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Quand la conso se fait irresponsable…

LES FAITS. Les magasins sont remplis de produits proposés en lots alors que l’usage courant (et donc le besoin) est à l’unité. Au point de contraindre parfois le client à un achat qui sera majoritairement… inutile. Pas loin d’une “vente forcée”.

Responsable. Plus que jamais la conso se veut responsable. Plus que jamais, elle se doit de l’être. Ou, a minima, d’en prendre le chemin. La transition digitale des prospectus (irrémédiablement) en cours en est une illustration frappante, presque inimaginable il y a encore à peine deux ou trois ans. En ce sens, la disparition désormais programmée des prospectus est à double détente. Non seulement, il s’agit là d’une moindre consommation de ressources,  mais c’est aussi un symbole fort, visible par tous. Donc de nature à bousculer chacun dans “sa” conso.

Les bazars discount, champions des lots inutiles

Dans la même veine, un chantier s’impose à tous, industriels, commerçants et consommateurs : la vente en lots… inutiles dont les discounters sont des spécialistes. Prenez ces brosses à laver la vaisselle par cinq (Gifi). A quel besoin (avéré) correspondent-elles ? Hors exception (puisqu’il y en aura toujours) à aucun. Quelle est donc la raison d’être de l’offre (parce qu’évidemment il y en a bien une) ? Doper le chiffre d’affaires par article passé en caisse. Vu sous ce prisme, cinq brosses vaudront toujours mieux qu’une. Et tant pis si une seule brosse sera en réalité utilisée. 
Les temps (comme le climat) changent. À la valeur monétaire des offres doivent se rajouter les externalités. Consommer des ressources pour fabriquer et transporter quatre brosses dont le destin est une longue hibernation dans les placards domestiques est à présent inentendable. Et ce qui est valable pour des brosses à vaisselle l’est tout autant pour des ciseaux par 3, des piles boutons par 24, des tournevis à la douzaine, etc. 
Évidemment, la frontière entre les lots légitimes et illégitimes est ténue. Chacun aura la sienne, argumentée avec sincérité ou par intérêt selon les cas. Inévitable. Ce qui rend illusoire toute forme de réglementation (oui aux lots d’éponges mais non aux lots de brosses ?). Pas sérieux.
En revanche, les commerçants (puisqu’ils sont les derniers vendeurs des produits) ont une responsabilité historique : influer sur la consommation par leurs choix (le cas échéant radicaux). Pour qu’elle soit davantage responsable. Donc durable. Ce qui, in fine, sert leur cause à long terme. Question donc : qui sera le premier… visionnaire à cesser la vente de brosses à vaisselle en lot de cinq ?


Olivier Dauvers

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2 commentaires

  1. Dans ce type d’enseigne, au delà de la vente en lot parfois (souvent) inutile, on devrait avant tout se poser la question de l’utilité même de certains produits qui ne sont là que pour booster le panier moyen. Et malheureusement, cela représente parfois une très grande partie de l’assortiment proposé.
    Là est également (avant tout?) la responsabilité de l’entreprise…

  2. Vu la qualité des produits vendus dans certaines de ces enseignes, je pense que 5 brosses sont nécessaires pour tenir une année probablement… malheureusement ce sont ceux qui ont des petits budgets qui font souvent les frais de ces choix hasardeux

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