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LA MINUTE RETAIL : Ce que dit la fermeture de l’hyper Cora de Bourgoin Jallieu

Bienvenue dans cette « Minute Retail » de la 37e semaine de l’année. Aujourd’hui, je vous propose de comprendre ce que dit la fermeture de l’hyper Cora de Bourgoin Jallieu. En fait le classique dilemme de la gestion d’un magasin qui ne décolle pas comme prévu. Avec, dans le cas précis de Cora à Bourgoin, une sacrée circonstance atténuante : le quartier n’était pas “terminé” quand l’hyper a ouvert.

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(et merci aux 63 863 qui ont regardé la minute retail de vendredi dernier ! Prochain objectif : remplir le Vélodrome : 67 394 😂)

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Aujourd’hui, retour sur une micro-information mais qui dit beaucoup : la fermeture de l’hypermarché Cora de Bourgoin Jallieu en Isère. Un hyper ouvert en grande pompe en 2017. Et pour cause… Cora n’avait pas ouvert en France depuis plus de 20 ans. Donc, un grand moment ! Ce Cora était un magasin urbain, 3 300 m2, au cœur d’une nouvelle zone, et avec un prisme très marqué sur les produits frais traditionnels. Donc, sur le papier, un magasin en phase avec son temps, même si, en sortant de ses bases historiques du Nord-Est, Cora débarquait dans une zone où personne ne l’attendait. 

Le problème survient dès l’ouverture. L’enseigne est arrivée dans le quartier avant ses clients. Le programme immobilier avait pris des mois de retard, de telle sorte que l’hypermarché n’a jamais décollé et a donc toujours été en retard sur son budget.

En la circonstance, un commerce, quel qu’il soit, a toujours une cruelle alternative et c’est bien là ce qu’il faut retenir de cette histoire. 

L’alternative donc : soit maintenir sa proposition commerciale d’origine, donc ambitieuse ; soit l’adapter au chiffre d’affaires réalisé, bien plus bas qu’escompté. Dit autrement : faire du commerce ou de la gestion. 

Comment souvent, la raison conduit à choisir une gestion à l’économie. Et pour l’avoir régulièrement visité, j’ai vu cet hypermarché dépérir. Lentement, mais sûrement. D’abord, on remplit moins les rayons, en particulier le frais. Donc l’hyper devient moins marchand, moins attirant. Les clients viennent encore moins. 

Et puis on s’attaque au service : les rayons traditionnels ferment. Donc l’hyper devient moins marchand, moins attirant. Les clients viennent encore moins.

Car la gestion d’un commerce à l’économie produit toujours le même effet. Une mort lente, à petit feu. Mais certaine. Les pertes sont moins spectaculaires, car lissées dans le temps. Mais ça pique toujours. En 5 exercices, Cora a perdu plus de 15 millions. 

24 commentaires

  1. Magasin implanté en centre ville. Le programme immobilier à certe pris du retard mais il reste le reste de la ville à aller chercher sauf que dans votre analyse vous ne faites pas mention d’un plus gros point noir qui est le Leclerc situé à 1.3km et surtout un des plus gros CA de France.
    Ce magasin n’a juste pas su trouver sa clientèle avec des prix surement trop cher face au Leclerc déjà pro sur la partie trad. non?

    1. Habitante d’une commune proche et lectrice occasionnelle du site d’O.D, je suis d’accord avec… les 2 analyses.

      Je me suis rendu quelque fois dans ce Cora et y’avait rien qui était fait pour donner envie d’y revenir. Au départ, je m’étais fait livrer un colis et ça a été l’occasion de découvrir. Ensuite la partie retrait colis à fermé. Les rayons se sont vidés, c’était cher mais ça faisait envie, y’avait de l’attente en caisse et à la fin, ça peut se comprendre, plus beaucoup d’amabilité… Je ne suis pas cliente du L. j’y vais très rarement, genre 1 fois par an… Mais c’est sûr qu’il a du faire de l’ombre, déjà, avec son parking gratuit… C’est clair que le quartier n’était pas fini quand C. a ouvert, mais ce quartier… Ils l’ont foiré et il craint alors qu’il est récent… Les gens n’ont pas ce pouvoir d’achat là, j’aurais implanté un discount (même si les discounts pratiques si ça se trouve des prix + chers ! J’en sais rien, je n’y vais pas non plus !). Bref, c’est dommage…

  2. La notoriété de l’enseigne joue un rôle important aussi je pense. Dans cette région, où j’habite, le grand public ne connait pas Cora. La marque n’est absolument pas reconnue.

  3. Quel dommage de n avoir pas profité de l importante vitrine d angle qu offrait à Cora l avenue professeur Tixier et l avenue général Leclerc lui donnant une importante visibilité de l extérieur alors que l unique entrée se situe place de la folatiere où le moins que l on puisse dire est qu elle est quasi désertique.

  4. D’accord avec les commentaires précédents et par dessus cela, Leclerc dynamique, enseigne méconnue et quartier non fini, la gestion à l’économie achève la bête.
    Très très compliqué d’aller chercher des clients avec ce type de gestion…

  5. Souvent, dans ce genre de situation, aucune enseigne ne veut s’installer vu le contexte. Quartier pas fini ou pas “facile”, clientèle difficile à capter, concurrence forte..
    Et puis, le promoteur fait un très très très gros effort sur le prix ou le loyer et là, une enseigne “craque “…. Cora s’est ainsi brûlé les doigts..

  6. Au dela du cas un peu spécifique de ce Cora (enseigne sans valeur pour les client ici, retard du programme immobilier, petit hypermarché urbain, concurrence de Leclerc pas loin)
    C’est selon moi la story de plusieurs enseignes d’hyper qui se meurent: #1:Géant Casino; #2: Cora; #3: Auchan
    Avec le même constat: exploitation d’un vieux modèle commercial (Hyper) géré à l’envers (comme c’est bien expliqué): à l’économie sur les marchandise (approvisionnement; fraicheur); sur le personnel et le service; sur l’agencement et l’investissement des magasins… sachant que sur les prix les 3 sont largués par rapport aux concurrents (surtout Casino)…
    Chacun se débat difficilement… pour certain l’agonie dure longtemps (casino encore qui se relance en augmentant ses prix de 30% et en se positionnant sur le frais (emballé sous plastique)LOL; ou Cora qui tient encore avec ses gros volumes dans sa zone naturelle? )
    Mais certainement pas pour longtemps vu la fréquentation et la dynamique de ces enseignes….

  7. On a eu la même chose avec simply market à rennes dans le quartier beauregard. Ouvert avant l’achèvement complète de la 1ere tranche. Il a fermé. Rouvert après par un U express mais réduit en surface.

  8. Idem Casino Nanterre, reconverti en Lidl (le plus gd de France cf Reportage ici) qui cartonne… Le casino cartonnait pas lui…

  9. Pour avoir fait l’ouverture de Cora je peux vous dire que non seulement en tant que client ce n’était pas attractif mais en tant qu’employé, la direction était vraiment horrible avec leurs employés. Un management de tyran! Ils humilient leurs personnels sans vergogne! Je suis bien contente qu’ils ferment 👍🙏

    1. Pourtant le personnel était souriant, je me souviens avoir entendu Cora vanter le personnel sympa et surtout de caisse et sa bonne humeur, et l’avoir constaté au début en tout cas, j’aimais les hôtesses et leur joie loin de penser que leur manager était un tyrant.

    2. Idem désolé pour les employés restants mais Quand on voit qu un homme. Qui leur a tout donner se fait humilier harceler, traiter comme un moins que rien, voir un feignant, car soit disant moins productif, alors qu il était épuisé moralement et physiquement et en plus en début de sclérose en plaques, cette direction la. Laisser plus bas que terre à vomir

  10. Ce “dossier” était une erreur dès la conception…. d’ailleurs il a été autorisé sans trop de soucis…. Ce qui prouve que c’en était une… la fin était programmée…

  11. Un bon exemple de projet immobilier voué à l’échec, avant même qu’il ne sorte de terre…
    L’emplacement tout d’abord, qui condamne le magasin à n’être qu’un magasin de proximité où l’on se dépanne, et rien de plus (3 000 m2, c’est gros comme bouclard pour de la proximité). Les promoteurs ont eu la naïveté de croire que la présence d’un parking souterrain arriverait à attirer la clientèle dans un centre-ville difficile d’accès et déjà moribond. 5 ans après, de nombreux Berjalliens ne savent toujours pas que ce parking existe, et qu’il est gratuit pour les clients de l’enseigne. (D’ailleurs, les autres enseignes ne s’y sont pas trompées. Elles ont toutes décliné l’offre, jugeant l’emplacement peu convaincant).
    On peut au passage souligner que cet ensemble était supposé relancer le centre-ville de BJ –> il n’en est rien. Le centre-ville continue de se vider de ses commerces, au profit des centres commerciaux (nombreux) qui ont fleuri dans la région. (le rôle des politiques locales d’aménagement commercial est bien sûr un vrai sujet ici).

    La population locale : BJ a une population dont le revenu moyen est inférieur à la population nationale. Leclerc et Lidl sont à 5′ en voiture. Autant dire qu’une enseigne totalement méconnue dans la région, avec un positionnement prix élevé était condamnée à ramer, voire pire. A cela ajoutons, comme évoqué très justement dans les commentaires une approche à l’ancienne, qui ne passe plus, et on a tous les ingrédients pour que le pire arrive. C’est bien dommage, mais pas vraiment étonnant.

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