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TRIBUNE GRANDE CONSO : Vous avez dit « baisses des prix »… ?

LES FAITS.  La vague inflationniste est… derrière. En clair, les prix n’augmentent désormais plus. Mieux, certaines étiquettes sont (factuellement) en baisse. C’est déjà le cas des huiles. Demain des pâtes Panzani, des yaourts Danone ou encore des sodas Coca-Cola. 

Après 18 mois de hausse ininterrompue, l’inflation marque le pas. En clair : d’une semaine ou d’un mois sur l’autre, il y a désormais (à peu près) autant de produits en hausse qu’en baisse. Ce qui sous-entend qu’il est aisé pour l’analyste (ou le politique) de dénicher des prix en recul. Les enseignes y vont d’ailleurs de leurs promesses. Suivant Lidl et Aldi, Carrefour a déjà activé deux vagues de baisses de prix. Invité lundi de BFM, Thierry Cotillard, le patron des Mousquetaires, en a aussi tracé la perspective pour l’automne, tandis que Guillaume Seneclauze, le boss de Monoprix, annonçait dimanche sur Linkedin pas moins de… 5 000 produits en baisse. Bref, toutes les enseignes ou presque ont changé leur vocabulaire : après le blocage des prix, vient donc le temps des baisses !

Quelques centimes sur quelques produits ne font pas une tendance perceptible par les clients

Reste, comme toujours, que les clients se fichent comme d’une guigne des statistiques. Seule compte (et c’est ainsi) la… perception. Et, là, les obstacles sont nombreux. Il y a d’abord la propension à exacerber les hausses et minimiser les baisses (les trains qui arrivent à l’heure vs les trains qui sont retardés !). Ensuite, la réalité des baisses de prix est tellement modeste… Quelques centimes sur quelques produits ne font pas une tendance aisément perceptible par le client.

Enfin – et surtout – il y a le niveau des prix. Extraordinairement plus élevé qu’il y a 18 mois… Exemple : les huiles Lesieur. Leur prix a objectivement baissé depuis quelques mois. Les fameux « quelques centimes » qui ne compensent pas (dans la perception) l’inflation depuis le début de la séquence, il y a 18 mois. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement alors qu’il en coûte toujours plus d’un euro supplémentaire pour s’offrir un litre de Fruit d’Or ?  Exactement 11 centimes de baisse contre 1,07 €, le match est déséquilibré.

Voilà pourquoi les clients vont durablement douter de la réalité des baisses. Et, de fait, se comporter en conséquence. Dit autrement, la déconsommation (baisse des volumes) et la descente en gamme (au profit des MDD) se prolongeront bien après les premiers signes de déflation. Si septembre sera bien « vert » pour les prix, les Français, eux, verront toujours… rouge !

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5 commentaires

  1. Les industriels, tout comme à présent les distributeurs, ont été shootés à l’inflation.
    Celle ci permet de sortir des résultats en forte hausse sans changement d’organisation et sans difficulté particulière.
    Pour les premiers, ils ont l’épée de Damoclès des actionnaires au dessus de la tête, et le cours de bourse dans le viseur.
    Pour les seconds, beaucoup ont profité de cette période pour augmenter logiquement les salaires, écraser leurs ratios et améliorer la trésorerie.

    Pour les 2, un retour en arrière et une baisse des prix est strictement impossible. En tout cas pas aussi brutalement que l’a été la hausse.
    Donc peu de chance de voir l’huile Lesieur retrouver son prix d’origine.
    Seuls les politiques le pensent ou veulent le faire croire.

  2. Je rejoins JB sur le fait que l’inflation à profité au commerce alimentaire de manière générale sans pour autant dire qu’ils se sont gavés car l’inflation et la réduction de marge à fait perdre qlq % sur les résultats MAIS en valeur, ça reste effectivement stable.
    concernant la baisse des prix, elle ne reviendra jamais à 18 mois en arrière ne serais-ce que pour les 5 hausses du smic en 18 mois. Nous sommes bien d’accord qu’il n’y aura pas de baisse du SMIC? donc mécaniquement il y aura au moins 5-6 % de hausse qui resteront.
    Dernier point, le coût de l’énergie, du transport et de l’emballage toujours pas résolu. On en parle plus mais c’est toujours présent.

    1. Effectivement, objectivement le prix de certaines matières premieres ont largement chutés.
      Reste que les coûts de production du litre à 3€ ne sont plus là! même avec de grosse baisse VS un pic aberrant, le coût de l’énergie reste 2 à 3 fois plus élevé que l’historique (gaz spot à 35€ vs 18€, ou gaz Année N+1 a prés de 53€ vs 20€ historiquement).
      Les salaires sont aussi plus haut.
      Donc ont peu espérer une baisse mais revenir au niveau de prix d’avant semble illusoire (coûts de prod et revenir a des taux de marge plus normaux sans être opportuniste).
      D’ailleurs quand on parle de baisse de l’inflation dans les communication officiels c’est toujours en 12 mois glissant. On ne garde pas le point de départ de février 2022, a un moment on va se feliciter que les prix baisse VS le pic de Avril 2023.
      Donc il faut espérer que chacun regagne du salaire pour retrouver un resta a vivre ou un pouvoir d’achat equivalent à 2021

      1. Des années que Mrs Macro et Lemaire “invitent” les entreprises à augmenter les salaires.
        C’est pratique, ça ne leur coute rien(mais rapporte en charges)et permet de dire “mais on avait demandé, ils ont rien fait, oh les vilaines entreprises !”

        1. Exactement Lodgy, ils ont le beau rôle en bon samaritain qu’ils sont! “On va imposer que vos salaires soient augmentés, mais chuuute, nous on va aussi se gaver sur la hausse des charges patronales”.
          sur 18 mois le privé à augmenté le smic de 6.6% quand le publique à lui augmenté de 5.5% dans le même temps. Ils sont trop forts

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