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TRIBUNE GRANDE CONSO : De la relativité de l’inflation…

LES FAITS. 2022 restera comme l’année du retour de l’inflation. Et une inflation à haute dose, plus importante sur l’alimentaire que sur le reste des produits et services. NielsenIQ et IRI ont ainsi mesuré une envolée de 10 % (supérieure encore sur les produits stars) tandis que, pour l’ensemble de l’économie, l’Insee a calculé environ + 7 %. 

L’année n’est pas terminée mais le bilan est connu. Jamais dans l’histoire contemporaine de la consommation, l’inflation alimentaire n’avait atteint un tel niveau : supérieure à 10 % (et même à 15 % sur les produits stars, ceux qui sont les plus visibles en rayons et qui forgent la perception de l’inflation).  Mais, au-delà des chiffres, il y a les maux…  Car l’alimentation est une matière socialement inflammable.

Le sentiment d’appauvrissement alimentaire s’installe

Deux faits (non contestables donc) alimentent le ressenti populaire. D’abord, la contrainte alimentaire est plus élevée parmi les catégories modestes. Ce qui signifie que la hausse du Nescafé ou des Panzani pèse davantage dans leurs budgets. Ensuite, la hausse en cours des salaires (encore 1,8 % pour le Smic au 1er janvier) est inférieure à l’inflation alimentaire. Donc chaque jour qui passe nourrit le sentiment d’appauvrissement alimentaire. Concrètement, se nourrir à iso-budget suppose des arbitrages : entre enseignes (au profit par exemple des discounters), entre marques (au profit des MDD ou des premiers prix) et, inévitablement, arbitrages sur les quantités ou la fréquence d’achat des produits les plus chers (ce dont sont par exemple victimes les produits frais traditionnels). Dit autrement, tous les ingrédients sont réunis pour une grogne sociale. Le prix du pain, encore une fois… 

La vérité mathématique du pouvoir d’achat alimentaire est plus nuancée 

Pour autant, la vérité mathématique est autrement plus nuancée. Oui, les prix alimentaires ont flambé cette année. Mais après des années de déflation quasi-générale. Selon IRI, fin 2022, les prix en GMS, toutes marques confondues, seront environ (“seulement”) 16 % plus élevés qu’en 2007.  Sur la période, le Smic aura bondi de…  33 %. En clair, le Smicard aura sacrément amélioré son pouvoir d’achat alimentaire en ayant pourtant l’absolue conviction… de l’inverse. 

Les marques plus accessibles qu’il y a 20 ans !

Sur les “grandes” marques, le constat est encore plus patent. “Victimes” de la guerre des prix ininterrompue entre enseignes depuis plus de 20 ans, elles sont toujours très… accessibles malgré l’inflation de l’année. Rapporté encore une fois au Smic, un camembert Président est moins cher aujourd’hui qu’en 2000 : 12 minutes de temps de travail vs 14 ! Preuve que l’inflation est relative, ce qu’aucun consommateur ne peut entendre. Car la relativité est un concept (donc abstrait) alors que l’inflation est une réalité (donc concrète). Et le concret a toujours plus de poids que l’abstrait. 

Olivier Dauvers

Pour télécharger TRIBUNE GRANDE CONSO, c’est ici >>

7 commentaires

  1. Bonjour,
    Petite question même format, même poid, même qualité ?

    En 22 ans bien des produits on il le semble baissé en qualité ou ont vue leur recette changer et pas dans le bon sens.

    Ça reste du ressenti mais un ex flagrant, les krema, avant sans huile de palme et très bon, aujourd’hui imbouffable.

    1. Salut Leboeuf. Question très pertinente sur la qualité mais pas sur le format ou le poids car un camembert pour avoir l’appellation doit obligatoirement faire 250g. mais pour en acheter régulièrement, je trouve qu’ils sont moins affinés qu’avant ( plus durs).

      1. Il me semble qu un fromage en safinant perd de l’ eau …

        La calendos a t’il le mm TX de gras qu il y a 20 ans ?

        Préférez le jort mm si c’est aussi du lactalis.

        Où des produits de chez bordier même si il a revendu depuis quelque temps lui aussi.

          1. si vous le dites, manque de bol, je constate avec cette petite fiente posée là, que vous auriez mieux fait de ne rien dire, vous montrez simplement par votre intervention votre ignorance.

            de mon cote, en 4 lignes,
            1 j’emet une hypothèse sur le pourquoi de son president bien dur aujourd’hui quand plus mou/affiné avant.
            2 j’emet une hypothese sur un prix qui n’a que peu bouger en 20 ans alors que les charges elles non, en me demandant si le lait utilise n’est pas plus maigre et donc moins cher aujourd’hui qu’il y a 20 ans. d’ailleurs le president n’est t’il pas fabriquer avec du lait en poudre ?
            3 je lui propose d’essayer un autre produit bien meilleur
            4 je le renvois si il le souhaite vers une entreprise qui fait de bon produits.

            pour conclure, j’ai un nerf dans la cave si vous voulez que je vous fasse des bisouX avec, ou meme sans, pas de soucis, je vous file mon adresse, dans le cas contraire evitez svp de poster sous mes come ou alors argumentez merci.

            bonne annee

  2. Petite précision pour le SMIC : au 1er janvier 2022, il aura progressé de 7.5% vs octobre 2021. Effectivement, sur la durée (15 ans) le pouvoir d’achat “alimentaire” s’améliore mais globalement l’on mange de plus en plus mal (cf les taux d’obésité ou diabète) pour 2 raisons le développement des produits transformé et la baisse de la part de l’alimentaire dans les revenus du fait de nouveaux arbitrages, plus ou moins discutables (abonnements en tout genre, sur-équipement téléphonie….).

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