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“Made in France”, vraiment ? (pour que cesse l’hypocrisie de l’origine)

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C’est le week-end du “made in France”, une célébration voulue par le Président de la République qui a donc ouvert l’Élysée à toute une série de produits français. Jusqu’à un avion de tourisme (le Robin DR 401, j’dis ça pour les férus d’aviation) qui squatte les jardins de la Présidence ! A ces produits, je rajoute bien volontiers ce blanc de poulet Fleury Michon, lui aussi fabriqué en France mais, hélas, illustration de l’incroyable hypocrisie agroalimentaire française. Ou quand le made in France (en gros) fait le lit des importations de matières premières venues d’ailleurs (en petit). Et donc participe au déclin inexorable de la Ferme France. C’est tout l’esprit de #BalanceTonOrigine (issu des travaux du ThinkTank Agroalimentaire des Échos que je dirige depuis 7 ans) : marques et enseignes, aidez le consommateur à aider les agriculteurs en mettant un terme à cette “asymétrie” des promesses d’origine. Si, dans cet exemple, le poulet est polonais, les consommateurs doivent le savoir. Ceux qui le veulent et ceux qui le peuvent feront alors un choix éclairé. Ce qui n’est pas le cas ici. Et si l’ensemble des industriels (et des enseignes pour leurs MDD) adoptent concomitamment cette position, il n’y aura même pas de distorsions de concurrence entre eux.  Mais voilà, certains n’ont toujours pas compris ni les attentes sociétales (la transparence ne sera bientôt plus un avantage mais un pré-réquis qui disqualifiera ceux qui ne l’auront pas accepté à temps) ni leur responsabilité dans la résilience de la Ferme France. Dommage. 

4 commentaires

  1. Merci Olivier de montrer cet exemple. J’ai d’ailleurs interpelé le service clients il y a quelques semaines à ce propos.
    Avant de changer les packaging il y avait des références avec viande française, depuis ce changement il n’y a que de l’U.E (sauf erreur de ma part). J’achète désormais que de la MDD car elle propose de la viande française, comme Intermarché avec Monique Ranou.

    Tout l’inverse de ce qu’attend le consommateur.

  2. Ce genre d’arnaque (oui vouloir jouer sur les mots et en ce sens tromper le consommateur est une arnaque) finit toujours pas se retourner contre la marque qui, au final, perd en capital-confiance et donc en achat. C’est un calcul à court-terme que fait là Fleury-Michon et c’est juste minable. Avec ce genre de pratique, on a le sentiment de revenir à la case départ et “aux lasagnes annoncé au boeuf mais finalement au cheval roumain”…
    Perso, je me détourne direct de TOUS les produits de Fleury Michon tant j’estime que je n’ai pas à devoir lire les petites lignes et me voir potentiellement trompé par un packaging inique.

  3. Merci pour cet article dont je trouve la teneur très intéressante et il est essentiel d’apporter de la transparence.

    En revanche prendre cet exemple c’est mettre Fleury Michon au pilori de certains commentaires hargneux alors que la marque annonce un …. cuisiné en France.

    Rien de trompeur donc. Qu’importe la nature du poulet. Le produit fini, lui (finalement ce que vous achetez) est bien cuisiné en France.
    Si vous voulez un poulet français, prenez un poulet fermier, non transformé, lui. Et de préférence issu d’une ferme respectueuse de l’animal, de plus en plus rare en France….

  4. Je trouve cela honteux et j’ai repéré en tant que consommateur ce nouveau packaging depuis quelques semaines. Très déçu par l’approche de cette marque qui a pourtant plein de qualités, dommage car ce n’est plus ce que le consommateur attend aujourd’hui!

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