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Casino demande la grâce du tribunal de commerce (et doit prier que les fournisseurs ne lâchent pas)

Pour un groupe qui expliquait il y a encore quelques mois qu’il était inutile de s’inquiéter (et que les analyses négatives à son sujet était à charge…), le communiqué du jour de Casino ne manque pas de saveur a posteriori. Car, pour faire simple, le groupe n’a plus grand chose en caisse.

Contraint par la réglementation financière de rendre publiques les réponses des créanciers auxquels avait été demandé un moratoire, Casino a du reconnaître que plusieurs d’entre-eux ont répondu par la négative. Conséquence : certaines échéances deviennent quasi exigibles (lire le communiqué en libre-téléchargement ici). Et Casino n’a d’autre choix que de demander une grâce présidentielle (en l’occurence du président du Tribunal de Commerce) et, ce, en application de l’article L. 611-7 du Code de commerce. Jamais glorieux.

Dans le même temps, Casino a aussi du reconnaître qu’au 30 juin il n’avait pas tenu ses engagements d’un ratio dette brute sécurisée sur EBITDA qui ne doit pas dépasser 3,5 à la fin de chaque trimestre. En clair qu’un risque de défaut n’est pas juste une hypothèse hypothétique. Bref, la situation ne s’améliore pas vraiment, ce qui pourrait inquiéter les fournisseurs. Depuis des années, ils ont vu se détériorer la qualité de paiement de Casino (avec notamment l’anticipation des clôtures de paiement bien avant le 31 décembre / comprenne qui y aura été confronté…). Mais, pour autant, ça tenait ! En début d’année, et de bonne source, quelques majors de l’alimentaire se sont inquiétés mais sans renoncer à livrer. Après tout, mettre Casino au tapis c’est participer de facto à la concentration de la distribution, ce que tous les industriels redoutent. Voilà notamment pourquoi ils tenaient bon. Désormais, les difficultés de Casino sont plus évidentes car moins masquées que jamais par une communication financière façon Ripolin. N’importe quel fournisseur doit se poser la question avant de livrer, c’est même un principe de bonne gestion qui le commande ! Inutile de dire que, chez Casino, on doit prier qu’aucun ne lâche. Car l’expérience (Codec ou Disco par exemple) rappelle que c’est alors un risque immédiat qui pèse sur un commerçant. Avec généralement un effet boule de neige.

Le communiqué de Casino en libre-téléchargement ici >>

16 commentaires

  1. Ils en ont déjà eu des recours, des délais, etc…
    La messe est dite, et même si cela est une tragédie humaine pour les équipes, à un moment il faut acter le décès du patient et ne pas le conserver sous coma artificiel, on connaît tous l’issue à court ou très court terme.

    Qui va se partager le cadavre maintenant ?

  2. Lol
    Donc les fournisseurs préfèrent un risque avéré d’abandon intégral de paiement avec Casino, plutôt que des diziemes de points de nego chez les indépendants…he beh

  3. Grosse pensée pour les équipes qui triment sur le carrelage ! Alea jacta est comme ont dit dans les pages roses du Larousse.
    Aucun fournisseur sérieux ne peux continuer à livrer cette baudruche en plein trou d’air qu’est le groupe Casino. Ce serait jeter de l’argent, rare en ces temps, par les fenêtres.
    Il n’y a plus de pognon, tout a été dilapidé par une gestion criminelle depuis des décennies par des directions incompétentes qui ont saboté Casino, Monoprix et Franprix, devenus des repoussoir et la risée des consommateurs.
    Ça sent la liquidation avec beaucoup de casse sociale.

  4. Je n’imagine pas une seconde un arrêt massif des livraisons des fournisseurs,

    Avec 53% de pdm du groupe Casino dans Paris, ça serait le début des émeutes de la faim !

    Dans une autre mesure, il y a la proxi rurale qui trimerait, certains Vival sont essentiels et les problèmes d’approvisionnement créeront des problèmes d’accès à l’alimentation pour certaines populations peu mobiles…

    Si ça devait être le cas, j’imagine que l’État interviendra pour ne pas en arriver là….

    Et bien sûr, je ne parle pas des salariés dont je partage leurs inquiétudes…

  5. J’espère qu’un jour, un écrivain nous fasse un livre sur Jean Charles NAOURI et que l’on apprenne des choses croustillantes sur sa vie et comment il a géré le GROUPE CASINO durant ces 30 années.

    J’ESPERE VRAIMENT QU’UN LIVRE SORTIRA RAPIDEMENT SUR LUI.

    1. Directeur de magasin chez LEADER PRICE pendant 15 ans, j’étais aux premières loges pour assister au sabordage du groupe casino par sa propre direction générale, par son incompétence, sa gestion catastrophique, son gaspillage sans compter sur chaque poste, sa non gestion de sa masse salariale, des stratégies commerciales changeantes à 180° chaque semestre, par l’absence d’investissement dans les magasins, par une ribambelle de cadres tous surpayés et juste là pour cirer les pompes de la direction en espérant sauver son poste, par des commandes en mise d’office sans rapport avec le potentiel de CA des magasins juste pour déstocker les entrepôts du groupe peu importe si le magasin jette au final, il fallait tout de même le faire pour vendre non brader une pépite comme LEADER PRICE enseigne à bas prix sur un marché porteur que la concurrence elle sait faire prospérer ALDI ,LIDL ….
      Ce crash était dans les tuyaux depuis au moins une décennie.
      Bravo JCN

  6. Les mags seront Vendus à la pièce, car pour le coup autant l’exploitation et la gestion sont zéro autant les emplacements ont de la valeur et seront bons quand mis entre les bonnes mains !

    1. C’est évident, quand je vois sur la Côte d’Azur des Leclerc dans l’arrière pays remplis et que pendant ce temps des hyper Casino en bord de mer sont déserts, je pense qu’il y aura de quoi faire avec ces emplacements qui valent de l’or…

  7. Casino n’a jamais respecté les industriels : Délais paiement chaque trimestre de plus en plus retardés, aucune écoute sur les demandes d’accompagnement tarifaire, ménace de déférencement dés le moindre problème qualité.
    Et ils espérent maintenant que nous allons les aider ?

      1. Quelle vulgarité encore!
        Mais je note qu’il n’y a presque pas de faute cette fois-ci.
        Dis toi que je suis un gros industriel bien côté en bourse qui a distribué plein de dividendes à ses actionnaires l’an dernier grâce à un vrai plan social

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