être le meilleur en supply chain et logistique, avec le meilleur taux de service. Oui c’est chiant de faire ses courses alimentaires. Certains modèles s’orienteront vers une offre de différenciation soit hyper rapide pour petit ticket moyen, soit vitrine de nouveautés, soit premium, soit full services, et d’ailleurs le concept restau / Retail du premier Eataly né à Rome est resté peu développé….trop tôt? trop élitiste? . Pousser un caddy n’a rien de drôle, il faut avoir une voiture et l’automobile ne passionne plus les jeunes. Les distributeurs devront réinventer le service, faire gagner beaucoup de temps au client et donner du plaisir, avec des prix attractifs malgré l’inflation des matières premières et le cout social. il y a une belle place à prendre pour celui aura l’audace de réinventer, car le potentiel est la, et les habitudes changent.

  2. Et oui, c’est de l’intelligence, le vainqueur sera celui qui atteindra vite la masse critique et se donnera les moyens d’être le meilleur en supply chain et logistique, avec le meilleur taux de service. Oui c’est chiant de faire ses courses alimentaires. Certains modèles s’orienteront vers une offre de différenciation soit hyper rapide pour petit ticket moyen, soit vitrine de nouveautés, soit premium, soit full services, et d’ailleurs le concept restau / Retail du premier Eataly né à Rome est resté peu développé….trop tôt? trop élitiste? . Pousser un caddy n’a rien de drôle, il faut avoir une voiture et l’automobile ne passionne plus les jeunes. Les distributeurs devront réinventer le service, faire gagner beaucoup de temps au client et donner du plaisir, avec des prix attractifs malgré l’inflation des matières premières et le cout social. il y a une belle place à prendre pour celui aura l’audace de réinventer, car le potentiel est la, et les habitudes changent.

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