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Bientôt sur vos écrans : “Mars Rouge”

LES FAITS. Invité de BFM hier, j’ai évoqué l’idée d’un “Mars Rouge”, un mois de mars sanglant pour les prix, consécutif à l’application des nouveaux tarifs 2023. La punch-line a fait mouche et tourne en boucle depuis. Totalement assumée… 

Pour sûr, vous connaissez au moins de nom “Octobre Rouge”, un brillant roman d’espionnage qui est même devenu un film à succès. Aujourd’hui, une autre histoire et qui ne sera hélas pas une fiction : Mars Rouge. « Mars », car c’est classiquement à ce moment de l’année que sont appliqués en magasins les nouveaux tarifs, fraîchement négociés entre industriels et enseignes. Et « Rouge », car, côté inflation, ça va malheureusement saigner.

Des demandes de revalorisation inédites dans leur ampleur 

Cette année, toutes les marques ou presque se sont présentées aux “négos” avec des demandes jamais vues dans leur ampleur. Jusqu’à… 40 %. Et même s’il y a évidemment toujours une part d’exagération – pas illégitime d’ailleurs – dans les premières demandes, le principe même de l’inflation n’est pas contestable. Matières premières, coûts énergétiques pour la découpe, la cuisson ou l’emballage, frais de personnel, transport, etc. : aucun poste n’est épargné. Et comme les enseignes se sont engagées la main sur le cœur devant la Ministre Olivia Grégoire à accepter l’inflation énergétique, au moins pour les PME, l’inflation sera en bout de course terrible pour les consommateurs. Oui “terrible”. Dans le même temps, les enseignes elles-mêmes voient leurs propres coûts s’envoler. Et ne pourront donc pas (ou si peu) être un amortisseur d’inflation. Sans compter – cerise sur un gâteau déjà indigeste – la proposition de loi du député Frédéric Descrozaille qui, pour faire simple, vise à rendre automatique l’application des nouveaux tarifs même en l’absence d’accord (on croît rêver…).

En 2022, l’inflation a été lissée sur 9 mois. Pas en 2023. C’est toute la différence

Voilà pourquoi Mars sera rouge. Voilà aussi pourquoi la vraie question n’est finalement pas de savoir si les distributeurs vont accepter ou pas les hausses. A vrai dire, ils n’ont pas le choix car les arrêts de livraison se multiplieront aussitôt. La vraie question, la seule, c’est la réaction des clients en rayon. L’an dernier, avec une inflation de 15 % mais lissée sur 9 mois, la descente en gamme a été observée quasi immédiatement. L’arbitrage au profit de Lidl et Leclerc aussi. A compter de mars, ça sera donc pareil. Mais en bien plus rapide. Car l’inflation prendra tout simplement la forme d’un mur.

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9 commentaires

  1. Vivement le retour des bons alimentaires et des tickets de rationnement. Ca fait partie du plan 🙂

    1. n’importe quoi
      les seules hausses passées (pour ma gouverne) sont celles des hausses de produits
      les hausses des charges des distributeurs n’ont pas été intégrées dans les prix
      Par contre la descente en flèche des volumes / le downtrading guette fort, c’est à ce moment qu’on distinguera enfin (du point de vue du client!) les produits essentiels des non essentiels, voir les familles entières
      et une fois les volumes disparus, ça seront les entreprises qui suivront, ça aura valu la peine de passer des + 20 ou + 40 pour au final mettre la clé sous la porte (!)

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