
Plus je creuse, plus je trouve (du pétrole)… Bienvenue dans le monde merveilleux du e-commerce et des pratiques commerciales trompeuses. Les 3 ingrédients classiques (pour tenter de fournir le guide du consommateur éveillé) : des images générées par IA pour incarner des personnages totalement fictifs (ou fantaisistes, rayer la mention inutile), une belle histoire pour conditionner le client que la belle affaire (des remises de 50 % au minimum) est une “vraie” bonne affaire et enfin une adresse en Chine bien cachée dans les mentions légales ou les démarches de retour.
Aujourd’hui, bienvenue chez Curalise.com qui, en la matière, bat des records ! D’abord l’image version IA. Marguerite Leblanc, la créatrice des objets mis en vente sous forme de calendrier de l’avent : tout droit sortie d’un générateur d’image. Ensuite, le story-telling “plus c’est gros, plus ça passe”. Donc Marguerite Leblanc à Saint-Malo. Veuve depuis 2010 d’Henri Leblanc, emporté d’un cancer du poumon. “Un matin, incapable de dormir, peut-on lire, elle descend sur la plage avant l’aube. C’est là qu’elle ramasse son premier fragment de verre poli : un morceau turquoise, doux au toucher, transformé par des années de vagues et de sable“. J’vous passe les détails, mais, un jour, voulant rendre hommage à son défunt marin, elle assemble les morceaux de verre poli pour en faire des sapins. Pendant 15 ans.

L’histoire devient commerciale en juillet dernier. Marguerite chute et se fracture le poignet. Complications, elle est obligée de cesser toute activité et, pour faire face à ses dépenses, doit se résigner à liquider sa production. 847 calendriers de l’avent, qu’elle vend à moitié prix : 59 €. “Chaque vente lui permet d’honorer une facture“. On a encore plus envie de l’aider (ou de profiter de sa détresse en l’allégeant à bon prix de sa production artisanale 😂).
Et parce qu’il faut rassurer, une mention à pleurer de rire… “Pas de production en série venue de Chine“. Non non, “juste ce qu’il reste d’une vie de passion“. Je me ris dessus.

Mais la belle histoire ne résiste quand même pas à qui cherche l’identité du vendeur. Donc Marguerite Leblanc fabriquait à Saint-Malo des calendriers de l’avent vendus depuis la Chine. On peut y croire. Ou pas. Curieux de savoir si la DGCCRF (et son ministre de tutelle Serge Papin) y croit. Ou pas.




