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Pourquoi le deal Chronodrive-Amazon part du mauvais pied

Pour ceux qui auraient raté l’épisode, il est possible de commander chez Chronodrive via Amazon depuis le début du mois. Le test se limite pour l’heure à 6 sites et trois villes : Bordeaux, Lille et Grenoble.

L’intérêt pour les deux parties est évident : Amazon offre à ses fidèles un service de LAD alimentaire qui lui fait grandement défaut (Monoprix mis à part) et Chronodrive peut espérer gagner de nouveaux adeptes via le fort trafic d’Amazon.

Et l’intérêt du client dans l’histoire ? Test à l’appui, il est, disons, moins limpide…  Déjà, il lui faut accepter de payer plus cher (sans que cela soit revendiqué, bien sûr). Les prix sont 7 % plus élevés sur Amazon que si l’article est acheté en direct chez Chrono (un écart très homogène selon les produits). Mais l’écart du panier « brut », avant livraison, sera en réalité supérieur, car Amazon ne répercute que très marginalement les promos : 4 codes sur 64 en produits laitiers, 8 sur 40 en entretien, 9 sur 173 en épicerie salée, etc. Vu l’importance prise par la promo dans les paniers (on parle là de pleins de courses et pas de dépannage), le delta de prix réel se chiffre donc au bas mot à 10 % pour qui passe par Amazon.

Reste à intégrer le coût de la livraison. Sur la base d’un panier type à 125 € (représentatif du marché en LAD), le surcoût final pour un abonné Amazon Prime fluctue de 5 à 11 %. Pourquoi cet écart ? Parce que les deux enseignes affichent des politiques tarifaires différentes sur la livraison : Chronodrive “sponsorise” les clients acceptant des créneaux creux, quand Amazon propose un dégressif en fonction du montant du panier (7,90 € sous les 100 euros, gratuit au-delà de 150 €).

Au-delà du seul tarifaire, l’offre Chronodrive disponible sur Amazon est plus courte qu’en achat direct : 69 codes de glaces vs 122, 6 de pizzas/quiches surgelées vs 28, 40 de saucisses et saucissons vs 80 pour ne citer que ces exemples pris à Grenoble. Et les produits frais sont encore plus mal lotis. Impossible par exemple dans aucune des trois villes de se faire livrer un quelconque morceau de poisson frais via Amazon. Là encore c’est un sujet à adresser s’agissant du panier familial hebdomadaire.

Last but not least, contrairement à Chronodrive, l’interface d’Amazon fait preuve d’un amateurisme gênant sur l’indexation voire la dénomination des produits : la catégorie viande/bœuf accueille des hachés de jambon, des foies de volaille ou de la graisse à frire au milieu des steaks et faux filets. Ces approximations étant généralisées dans la boutique (ce qui en dit long au passage sur l’implication réelle d’Amazon, et tant pis si ça pique…), l’expérience d’achat en souffre.

Bref, sans condamner l’initiative, disons que dans son exécution elle ne rassemble pas, pour l’heure, toutes les garanties de succès !

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