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LIVE REPORT : les résultats 2017 de Casino

Casino

Direction ce matin la place Vendôme pour la présentation des résultats Casino. Une nouvelle salle (l’Hôtel d’Évreux) en remplacement du classique Pavillon Gabriel sur les Champs-Élysées. Ca change. Et l’endroit n’est finalement pas si mal choisi… La place des bijoux pour parler gros sous, ça le fait ! 

10h La salle est encore vide ou… presque. Le “presque” c’est pour les 7 agents de sécurité, stratégiquement placés pour – comment dire ? – éviter tout débordement ! C’est que les banquiers et les analystes financiers (qui vont représenter la majorité de l’assistance), c’est pas des tendres. A côté, les caïds de banlieue sont d’aimables agneaux ! 

10h02 Le M. Sécurité du groupe présente aux 7 agents le photographe officiel de Casino. En gros : “Ne vous inquiétez pas, il a le droit de s’approcher du pupitre“. J’vous le dis, ça rigole pas sur la sécurité. Me voilà rassuré. La seule chose qui m’inquiète : les espèces de lustres-soucoupes-volantes qui flotte au-dessus de moi. Cela dit, comme il y en a deux au-dessus de la scène, j’imagine que les fixations ont bien été vérifiées ce matin. Allez, je m’égare… 

10h15 Ouverture des portes. Pendant ce temps là-en bourse, l’action s’effondre : – 6 %. Sont durs ces boursiers. Alors que Casino va annoncer un résultat opérationnel courant (ROC) en hausse de 20 %… En cause, beaucoup d’incertitudes sur la construction du résultat. Et, ça, les boursiers, ils aiment pas… Sans grand risque, Jean-Charles Naouri va donc s’attacher à faire la pédagogie des chiffres : pourquoi “+ 20 %” c’est bien. Ah, la dure vie de patron de groupe coté en bourse ! 

 10h26 Les “spectateurs” sont en place. Ne manque que l’artiste ;-). 

10h30. L’heure c’est l’heure. “L’artiste” est là. Sa traditionnelle cravate rouge bordeaux aussi. Ah !, les traditions… La tradition dans ce genre d’événements c’est aussi de placer les mots “digital” et “omnicanal” dès les premiers instants. C’est fait ! Et JCN d’égrener les innovations de l’année. Entre autres : les corners Cdiscount, le partenariat avec Ocado, l’acquisition de Sarenza, l’application CMax, le Scan&Go chez Monoprix, etc. 

10h35. Passage en revue des enseignes. “Trois sont nettement rentables en France“. Comprendre : Franprix, Monoprix, Casino Super. On sait déjà à quoi s’en tenir pour Géant. Le “breaking point”, ça n’aura donc pas été pour 2017… ! 

10h40. Détail des enseignes à présent. Monoprix en hausse de 2 % en comparable. Pas mal. Parce que le comparable, c’est quand même ce qui fait (ou non) la rentabilité. D’ailleurs, on en reparle demain chez Auchan… Autre chiffre chez Monoprix : le nouveau programme de fidélité a visiblement séduit : 4,1 millions de clients encartés dont 1,3 recruté en 2017. 

10h43. Le deal avec Ocado et la première pique à Leclerc : “12 000 références c’est pas assez sur ce marché, il en faut 50 000. Nous les aurons“. Bon, ça, c’est fait. Faut dire que, chez Casino, on aime pas trop quand on présente l’arrivée de Leclerc sur Paris comme une menace pour la rentabilité de Casino sur Paris. Donc tous les contre-feux sont les bienvenus pour ne pas trop inquiéter les actionnaires. 

10h50. Focus sur Géant. Les ventes alimentaires ont progressé de 2,3 % en comparable. Pas d’infos sur le non-alimentaire ! C’est la tradition dans l’exercice : on cache les mauvaises nouvelles (mais on arrive toujours à les obtenir, donc c’est un peu stérile mais bon…). En revanche, précisions sur les surfaces : l’an dernier, les mètres carrés de Géant ont baissé de 1,2 %, ce qui représente 6,8 % en moins depuis 2011. Mais, assure JCN, “le mouvement touche à sa fin“. 

10h55. Cdiscount. Et un chiffre qui claque : l’an dernier, le site a rajouté 17 millions de références à son catalogue qui en compte désormais 37 millions. Donc  un quasi doublement en un an. Inimaginable dans le monde off-line ! Magie du web. Au risque, quand même, que le e-merchandising ne suive pas et que le parcours client perde en fluidité. 

11h. On s’évade à présent. D’abord la Colombie. Victime de ce qui peut arriver de pire à un distributeur : ralentissement économique ET baisse de l’inflation. Conséquence, les ventes “en organique” ne progressent que de 1,2 %. Et comme JCN n’évoque pas l’évolution en comparable (c’est-à-dire hors l’expansion), j’en déduis que c’est… négatif ! C’est si simple à comprendre… Prenez le cas de l’Uruguay, le pays suivant (et plus prospère) dans le tour de l’Amérique latine que propose le boss. Là, comme par magie, on a donc droit à la fois à l’évolution en organique (+ 7,8 %) ET en comparable (+ 6,2 %). Pareil en Argentine où la transparence organisée conduit à communiquer la croissance en organique (+ 19,7 %) ET en comparable (+ 20,9 %). Ah !, la communication financière et ses – trop – grosses ficelles !

11h04 Au Brésil, comme pour Carrefour, c’est le format Cash&Carry qui tire l’activité. Encore + 28 % l’an dernier. Assaï (l’enseigne de cash & carry) pèse pour 41 % de la BU brésilienne contre 35 % en 2016. 

11h07 Place au DAF (Antoine Giscard d’Estaing) pour la traditionnelle descente du compte d’ex. Je vous épargne les précautions d’usage (les effets de change, la norme IFRS, la non-intégration de ViaVarejo dans les comptes, etc.) et on file droit au but. Le ROC consolidé progresse de 20,1 % à 1,2 milliard d’euros. Première nuance : hors crédits fiscaux (au Brésil visiblement), la hausse n’est plus que de 13,5 %. Toujours cette difficulté à lire les résultats Casino sans avoir fait BAC + 15 en finance internationale. 

11h12. La rentabilité en France progresse : + 10 %. D’un côté, trois enseignes “coffre-fort” (le mot n’est pas utilisé mais faut vraiment être mal-comprenant pour ne pas saisir) : Monoprix, Franprix et Casino Super. De l’autre, Géant dont AGE annonce “une progression de la rentabilité“. Sémantiquement, ça suppose donc que Géant est “rentable”. Sinon, impossible d’évoquer une “progression de la rentabilité”. En revanche, si Géant est encore dans le rouge mais que la situation s’améliore, alors il s’agit plus d’une “réduction des pertes”. Comme mon petit doigt me dit Géant est encore sous la ligne de flottaison, je sens l’entourloupe sémantique. Promis, je pose la question tout à l’heure… 

 11h25. Après le passé, l’avenir. JCN reprend le micro. 4 “priorités stratégiques” : 1/ poursuivre la croissance sur les meilleurs formats du groupe ; 2/Accélérer le développement sur le digital et l’omnicanal ; 3/ Baisse des coûts et amélioration de la supply ; 4/ Accroître la génération de cash et renforcer la structure financière. Pour avoir feuilleté la présentation avant, je sais que JCN va annoncer les premiers passages en location-gérance pour les hypers Géant cette année. Pas une petite annonce à venir. Parce que ça suit un mouvement déjà initié par Carrefour et parce qu’il y a une forme d’évidence pour “sauver” (par les coûts) des magasins en situation critique. J’ai déjà hâte d’être à demain, chez Auchan, pour voir comment le groupe Mulliez se positionne sur le sujet… 

11h28. Les formats d’abord. Le message, en gros, c’est “on a fait le job”. En JCN dans le texte : “Sur les concepts, le travail est derrière nous et sur l’offre l’essentiel est derrière nous“. Puis “on peut considérer que les fondations sont là, il s’agit de poursuivre l’expansion“. Dit autrement, on déroule et, vous allez voir, ça va payer. 

 11h32 Seconde priorité : le digital et l’omnicanal. A date, le on-line pèse pour 15 % dans l’activité française, grâce à Cdiscount. Rapidement comparé, c’est évidemment plus que Carrefour (moins de 5 %) ou même que Leclerc (moins de 12 %) malgré son succès sur le drive. Sur la passerelle off-line/on-line, 20 hypers seront équipés d’un corner Cdiscount d’ici la fin du premier semestre. Faut dire qu’avec une sur performance de 50 % vs les hypers qui n’ont pas l’offre, Casino aurait tort de se priver ! 

11h40 Bientôt la fin de l’exercice (avant les questions) : le moment des “engagements” pour l’année, comme l’élève qui annonce à l’avance ses notes. Ou, a tout le moins, ses espoirs ! Donc, en 2018, c’est + 10 %. A la fois pour la France (hors effets de la promotion immobilière) et pour l’ensemble du groupe (hors crédit fiscaux). Oui, parce que chez Casino, c’est toujours plus compliqué qu’ailleurs de comprendre la construction du résultat. 

11h45 Les questions. Sans surprise, les analystes se focalisent sur ces fameux crédits fiscaux qui ont contribué aux résultats 2017. J’vous fait une confidence : j’ai strictement rien compris, mais vraiment. Et puis, sur le fond, je m’en contrefiche. Car, sur le long terme, c’est quand même bien davantage l’exploitation des magasins qui fait le succès (ou l’échec). Sur le long terme. Mais, voilà, mes voisins et moi on a juste pas la même vision du temps. Long, court voire ultra-court. 

11h55 Question sur Paris et l’arrivée de Leclerc. La question était attendue, ça se voit. JCN part direct ! “Je crois qu’il faut rappeler les grands chiffres du marché parisien. Le CA alimentaire de Paris intra-muros, c’est 7 Mds€. Pour Monoprix, Paris, c’est 30 % de l’activité. Pour Casino Supermarché, c’est 5 %. Et pour Franprix c’est 40 %. Si Leclerc atteint ce qu’il annonce, c’est-à-dire 170 M€ en 3 ans, l’effet sur le marché sera assez faible. Et, sur Franprix et Monoprix spécifiquement, de l’ordre de 1 %“. Donc, résume JCN (parce que finalement, c’est ça le message / et je me sens à peine visé pour avoir le premier posé publiquement la question ici) : “Pas de menaces sur la marge de Monoprix“. Puis : “Spécifiquement sur l’EBITDA, l’enjeu est de 1,5 %” J’ai bien compris la réponse (et le message) ! Sauf qu’à mon humble avis, il y a deux biais dans la démonstration : 1/ un acteur peut avoir un effet sur un marché, et spécifiquement sur les prix, au-delà de son poids ; 2/ quant au “poids” en question, le calcul de Casino repose une hypothèse quand même basse de 170 M€ (parce que si Leclerc ne fait pas davantage à terme, on pourra pas considérer que c’est un carton !). 

12h05 Ma question à présent. Sur Géant of course. Et sur deux volets… Sémantique et business. Sur la sémantique… Moi : “Bête comme je suis, j’avais compris quand vous disiez “progression de la rentabilité de Géant” que l’enseigne était donc rentable. Or, visiblement, l’enseigne perd encore de l’argent. Donc ne s’agit-il pas plutôt d’une “réduction des pertes” ? Lui : “Vous avez raison, je me suis mal exprimé, j’aurais dû dire “réduction des pertes“. Bon, c’est de bonne guerre. C’est pas parce que le sujet est sérieux qu’on ne peut pas être léger. En tous les cas, ne comptez pas sur moi pour changer 😉 #Constance ! Sur le business à présent, question sur la location-gérance. Peu de détails pour l’heure : s’agit-il de baisser les coûts ? de relancer le chiffre par une dynamique commerciale toujours meilleure dans une exploitation en “mode indépendant” ? Les deux ? Pas de réponse précise sauf un “ça doit être tenté“. Ben alors tentez ! Et je… tenterai d’en savoir plus par la bande alors ! 

12h25 Fin de la session. En général, on va “boire un coup” avec le boss après ! Une forme d’after…, histoire de bavarder. Ce qui permet de reformuler les questions ou… les messages ! 

 

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