À la uneNon classé

Peu à peu, le vin se marginalise en grande distribution

Dimanche infographie, suite ! À présent, la “marginalisation” du rayon vins. J’ai comparé sur 8 ans l’évolution du chiffre d’affaires total des hypers/supers/drives et l’évolution spécifique des ventes (valeur) de vins selon Circana. Résultat : 7 fois sur 8, le vin est décroché. Et souvent fortement… Sur les 4 dernières années, l’écart de vélocité (la soustraction de l’évolution du CA total vs le vin) dépasse chaque fois 2 %. C’est évidemment trop pour qu’au moment des arbitrages de rayons (lors d’une rénovation ou d’une réduction générale de surface) le vin puisse conserver son emprise au sol. Peu à peu le vin se marginalise dans les paniers, il le sera donc aussi dans la place occupée en magasin

8 commentaires

  1. Les rayons vins sont beaucoup trop grands, beaucoup trop fournis. On n’y comprend rien et hormis le gars du rayon, parfois le Manager, personne ne s’y retrouve. Quand un roller vient ranger un fromage atypique, il le trouvera au bout de 3 minutes. Les rollers ne s’aventurent jamais dans la cave. Ils posent juste la bouteille sur la TG… et pas par fainéantise.
    Est-ce normal que des professionnels ne comprennent pas ce qu’ils vendent? Et ne comptez pas sur des formations ‘inutiles’ car c’est pas nous la cible… Ce sont les clients! Si nous n’y comprenons rien, que comprendront ces derniers? Que dalles!
    Côte de machin, bon millésime, le Merlot est généralement caractérisé par des arômes fruités et épicés, tandis que le Cabernet Sauvignon offre des notes plus complexes, blabla avec des arômes de fruits noirs, de poivron vert, de cèdre et parfois de tabac. On sait nous le ‘vendre’ mais avec tout ça on ne sait toujours pas si c’est bon ou pas!
    Le vin s’adresse à une sorte d’élite ultra vieillissante qui vient nous faire la bise lors des FAV alors que la famille Michu prend son BIB, sa MDD ou son vin de pays… et s’en contente.
    Et pendant ce temps, la bière, initialement réservée aux barbecues, aux soirées foot ou aux soiffards (je lâche le mot: aux beaufs!) devient hyper tendance. Les jeunes l’ont plus qu’adoptée et ce sont eux les familles Michu de demain.

    Le vin ne veut pas muter (ce côté old school est fini) et les marques restent figées avec leurs blasons et leurs châteaux. Certains arrivent avec leurs étiquettes rigolotes, colorées (je ne parle pas d’Olivier) mais c’est un peu tard. Le pire dans tout ça, c’est que tous les magasins rénovés nous pondent des caves énormes, des cathédrales à la gloire du pinard.
    Une allée est suffisante; rangez vos fûts, vos caisses en bois de cagettes et vos fausses théâtralisations qui ne font plus illusion. Moi aussi, je choisis et j’agis; ce sera une Leffe!
    Et vous me verrez, fièrement, dans le rayon, la kékette à la main!

    https://www.youtube.com/watch?v=C_PJf5q2akE&t=25s

  2. “Le vin s’adresse à une sorte d’élite ultra vieillissante qui vient nous faire la bise lors des FAV alors que la famille Michu prend son BIB, sa MDD ou son vin de pays… et s’en contente.”, ç’est drôle ou méprisant ? Le vin, comme les spiritueux (voire la bière), c’est gouter, découvrir, imaginer des assemblages avec des plats, en bref une culture du temps long, du plaisir (à partager). Cela doit d’abord rester une émotion sensorielle pour se forger sa propre opinion. Enfin, quand on sort un peu des sentiers battus c’est découvrir et partager avec des passionnés et préserver des patrimoines (naturels et immatériels). Plus largement, j’associe le plaisir de pouvoir boire un vin ou une bière qui me plait (quelque soit son nom ou son prix) au même plaisir que je peux éprouver en mangeant un plat qui m’enchante.

    1. C’est tout simplement la triste réalité. Tu fais l’apologie du ‘prendre son temps’ or les clients n’en ont plus. Tous ces Hypers XXL qui mutent en XL et se rêvent en L, c’est pas neutre… Les drives omniprésents, c’est du temps de gagné. Trop grand, trop de choix, trop de temps pour faire les courses.
      Choisir un vin à offrir mérite de prendre son temps mais, pour le quotidien, ce mega-choix est inutile ou alors, il faut mettre de la vente assistée… Ça coûte un peu pour du simple PGC.
      Le vin est compliqué et se veut compliqué dans une société où les jeunes (les vieux de demains) regardent des films ou écoutent des chansons en accéléré (pour de vrai), n’arrivent pas à être concentré plus de 5 minutes… C’est pas une tendance, c’est la vraie vie.
      Et pour finir, c’est une petite critique que je fais régulièrement ici, les commentateurs s’obstinent à parler de leur cas personnel au lieu de parler business. Les chiffres sont là, le vin est en perte de vitesse et, en toute logique, la population vieillissante s’éteindra et sera perdue définitivement… alors que les rayons vin feront encore la taille d’un terrain de foot.

      1. Merci pour ta réponse Mika, que je complète de quelques éléments :
        -je fais effectivement l’apologie de “prendre son temps” : c’est plus pour la dégustation que pour le temps de courses. Rien n’empêche de faire son choix en amont et d’aller chercher ses flacons en magasin, en se laissant le droit de pouvoir être séduit par quelques produits en plus (l’achat d’impulsion, çà existe toujours, faut juste savoir mettre en scène simplement et faire vivre),
        -je ne suis pas d’accord sur le fait que d’avoir du choix pour le quotidien serait inutile : c’est l’essence de nos sociétés de consommation, après les intérêts peuvent diverger en fonction des besoins de chaque individu,
        -pour ce qui est des “tendances”, il faut se méfier des raccourcis -> il y a “des tendances” et pas “une tendance”. Par exemple, au niveau nourriture, on va avoir des adeptes du bio, des végans et l’explosion des fast-foods… Pour réussir dans son business, il faut choisir la bonne, la calibrer et savoir y répondre,
        -pour ce qui est du business : la consommation d’alcool a baissé de plus de moitié entre 1960 et 2020 mais la consommation de “vins de qualité” a augmenté de 50%, la bière a reculé de 17%, les spiritueux de 9%, la consommation de champagne a été multipliée par 4 et le vin de consommation courant divisé par quasiment 7… et le nombre de cavistes ne cesse de croitre…. Si l’on consomme beaucoup moins mais mieux, c’est une double réussite : pour la santé publique et le plaisir des consommateurs qui semblent s’orienter vers des produits plus qualitatifs.
        -la GSA (ou à minima certaines enseignes…) a investi le marché du vin pour booster son CA et développer son image qualitative (nous avons le même phénomène avec les caves à viandes par exemple). Pour certains (indépendants surtout) c’tait aussi le plaisir de conjuguer plaisir et business. Mais la roue tourne, et effectivement le modèle a moins le vent dans le dos qu’il y a quelques années et parfois les comptes d’exploitation ramènent à la réalité. …
        Il faut se rassurer, comme pour toutes les espèces ce sont les plus adaptables qui s’en sortiront.

      2. Franchement le drive c’est vraiment pas terrible. Et puis y aura toujours des consommateurs pour du vin. La population vieillissante ne s’éteindra pas. Et puis tout le monde n’es pas intéressé par le drive. Je connais pleins de personnes qui n’ont pas le temps et qui vont quand même au magasin, par habitude et parce qu’il y a beaucoup plus de choix qu’en drive. Et quand je vois le monde que brasse le magasin dans lequel je travaille, je me dit que t’as encore beaucoup de gens qui ont du temps.

        Ps : Je travaille pour l’un des plus gros Leclerc d’Alsace. Tout les ans nous avons de plus en plus de clients dans le magasin alors qu’un drive existe pas très loins du magasin qui propose la livraison à domicile. Bref… Il en faut pour tout les goûts. Certains veulent du magasin, d’autres du drive. Et vu que notre magasin n’est pas très grand, il est grand mais ça reste raisonnable (contrairement au parking qui lui est gigantesque mais quasiment toujours bondé) bah t’as très vite fait tes courses. Pour moi les 2 sont complémentaires.

  3. Je suppose que le bond de +6,2% du CA TP en 2023, provient de l’inflation due à l’entente entre les grandes marques qui ont réussi cette année-là à imposer des hausses importantes, sur le chocolat et le reste, sauf le vin qui est hors de leur domaine. Mais en remontant plus en arrière, il me semble que le prix du vin avait déjà augmenté fortement avant le sucre, les nouilles, et l’huile. Finalement, il me semble que c’est le prix des yaourts qui progresse en faisant le moins de soubresauts.

  4. Sachant que le rebond de 2020 2021 est certainement largement du aux effets Covid qui a boosté les ventes de vins.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page