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Négociations commerciales : nouvelles mises en demeure des Ministres

Réunion ce matin du comité de suivi des négociations commerciales, à J-5 de la fin des “négos” 2022. Et, comme de coutume, les conseillers des Ministres ont tenu un débrief “off” de la situation, histoire de laisser filtrer l’état de la situation… Qu’en retenir ? Déjà, que les négos 2022 sont très en retard ! A date, 75 % des contrats PME seraient signés mais seulement 30 % pour les grands groupes. “Un niveau 20 pts inférieur aux années passées à date comparable“, précise le cabinet du Ministre de l’Agriculture. En clair : marques et enseignes sont désormais dans le money time. Et, à écouter les conseillers ministériels, il n’y aura pas de modification de ladite date. Que se passerait-il en cas de non signature ? Réponse : “On regardera avec fermeté mais discernement“. En clair, si une médiation a été engagée suffisamment en amont (il y en aurait 30 actuellement), alors il y aura discernement. En revanche, si l’enseigne en profite pour demander le maintien des tarifs 2021 alors il y a aura fermeté !

Sur le fond, ce comité de suivi des négociations commerciales a été l’occasion d’une nouvelle mise en demeure des Ministres. “Certains comportements sont inadmissibles, voire déraisonnables“, dit-on rue de Varenne. S’agit-il exclusivement d’enseignes ? Manifestement non. “Il y a des industriels qui refusent la transparence“. D’un autre côté, faudrait être mal informé pour prétendre l’inverse (c’est bien ici LE point faible du dispositif Egalim 2). Pour le reste, les enseignes ont été sans surprise largement montrées du doigt. Et notamment Leclerc mais sans jamais être cité, ce qui pourrait changer dès le 1er mars. Via son cabinet, le Ministre de l’Agriculture laisse à comprendre qu’il n’hésitera pas à se lancer dans une logique de “name & shame”. Ça c’est dit !

Concrètement, que reproche-t-on aux enseignes ? Schématiquement trois points. D’abord, une remise en cause par certains distributeurs de la non-négociabilité de la matière première agricole. Ensuite, dans certains contrats, la clause de révision automatique du coût de la matière première a été fixée à +/– 30 %. Autant dire un niveau fantaisiste. Enfin, troisième grief, sémantique celui-là. Les pénalités logistiques ont parfois disparu pour être remplacées par des “indemnités” ou “risques” logistiques. On en rigolerait presque… Mais visiblement pas les Ministres.

3 commentaires

  1. Toujours autant à la ramasse ces ministres.
    “Remplissons le papier d’encre, et qu’importe son contenu ou son efficacité in fine, on aura tout de même travaillé”
    Le client mérite mieux que ça, quel manque total de respect envers la population qu’ils sont censés représenter…

  2. Tellement compliquer de demander simplement une transparence… :
    – au producteur combien il doit vendre pour vivre correctement
    – au fournisseurs combien il doit dégager de marge pour sortir un résultat net et qui permet de réinvestir sur l’année suivante
    – au distributeur pour les mêmes raisons que le fournisseur.
    et basta!
    On en arrive à des textes de loi imbuvables dont personne ne comprend et des politiciens qui ne comprennent rien à ce monde du commerce à part se faire mousser de leur dernières propositions débiles qui n’aident personne au final et encore moins le consommateur qui va se prendre une hausse mécaniquement. Mais pas grave, ils nous sortiront comme pour le carburant un chèque de 100 euros pour apaiser les tensions… loool!!

  3. Si l’Etat veut intervenir, qu’il fixe par décret le prix des matières agricoles pour assurer un revenu décent aux producteurs.C’est le minimum de transparence à avoir.
    Puis, qu’il laisse s’étriper les industriels et les distributeurs. L’un et l’autre sont suffisamment puissants pour défendre leurs intérêts.

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