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Passer du sachet de thé au vrac : un vrai bon geste, vraiment ?

Ce matin, comme souvent (la rançon du nomadisme), petit-déjeuner dans un hôtel Accor. Depuis quelques années, le groupe hôtelier a fait évoluer son offre : exit les produits préemballés, place au vrac. Un mouvement pour le coup plus radical que dans les allées des supermarchés puisque les clients (captifs par principe) n’ont guère le choix. Donc terminées les compotes en coupelles ou le fromage blanc en pot, désormais c’est… en vrac (parfois au sens premier du terme d’ailleurs). Idem pour le thé. Précisément mon sujet du jour…

Ce matin, donc, ma dose de thé vert à la menthe pour démarrer la journée. Pas de sachet mais une gamme de thés en vrac, un “infuseur” à remplir et à placer dans la tasse ou la théière. Comme beaucoup sans doute, la main est généreuse pour remplir l’infuseur : la peur d’un goût insuffisant ou l’attrait de la gratuité (après tout, plus ou moins de thé ne changera pas ma note finale, alors autant d’être certain “d’avoir assez”). Résultat : bien davantage (pour ne pas dire le double…) que les 2 grammes du sachet de thé habituel.

Le vrac a certes évité l’emballage. Mais le cartésien que je suis (l’ingénieur ne se refait pas) a rapidement vu la question et le paradoxe… Eu égard au poids de la production dans les émissions carbone (ce qu’on appelle le “scope 1”), mieux vaut-il deux fois la dose de thé sans emballage ou 2 grammes soigneusement emballés ? Hélas (peut-être), un sachet de 2 g aurait été plus vertueux en empreinte carbone…

Le sujet n’est évidemment pas ici la remise en question d’une politique visant à réduire les déchets d’emballage ou de soutien au vrac (en qualité de co-organisateur des Ateliers du Vrac, j’aurais du mal…), non !, le sujet, ici, est d’accepter d’appréhender le dossier dans sa complexité, au risque du paradoxe apparent. Oui, je me répète, ce matin un sachet de thé aurait peut-être été plus vertueux qu’une offre en vrac. Mais il faut aussi admettre que pour changer les comportements (de consommation), il est nécessaire d’avoir des marqueurs. Alors on va dire que le thé l’était peut-être ce matin…

5 commentaires

  1. Bonjour, c’est déjà du vrai thé avec de vraies feuilles qui peuvent pleinement s’épanouir dans l’infuseur. Au prix au kilo , le vrac est facilement 2 fois moins cher que les dosettes papier . Donc écologique , je ne sais pas , économiquement c’est gagnant et vous y gagnez facilement en qualité de dégustation. Pour moi qui avale facilement 50cl au petit déjeuner, c’est un vrai bonheur ! Et en plus je ne peux plus emmener le petit sachet que j’infusais dans ma gourde . Perdant/ gagnant ???

  2. Rien d’étonnant, les préceptes escrologiques étant plus proches des interdits/rituels religieux que des pratiques rationnelles.

  3. Peut etre qu’il faut accompagner le client / consommateur : lui mettre une cuillère dosée pour prendre 2g, et lui mettre une petite explication de texte, afin de le briefer sur le mode opératoire !
    et là, pas de gachis 😉

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