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Renégociations : oui, il y a du grain à moudre !

La petite musique de la renégociation se fait de plus en plus entendre. Bruno Le Maire et Olivia Grégoire ont ainsi écrit aux industriels il y a quelques jours pour les y préparer. Les distributeurs, eux, attendent juin de pied ferme puisqu’avec l’assentiment du gouvernement ils vont pouvoir repartir à la bataille. Problème : les premiers concernés (les industriels) ont eux-aussi le sentiment d’être soutenus par le politique, en l’occurrence les députés qui ont voté comme un seul homme la loi de leur collègue Descrozaille. Soutenus dans leur volonté de reconstituer leurs marges.

Factuellement, il y a pourtant du grain à moudre. Quiconque suit les prix en rayons en a l’intuition : les prix des stars de la grande conso ont “inflaté” davantage que leur marché. Prenez ces 4 catégories : sirops, huiles, biscuits et café arabicas. A chaque fois, l’écart d’inflation entre les “grandes” marques et la moyenne (toutes marques) est élevée. Difficile de l’expliquer autrement que par la tentation (naturelle et légitime, il faut l’admettre) de reconstituer ses marges à l’occasion des nouveaux tarifs.

Seconde raison qui milite pour une renégociation à la baisse : l’évolution des matières premières. Certes, le lien n’est pas toujours direct ou proportionnel entre matières premières et PVC en rayon. Il est même parfois partiel (le sucre pour des sirops qui intègrent aussi des fruits ou l’huile de tournesol pour une huile multi-variétés, etc.). Il n’empêche : les matières premières donnent une tendance de la direction du vent : inflation ou déflation 😉 Le blé, par exemple. Bien plus bas aujourd’hui qu’il y a un an, au plus fort de la spéculation, suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Logiquement, le prix des biscuits (utilisation de céréales directes) ou du couple volaille/porc (céréales indirectes) devrait l’intégrer. C’est précisément le rôle des “renégos” à venir. Et tant pis si… ça pique !

14 commentaires

  1. J’ai hâte de voir comment le gouvernement va “trancher”, chacun allant à ces négociations pour récupérer plus, équation donc impossible.
    Le gouvernement veut bel et bien plus de pouvoir d’achat, oserait-il ENFIN aller à l’encontre des industriels ?

    1. Hello
      Yes tu as raison. Hier en écrivant je ne trouvais pas le mot 😂😂😂

      Mais je pense que tout le monde a compris

  2. L’unique façon de faire plier les fournisseurs qui ne veulent pas répercuter les prix à la baisse est de deferencer leurs références des rayons provisoirement

    1. Cà va en faire des trous dans les rayons, si les magasins déréférencent tous les produits que les fournisseurs ne veulent pas baisser leurs prix

      1. Bonjour
        Je ne suis pas sûr que les clients acceptent la « disparition » de leur produit momentanément durant les négociations. Même pour une baisse de prix!

    1. Sauf que tu sais pas le temps qu’on prit les distributeurs à passer les tarifs (et quand il passait 50% t’étais heureux en tant qu’industriel)

  3. Il est exact que certaines marques nationales ont “particulièrement” augmenté… De même que les augmentations continuent alors que beaucoup de matières premières ont fortement baissées.
    Donc oui, le prix de pal mal de MN pourraient être revu à la baisse.

    Mais c’est aussi le cas de MDD. Certes un cas particulier ne fait pas le marché, mais dans mon Market une partie non négligeable des MDD Carrefour est plus cher que les MN.
    Cherchez l’erreur.

    1. décalage des période de passation des tarifs.
      MDD régulièrement
      MN annuellement
      Donc certaines MDD ont déjà intégré des hausse de coût que les MN ont du attendre avant de les mettre dans les tarifs (même si cette année il y a eu des dérogation pour rouvrir les nego)

  4. La grande différence entre ce nouveau cycle d’inflation et ce que nous avons pu connaitre dans les années 70 c’est la data. Aujourd’hui, et cet article en est une preuve, les enseignes ont les outils qui permettent de mesurer précisément les variations de prix pour chaque produit dans chaque enseigne… Malheureusement, nos enseignes ont perdu leur âme: On a bien vu Casino, Carrefour, Auchan profiter de ces hausses pour améliorer leurs marges, annoncé le retour de la croissance du CA (boosté par l’inflation et le gonflement des tarifs…)…. Seul Leclerc semble résister et retarder la mise en application des tarifs… Dans les médias les patrons d’enseigne signalent les abus de certains sans les nommer, d’autres bloquent les prix après avoir passé les hausses et le client reste avec ses doutes esses croyances… Ou sont les Jean Pierre Le Roch, les Edouard Leclerc, Denis Defforey… qui dénonçaient, en d’autre temps, les abus des industriels ou de leurs concurrents… Ou sont les détracteurs de la loi Decrozaille… Ou sont les adhérents Intermarché qui brandissaient fièrement l’Argus de la Distribution…

  5. Olivier c’est bien la direction du vent pour une partie du coup mais pas le seul vent.
    quand on achète un paquet de prince il y a certes du blé mais pas que.
    Entre temps le coût des salaires a augmenté (consécutive a l’inflation) et le coût de l’énergie.
    Sur ce dernier on entends partout que l’énergie baisse. Certes depuis un pic stratosphérique (que personne n’a acheté à ce prix cela diminue, reste que le prix du gaz maintenant comparé a celui d’il y a 2 ans et 3 à 4 fois plus élevé.
    Donc par ex quand 30% du ton coût (blé par ex fait -40%)
    que 5 % de ton coût (énergie fait +300%)
    et que 20% de ton coût (ta main d’oeuvre fait +5%)
    le reste restant stable tu arrive a un indice 109 soit +9% de ton coût de prod

    j’ai pris des valeurs bidon donc c’est juste pour illustrer la valeur du vents aussi.
    il y a moyen de répercuter des baisse, pour autant cela dépends beaucoup de la constitution des différents coûts.
    Enfin si je prends l’exemple des produits carné, certes le coût de l’alimentation baisse via les céréales, mais il subsiste un déséquilibre de l’offre (les cheptels de porc ou de vache sont au plus bas ce qui ne favorise pas une détente du prix, idem pour les poulets avec les vague de grippe aviaries si ils viennent Europe ou de France)

    Ne tombons pas dans une grossière mie en parallèle prix matière=prix produit finis. même le tournesol en graine il faut le raffiné pour en faire de l’huile.

    1. Absolument. Je note juste que quand il fallait justifier les hausses (en 2022), c’était bien les matières premières qui étaient mises en avant…

  6. Attention, ne pas confondre hausse de tarif et hausse de PVC !
    Il y a bien entendu une relation de cause à effet, mais pas que; les PVc actuels ne sont pas le seul reflet des hausses de tarif, les distributeurs tentent également de sauver leurs marges, mais dans les medias, les hausses sont uniquement attribuées aux industriels.
    Les renégociations à la baisse ne seront pas la solution miracle pour faire baisser les PVc, nécessaires mais pas suffisant ?

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