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Face à la marketplace Everli : Et si l’on voyait en fait les forts et… les autres ?

LES FAITS. Depuis quelques semaines, les magasins Leclerc ont disparu de l’offre de la plateforme Everli. Une disparition à la demande de l’enseigne qui a mis en demeure Everli. Une voie que suit à présent Lidl, lui aussi contrarié du risque pour son image prix puisque Everli majore les prix des produits des enseignes pour financer son service.

Qu’on se le dise : Leclerc ne goûte guère les platesformes ! En 2016, déjà, l’enseigne avait tué dans l’œuf le personal shopper parisien My Day Livreur. L’application proposait l’offre du Leclerc So Ouest de Levallois et se financait en majorant les prix des produits de l’hyper. Forcément risqué pour l’image-prix.

Six ans plus tard, bis repetita avec Everli. Et même si la plateforme italienne est autrement plus solide que My Day Livreur, Everli a subi les foudres de Leclerc il y a quelques semaines. Un courier de mise en demeure et, hop, Leclerc a disparu du site !  Même situation actuellement avec Lidl qui est récemment apparu sur Everli et qui… devrait vite disparaître, à sa demande, mise en demeure à l’appui à venir selon mes informations (lire ici).

Everli majore les prix, contrariant Leclerc et Lidl

Pour “forcer” la main des enseignes “partenaires”, la mécanique Everli est rôdée. D’abord aspirer l’offre via les sites drive (ou la relever in-store) pour la proposer à ses clients sans accord préalable des enseignes. Ensuite, nouer des partenariats plus formels, ce qui permet d’être “branché” directement sur l’offre de l’enseigne. A date, Carrefour, Casino et Franprix ont topé avec Everli. Ou, dit plus crûment, ont fait rentrer le loup dans la bergerie. Car, ne leur en déplaise, toutes les marketplaces ont la même vision ultime et les mêmes ambitions : la désintermédiation des commerçants en place dont la plateforme utilise les actifs (les magasins) en guise d’entrepôts. De fait, un client Everli commande et paye sur Everli, lequel se rémunère en majorant les prix et/ou via des frais. Carrefour, Casino et Franprix l’ont explicitement accepté. Pour les U et Intermarché (présents eux-aussi), c’est juste tacite. Tandis que Leclerc et Lidl l’ont donc rejeté. Parce qu’ils sont plus soucieux que d’autres de leur image prix (leur atout maître). Mais aussi, et surtout, car ils sont suffisamment forts par ailleurs pour se priver des commandes additionnelles d’Everli. C’est bien ça la morale de l’histoire.  Il y a donc les forts et… les autres. 

Olivier Dauvers

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3 commentaires

  1. Peut être aussi que les “forts” n’y croient pas, et qu’ils pensent que ça ne vaut pas la peine de risquer son image prix pour ce qui restera (l’avenir nous le dira) un canal anecdotique, 1% de part de marché pour quelques urbains aisés, prêts à payer plus cher leurs courses ?

  2. “Qu’on se le dise : Leclerc ne goutte guère les platesformes !” : parce qu’il ne croit pas à la théorie du ruissellement ? Ou parce qu’il préfère les rondeurs ?
    Vous les avez ?
    Après, peut-être ne goûte-t-il pas non plus les plateformes…

  3. C’est vrai que quand on a décidé de ne pas faire payer un service, souvent coûteux (drive en picking), au client, difficile d’apprécier que d’autres apportent plus de service mais “au juste prix”…

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