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Consigne : U coiffe Carrefour au poteau

Consigne : U coiffe Carrefour au poteau

Petite victoire pour Coopérative U aujourd’hui, premier distributeur à lancer ReUse dans ses magasins, un test majeur de consigne à l’échelle de quatre régions françaises. À U donc l’exposition médiatique, parce que Carrefour n’était pas tout à fait prêt.

Je sais, c’est une façon de regarder le sujet par le petit bout de la lorgnette… Mais l’émulation entre les deux distributeurs est réelle, et elle contribue à faire avancer plus vite le sujet ! Donc j’assume.

Le Super U de Nantes Saint-Sébastien a mis ce matin en service la première borne de collecte homologuée pour le test. L’enseigne est aussi la première à dégainer 4 références MDD adoptant la nouvelle bouteille standardisée “R-cœur”. Utilisée par U pour des jus de fruits et une soupe, cette bouteille pourra être réemployée par d’autres industriels, pour d’autres produits. Y compris Carrefour, qui s’apprête lui aussi à lancer ses jus MDD en bouteille réemployable. C’est l’avantage du système.

L’opération ReUse est un test “à l’échelle”, autrement dit grandeur nature, couvrant les quatre régions du nord-ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie et Hauts-de-France). La consigne réclamée au consommateur (puis remboursée) est de 10 ou 20 centimes selon le format de l’emballage. 7 enseignes GMS sont parties prenantes. Elles ont prévu d’impliquer à terme 750 magasins dans le référencement et la collecte de bouteilles consignées. Chez U, 80 points de vente sont déjà embarqués, ils seront 140 d’ici cet été.

Pour être honnête, à ce stade, les consommateurs qui ont entendu à la radio ce matin “le retour de la consigne” dans leur région seront déçus (et notamment les auditeurs de RTL auxquels j’en parle depuis des semaines). Dans les magasins participants, ils ne trouveront pour l’instant que… 8 références (dont les 4 produits U).

Et c’est là que le bât blesse.

Au mieux, l’offre en bouteille consignée atteindra une cinquantaine de produits à la fin de cette année. Parce que les industriels traînent les pieds. Il y a ceux qui ne sont pas enthousiastes à l’idée de modifier (à leurs frais) les lignes de conditionnement. Et ceux qui, ok pour la consigne, ne veulent pas entendre parler d’emballages standardisés. Danone participe à ReUse avec ses propres bouteilles pour Evian et Badoit. Lorina considère lui aussi que sa bouteille de limonade est suffisamment “iconique” pour ne pas en changer. Ça n’empêche pas ces industriels d’être moteurs pour ReUse, mais ça complique le travail des laveurs, Bout à Bout et Haut la Consigne. Bref, on n’est pas encore au bout du chemin… Mais un pas a été fait. Chacun verra donc… le verre comme il le veut : à moitié vide ou à moitié plein.

6 commentaires

  1. Il faut savoir qu’une bouteille en verre ne peut être réutilisée qu’une quinzaine de fois.

    Après, elle part en recyclage.

  2. Après le retour à la consigne de bouteilles, comme dans les années 70, le retour de la fontaine à vin ?

    NB : pourquoi est-ce ça avait été abandonné ? Parce que dans les années 80, on est massivement passé aux bouteilles plastique.

    NB2 : étude d’analyse du cycle de vie : dès 3 réutilisations de la bouteille en plastique, la bouteille réemployée (qui peut l’être jusqu’à 40 fois) a un meilleur impact global sur la planète et le vivant que la bouteille à usage unique en verre et en plastique PET.

  3. Dans les années 80 toutes les enseignes des hyper, super et même les supérettes reprenaient les bouteilles en verre consignées. Soit en caisse, soit dans des appareils dédiés, soit à des comptoirs.
    On repartait avec du cash. 40 ans plus tard, on a internet et des montres connectées, on parle d’environnement à longueur de journée, mais on ne sait plus récupérer les bouteilles en verre… C’est bien triste.

  4. Pourquoi tester la consigne sur un tel choix limité de produits sachant entre autre que pour les jus de fruits,
    les emballages carton et plastiques rendent les produits – chers et sont d’utilisation plus facile.
    Alors que l’Allemagne et la Belgique consignent depuis très longtemps les bouteilles et les caisses de bière
    pourquoi cela n’est pas fait en France.
    Les producteurs dans ces pays qui interviennent en France (Heinekein, Carslberg(Kronenbourg/1664) et autres)
    maitrisent la chaîne de consigne, alors pourquoi pas chez nous et commencer par un produit de grande diffusion.
    Il y a 50 ans au Carrefour de Montesson, il y avait une machine qui recevait les canettes en alu et faisait gagner
    des bons d’achats ou des produits, sur le parking un immense filet façon but de foot ou l’on mettait ses bouteilles
    en plastique et qui était souvent saturé !!!! Comment avons nous fait pour rétrograder autant !!!
    A cette même époque, j’étais étudiant et travaillais pour mon argent de poche au supermarché Montréal de
    Chambourcy (aujourd’hui disparu) au rayon déconsigne à l’extérieur du magasin et passait mes samedis à reprendre
    en grande quantité des bouteilles d’un litre d’eau et de bière, ce qui était rentré dans les habitudes des consommateurs
    de les ramener.

  5. Cela fait quelques années que le retour de la consigne essaye de difficilement d’opéréer son retour…la démarche de U s’inscrit dans la lignée de LOOP depuis un moment chez Carrefour, qui propose une gamme plus conséquente mais sans un franc succès. Dans une période ou le prix est un facteur déterminant dans la démarche d’achat, difficile de faire passer au consommateur de payer plus cher qu’un emballage jetable et de devoir ramener le contenant. Un anglissime ReUse…la cellule pub aurait pub trouver mieux.

  6. En lisant les commentaires très intéressants des uns et des autres, il me vint une pensée… Le système de consignes ou de verres recyclés existe en CHR (ça porte sûrement un autre nom)
    Le Coca en terrasse, la bouteille repart bien quelque part… Ils savent faire! Donc ON SAIT FAIRE! Pourquoi ne le fait-on pas?
    Là, on ne parle pas de MDD, on parle bien des géants comme Nestle, Coca, Suntory, Pepsi…

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