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Oui-Pub : le lobby des diffuseurs s’active (et ça se comprend)

Intéressante lecture hier dans LSA de l’interview des patrons de Hopps (Adrexo) et de Médiapost, les deux leaders de la distribution de prospectus en France. Objectif manifeste (parce qu’il faut savoir décoder ce genre d’opération de communication) : allumer des contre-feux au petit bruit ambiant qui s’installe (et que j’assume chroniquer) de la disparition annoncée des prospectus. Donc d’une partie de leur activité. Ce dont on peut imaginer que c’est désagréable évidemment.

Premier élément de la contre-offensive (je cite) : “Compter des boîtes aux lettres et les recenser est un métier“. Comprendre, pour ceux qui ne l’auraient pas (bien) compris : les chiffres déjà publiés sont à prendre avec des pincettes. En l’occurence les miens puisqu’avec Team Dauvers, on parcourt les zones et on compte les boîtes. Si si. Avec nos petites jambes dont les miennes. Voilà pourquoi je peux l’affirmer (parce que je l’ai vu et constaté en ville, en campagne, en quartier bourgeois comme “en cités”) : le Oui-Pub est très très très minoritairement utilisé. Ce qui traduit de fait (ou alors je suis un idiot qui ne comprend rien à rien) que l’appétence pour les prospectus distribués en BAL est… faible (euphémisme).

Second élément (je cite toujours les deux patrons dans LSA) : “Les premiers chiffres ne sont déjà plus le reflet de la réalité du terrain telle qu’elle est aujourd’hui“. Là, ils ont raison. Mais, pour l’avoir aussi mesuré, l’évolution est marginale. Et ne change en aucune manière le constat principal que l’autocollant Oui-Pub est très minoritairement apposé.

Troisième élément. Les deux acteurs ne veulent pas communiquer de “taux national” d’apposition du Oui-Pub : “Cela n’a pas de sens“. Ben tiens… Ça donnerait un trop bel argument aux adversaires du prospectus. Mais, transparents, Hopps et Médiapost donnent quand même leurs résultats zone par zone. Résultat : de 0,5 % à 23 %. Et la lecture détaillée conforte bien nos propres comptages. Comme quoi, on… avait donc bien vu 😉 Même si compter les boîtes est un métier 😉

Quatrième (et dernier) élément, pas le moins intéressant : le rôle social du prospectus, comme média d’accès aux promotions, particulièrement en période d’inflation. Je cite Éric Paumier, patron de Hopps : “Nous craignons en effet que les foyers les plus modestes soient fortement pénalisés par cette expérimentation. Comment feront-ils pour accéder aux offres et promotions des commerces pour préparer chaque semaine leur liste de courses ?“. J’étais à deux doigts de pleurer 😉 Cela dit, l’argument est objectivement juste. Voilà pourquoi les enseignes vont, a minima, conserver la mise à disposition des prospectus en entrée de magasins.

Quant à la suite de l’histoire, elle est connue : face au non-intérêt des Français pour les prospectus (les chiffres sont têtus : Oui-Pub est peu utilisé), le politique fera vite de la France entière une zone Oui-Pub. Au-delà donc de la poignée de zones expérimentales. C’est une “victoire écologique” facile à engranger. Et je n’ai jamais rencontré un seul politique qu’une victoire facile n’intéresse pas. Et vous ?

Et en bonus les zones où Team Dauvers est allée compter des boîtes. De visu 😉 Pas à distance !

4 commentaires

  1. Je crois quand même que les taux sont trop faibles étant donné que les gens doivent faire “l’effort” de mettre le stocker sur la boîte. Et puis on peut faire des briques se chauffage avec les prospectus, et par les temps qui courent…

  2. Ayons une pensée émue pour les retraités, les étudiants et autres personnes pour qui la distribution de prospectus était un petit complément de ressources
    et n’ont actuellement pas d’alternative de remplacement.
    Au sujet du sticker. Dans la résidence où habitent des amis, la pose en est interdite que ce soit pour le oui où pour le non et celui-ci est systématiquement enlevé
    par les équipes de ménage en cas d’apposition. Les statistiques prennent elles ce phénomène en compte !!!!!!

    1. Pas d’alternatives pour les personnes qui distribuent les prospectus ???? Il me semble que le marché du travail actuel offre de nombreuses opportunités, notamment pour les étudiants. Par contre, trouver un travail aussi peinard à faire de la marche à pied et mettre des prospectus dans des boîtes aux lettres, là je veux bien croire que c’est plus difficile……

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