Direction Leclerc Granville, dans la Manche, pour observer les premiers résultats du test Défi Vrac. C’est l’un des trois magasins, avec Intermarché Dole (39) et Monoprix Porte de Chatillon (Paris), à expérimenter une offre de produits “pâteux/visqueux” en vrac (revoir ici ma découverte du concept).
À Granville, donc, les résultats sont pour l’instant encourageants. Sur deux mois écoulés, les rotations des produits frais testés (Vache qui rit nature et “Apéridip”, Velouté Danone) représentent 35 % des volumes des références équivalentes en emballé.
Pour les produits d’épicerie (Lune de miel, compote Materne, mayonnaise Lesieur, sirop d’agave Sunny Via, etc.), le vrac atteint 12 % des volumes réalisés en emballé.
Bon, évidemment, il faut rester lucide. L’expérimentation Défi Vrac bénéficie ici des meilleures conditions possibles. L’adhérent Leclerc de Granville, Maël Le Moal, est le “monsieur RSE” de l’enseigne : autant dire qu’il a pris le sujet à cœur.
L’offre Défi Vrac a droit à deux têtes de gondole dans l’allée pénétrante. Avec des prix significativement mieux placés qu’en emballé. La compote est 18 % moins chère au kilo que l’équivalent en 4 x 100 g, le miel et le yaourt sont 10 % moins chers, etc. L’Apéridip de la Vache qui rit, avec ses saveurs chorizo et basilic, est même à moitié prix par rapport aux assortiments Apéricube.
Les premiers résultats enregistrés à Granville, même s’ils sont positifs, sont encore loin de dessiner un modèle économique. 10 ventes hebdo en moyenne par référence en TG, ce serait inimaginable dans la vraie vie ! Chez Intermarché et Monoprix, les équipes remplissent même à l’avance des pots pour doper les ventes. Bref, toutes les parties prenantes du test fournissent un effort qui n’est en l’état pas soutenable à long terme. Mais ce n’était pas non plus l’ambition de l’expérimentation.
Cette étape 1 de Défi Vrac doit valider qu’il existe une demande consommateur pour l’offre et que le rayon est “simple” à gérer pour le magasin. Les ventes et les retours clients continueront d’être scrutés jusqu’à la fin de l’année. Le test prendra alors fin, et ses enseignements serviront à déterminer ou non l’intérêt d’une seconde expérimentation à plus grande échelle.
Il est taquin, Maël Le Moal. Il place un frigo promo de Velouté en face du Défi Vrac…
10 ventes hebdo, le festif qui ne devrait pas tarder; la messe est dite, non? Plus que deux mois pour vendre du pâteux/visqueux. Allez, 1000€ que tout dégage avant le 1er décembre.
Il y une demande tout comme il existe 1001 demandes différentes de ce que nous proposons, plus ou moins, tous. Il n’y a, hélas, pas de place pour tous.