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Hausse ou baisse des prix ?

Le Salon de l’Agriculture offre une magnifique caisse de résonance au mouvement de hausse des matières premières, “prélude indiscutable au retour de l’inflation”, prédisent en choeur économistes et observateurs. Dans la presse, les papiers se multiplient (ou se préparent). A la veille du week-end, appel d’une journaliste d’un grand magazine économique pour échanger sur cette hausse des prix à venir. Les prix, comme dit l’autre, c’est mon dada. Pour les besoins du journal gratuit que j’édite sur Rennes, je dispose d’une base de prix facilement accessible dans les 22 hypers et supers de l’agglomération depuis 2004. A raison d’une vague d’enquête par mois sur plus de 100 produits “ultra-majeurs” de l’assortiment, l’historique est désormais robuste ! Pour les besoins de ma consœur, je me plonge donc dans cette mine d’informations. En fait, elle veut connaître les produits qui sont les plus inflationnistes sur une longue période. Et là, (demi)surprise. Depuis 2004, le panier a baissé de 5 %. Oui, vous avez bien lu, 5 % en moyenne, et ce hors de tout effet promo (lissé par le nombre d’observations). Un exemple parmi tant d’autres : le Nescafé. 6,96 euros le bocal de 200 g en 2004, 5,55 euros aujourd’hui. Résultat : – 20 %. La preuve que les prix sont bien sortis de l’ère Galland ! Et qu’avant d’évoquer la hausse à venir, il serait peut-être honnête – intellectuellement du moins – de reconnaître la baisse passée.

5 commentaires

  1. excellente constatation ! mais quel magazine ou journal télévisé osera titrer “Les prix en Baisse depuis 5 ans” ?

  2. Mon dieu qu’elle est belle, celle là 😉
    Je m’en vais vérifier tout ça et te donner du “vécu” !
    comment gérer un CA en baisse pour le même besoin qu’avant, tout en mobilisant plus de coût outil ?? Réponses à venir !
    Et appelez moi le commercial de Nestlé, qu’on discute 😉

  3. Bonjour,
    Si le constat comptable que vous tirez ici est une vérité de chiffres (qui a dit que les chiffres, eux, ne mentaient jamais ?), c’est par la mise en exergue complète dépenses vs. revenus que l’analyse doit trouver toute son intelligence.
    C’est ce qu’on appelle le pouvoir d’achat, non pas celui vanté par telle ou telle enseigne, mais le réel, celui qui permet à un ménage de dire que sur X de revenus, Y seront consacrés à la consommation et Z aux loisirs (par exemple).
    La proportion de ces Y & Z a diminué au cours de ces dernières années, au profit de postes dont l’impact est moins facilement appréciable tels que les carburants, impots & taxes, services (internet, téléphone portable, …).
    De nouvelles dépenses sont venues se greffer au budget total, budget total qui n’a, lui, pas ou peu évolué au cours de ces années, diminuant mécaniquement la part allouée/disponible pour d’autres postes.
    Mon propos n’est pas de dire que, si les consommateurs peuvent moins consommer aujou’d’hui qu’il y a quelques années ce n’est que de leur faute, il est de dire que s’ils peuvent moins consommer aujourd’hui qu’il y a quelques années, c’est principalement du au fait que le ratio des recettes contre les dépenses n’a pas évolué de manière linéaire.
    Enfin, je serais intéressé par une telle enquête sur une période plus longue, 10 voir 15 années. Je suis certain qu’alors les chiffres diraient d’autres vérités.
    Bon Week end,
    Olivier

  4. J’entends bien votre remarque Olivier
    Néanmoins, je ne plaçais la remarque que sur le terrain alimentaire. Factuellement, les prix des grandes marques ont baissé. Et comme leur poids dans le panier alimentaire n’est pas neutre, ce n’est pas intellectuellement malhonnête de challenger des esprits qui n’évoquent aujourd’hui que hausse, y compris sur l’alimentaire.
    Olivier

  5. Bonjour Olivier,
    Vous avez absolument raison le coût de l’alimentaire a baissé et nos journalistes oublient de le préciser lorsqu’ils parlent du fameux “pouvoir d’achat” (qui, soit dit entre nous, ne veut plus dire grand chose).
    La hausse des prix est un “serpent de mer” qui vient et revient sans cesse, fort d’observatoires qui “de la vie chère”, qui “des prix”. Le prix en lui même, et ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, n’est qu’une partie faible de l’acte d’achat, acte qui doit se regarder dans une globalité.
    Bon Samedi pluvieux (nord de Rennes),
    Olivier

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