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Prix du lait : quelles enseignes font vraiment la guerre ?

 

Lait Illustration

Lait, viande ou porc, les producteurs agricoles évoquent souvent la « guerre des prix » entre enseignes qui freinerait une meilleure rémunération de leur matière première. Sous-entendu : si les enseignes vendaient plus cher, elles paieraient mieux le lait. On peut douter de la force du raisonnement sur le long terme (le prix d’achat est bien davantage la conséquence d’une négociation que d’un hypothétique prix de revente !). Mais à court terme (c’est-à-dire dans le symbole), c’est possible. D’où l’intérêt de mesurer la réalité de la guerre des prix… En l’occurrence ici sur le lait.

J’vous passe les détails mais cette étude A3 Distrib/Ed. Dauvers est réellement inédite. Déjà par sa robustesse méthodologique : près de 2 300 observations, excusez du peu ! Ensuite par l’analyse menée, uniquement sur la brique de lait premier prix (celle en photo ici et toutes les autres qui répondent à la même unité de besoin consommateur).

Résultat : les écarts de prix entre enseignes sont bien supérieurs à l’imaginable (11 %). En clair, toutes les enseignes ne font pas la guerre. Dit autrement : certaines jouent clairement davantage le jeu de l’amont agricole, si tant est qu’il y ait répercussion dans les prix d’achat… Ce que cette étude ne peut pas dire. 

Dans ce contexte, 4 enseignes se démarquent. A la hausse, Intermarché et Super U ont manifestement choisi leur camp. A 69 et 66 centimes la brique, Les Mousquetaires et les U sont bien au-dessus du prix moyen. Le risque ? Être dépositionné. L’intérêt : disposer de marge de manœuvre pour revaloriser le prix du lait payé au producteur. A l’inverse, Cora et Leader Price n’ont toujours pas bougé. A 62 centimes la brique, la revalorisation est forcément plus difficile…

3 commentaires

  1. Voyant cela de l’Allemagne, les distributeurs français sont bien généreux avec les producteurs.
    Le lait demi-écrémé premier prix se vend 0,51 € et cela avec une TVA de 7% au lieu de 5,5%.

    1. Oui, mais en France il n’y a pas encore de main d’œuvre bon marché dans les exploitations agricoles venant des pays pauvres de l’UE…
      L’exploitation humaine se développent au sein même de l’Europe, j’en serais pas très fière…

  2. Et si au lieu de se focaliser sur les distributeurs et les producteurs. on examinait le nombre élevé et les marges des intermédiaires et les coûts faramineux d’une logistique généralement trop chère en France? Champion de la logistique nos amis francais? A voir…
    On a beau se plaindre des pratiques en Allemagne, mais ce n’est pas les bas salaires dans les champs qui expliqueront des produits en droguerie entre 20 et 30% moins chers outre Rhin. Ce n’est pas le travailleur polonais cueillant des fraises qui embouteillent chez l’Oréal non?

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