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Monop’ met le paquet sur le serviciel

Le nouveau concept Monop’, inauguré demain à Levallois-Perret (92), multiplie les initiatives de services pour faciliter la vie des urbains, suivant un modèle très anglo-saxon. Revue de détail. 

Le Monop’ Louise Michel à Levallois-Perret (92) rouvre demain matin après plus de deux mois de travaux (accompagnés notamment par Schweitzer-Interstore). La surface ne change pas (400 m2) mais l’offre PGC passe de 5 500 à 7 000 codes, histoire de mieux répondre à la demande du quartier. Et de doper un CA de 4,3 M€ pour un panier moyen de 10 euros (3 articles) seulement. 

Surreprésentée en cadres et en mono-foyers, la clientèle locale est (un peu) moins sensible à l’inflation et reste demandeuse de manger sain, bon, frais, rapide et « facile ». Ce qui a amené Monop’ à doubler l’assortiment en fruits et légumes (120 réf.) et à doter généreusement le traiteur ultra-frais (Kumo en asiatique et sushis, Joli Coq en plats français, Mavromatis en grec, etc.), additionné de son bar à salades maison, mixant le froid et le chaud. Dès l’entrée, ce pôle solutions repas s’avère tout aussi impressionnant que l’est la démission de Monop’ sur le frais trad : boucherie et marée “sous at” se partagent un unique élément, au fond du magasin. L’explication (purement locale) : la concurrence immédiate avec les halles de Levallois.

La recherche de services à travers les produits se traduit plus largement par une ribambelle d’initiatives « consumer centric », comme la TG permanente mixologie pour réaliser des cocktails. Monop’ propose aussi le four à pizza en self-service de My Pie, déjà vu chez les cousins de Franprix, qui permet de réchauffer une pizza surgelée en 4’30 (pour 4,50 €). La solution (bluffante) de la start-up Graffiti – que je vous avais présentée ici en direct du NRF à New York – est en cours de développement sur la cave à vins pour offrir un sommelier virtuel sur smartphone. Une machine à laver et un sèche-linge sont à disposition au fond du magasin, à côté des casiers Vinted et Amazon : on y paie directement avec sa CB et l’automate envoie un SMS à la fin du lavage. En caisse, le client peut se faire prêter une quinzaine d’articles d’usage peu fréquent : perceuse, appareil à raclette, etc. Une dizaine de places sont réservées à la consommation sur place, avec mise à disposition de tablettes offrant la presse du jour. Last but not least : les douchettes de self scanning, qui restent une rareté sur un aussi petit format. 

Monoprix revendique être en mode test and learn sur le site. En clair, Monop’ Louise Michel n’a pas vocation à être déployé tel quel demain dans les 118 autres unités que compte le réseau (dont 62 en franchise). Même si la copie, séduisante et ultra-urbaine, proposée ici s’affranchit des travers du joli flagship… non duplicable. Faut dire aussi que le groupe Casino a d’autres fers au feu… 

Pour la visite en images, à vous de scroller ! 

11 commentaires

  1. “Last but not least : les douchettes”

    Après la machine à laver, mon esprit a d’abord lu : les douches.
    Les visiteurs de tourisme ont tout à monop’…

  2. Lol, Casino n’est pas mort!!! Encore un nouveau micro concept de maketeur; débile, apres le franprix mandarine avec machine a jus, le franprix nano tout petit ouvert 24/24, voici le monop lave linge, demain le spar “happy” en fibre de bambou et brumisateur marin, casino shop “futur” avec ; casino #”tout pret” ## “comme à la maison” avec un feu de bois pour cuire le pain et les pizzas…
    Pendant ce temps là vous ressortez pas avec un panier a moins de 30€ pour acheter 5 pauvres trucs et le reste des magasins sont dégueulasse!!

  3. Toujours interessant de constater que les enseignes vacillantes retrouvent les invariants du commerce éternel… “Nous passons de la proximité à l’ultra proximité avec une offre moins uniformisée collant plus aux aspérités du quartier. » Etonnant pour une enseigne leader des années 70 qui recule depuis, incapable d’enrayer la montée des carrefour, Leclerc…dans les années 80, qui s’est retranchée dans un premier temps dans les centres villes (années 90), puis dans la région parisienne et face à l’émergence de Lidl dans Paris intra muros (depuis 2000)… Monoprix n’a jamais été une enseigne de proximité: Leclerc, Intermarché et Système U sont bien meilleures sur ce terrain… Quand à l’ultra proximité, je serais curieux d’entendre la définition… Monoprix est à l’image du groupe casino: Le client est un porte monnaie: “nos clients veulent plus de choix et plus près de chez eux, disposer de plus de services et acheter plus vite”, “majoritairement composée de personnes vivant seul et CSP+”, « avec 52 % de résidentiels et 42 % de travaillants »… Le discount est réduit à quelques produits: “chaque semaine 3 à 4 produits frais à prix coûtant.” Conséquence de ces choix stratégiques: L’audience de l’enseigne va continuer son déclin, le client privilégie toujours l’enseigne qui lui donne le plus pour son argent: Leclerc Levallois affichera un écart à 2 chiffres en sa faveur (qui est le moins cher.com) et Lidl n’aura aucune difficulté à convaincre les Levalloisiennes et Levalloisiens “du vrai prix des bonnes choses”…
    L’ultra proximité de Monop ira vraisemblablement rejoindre les Hyper Frais Casino… Mais que sont devenus les concepts Carrefour Planet, Carrefour Next, Carrefour Rebonds, Carrefour essentiel, Supeco…??? Dans le même temps Leclerc à pris 10 points de parts de marché et dépassé Carrefour sans grande variation de son parc, Lidl a dépassé Cora Match, Casino, Auchan et avance à grands pas vers les 10 points de Parts de marché…

  4. Désolé, je suis bavarde, mais j’espère que mon commentaire vous intéressera. Je précise que je ne travaille pas du tout dans ce secteur, mais je m’y intéresse beaucoup.

    Il y a juste 20 ans, en Septembre 2003 ouvrait en France le tout premier “Daily Monop” !

    Et oui, il faut le rappeler, Monoprix a été le premier distributeur a ouvrir en France un magasin “convenience”, l’évènement avait été largement relayé par les journalistes s’appuyant sans doute sur le joli communiqué de presse fourni par l’enseigne.

    Mais en réalité, ce “Daily Monop” qui se trouvait sur le boulevard Montparnasse était un horrible magasin avec des couleurs criardes, des allées en forme de labyrinthe et un parcours client en forme de 9, par moment, vous aviez l’impression de vous retrouver dans un couloir, la configuration du local était vraiment un drôle d’endroit pour installer une superette, et surtout ce magasin était un pari risqué au niveau de la démarque inconnue, tout biscornu avec des angles morts partout, ce modèle paraissait être un paradis de la fauche pour les amateurs du genre.

    Ceci dit, au delà de tous les défauts rassemblés dans un même magasin, le concept était innovateur et il y avait l’esprit d’un vrai commerce de proximité avec une modernité inédite et une première en France, l’encaissement au comptoir dans le style fast food avec les personnels debout face à vous. Aujourd’hui, c’est devenu banal, mais faut le rappeler, c’est Monoprix qui a réinventé le système des caisses alimentaires en France.

    Pour poursuivre l’historique du premier magasin, comme tous les autres “Daily Monop’, le premier magasin de Montparnasse est ensuite devenu un “monop’daily”.

    Qui dit “nouvelle enseigne”, dit “nouveau concept”. Et donc, une première transformation avec l’abandon des coloris agressifs (ouff, ça faisait très mal aux yeux), on était sur beaucoup de rose Barbie.

    Ensuite, les années ont passées.

    Puis avant de devenir finalement un “Monop’ (tout simplement), c’est avec cette troisième enseigne que ce premier magasin a finalement été fermé définitivement. De mémoire, je crois que c’était en 2015.

    Une fois passée l’anecdote sur ce défunt premier concentré de Monoprix, j’ai envie de faire un deuxième paragraphe.

    J’avais prévenu, je suis bavarde. (mdr)

    Et ce sera pour faire remarquer que depuis 2003, tous les acteurs de la grande distribution ont imité et amélioré le concept “Monop”, et aujourd’hui, si vous comparez les petits formats de Leclerc, Auchan, Intermarché, et surtout Carrefour, vous vous rendez compte que le groupe Casino a vraiment tout loupé en 20 ans.

    Alors que du côté de Carrefour, ils ont regroupé les enseignes “8 à huit”, “Codec”, “Marché Plus” et compagnie, ils ont tout miser sur la proximité avec “Carrefour City” !

    Le concept visuel est fort, il y un code couleur qu’on retrouve partout, un agencement magasin impeccable, un référencement produits souvent même largement plus important que dans un grand Monoprix.

    Et oui, il faut le rappeler, dans les Monoprix, il manque en rayon des produits de grande consommation courante, par exemple, dans certains Monoprix vous allez avoir plein de pâtes fantaisies et souvent haut de gamme, et souvent très cher, mais en revanche, vous n’avez même pas une seule référence de pâtes en cuisson rapide 3 minutes ! C’est complétement surréaliste. Et je pourrais donner plein d’autres exemples.

    Et donc, pendant que Monoprix ouvrait quelques dizaines de “Monop” chaque année, et bien pendant ce temps là, Carrefour a massivement quadrillé tout le territoire avec ses jolis “Carrefour City”. Et ça buzz au niveau fréquentation.

    On en trouve aujourd’hui à tous les coins de rues, ils sont populaires, attractifs, et ont toujours une convivialité humaine, c’est super important.

    Dans un “Carrefour City”, vous avez du personnel en magasin, c’est la base du commerce, à contrario, chez Casino les gens disent sans arrêt qu’ils en ont marre des caisses automatiques. “On veut un contact humain quand on fait nos courses”, c’est le message de la clientèle.

    Tout ça pour dire que la copie “Carrefour City” a largement dépassé l’original “Monop”, et quand je vois une èniéme version de “Monop” dans ce reportage photos, au lieu de faire “whaou”, je me dis, mais quelle tristesse.

    Quand est-ce qu’ils vont arrêter. Dans la situation où se trouve le groupe Casino, ce n’est plus le moment de faire des expériences avec des espaces bobos et des concepts trop ciblés, là, ça fait vraiment glaciale, artificiel, bref, ça donne vraiment pas envie de venir tester toutes ces innovations.

    On va encore entendre dire (à tord ou à raison) que Monoprix n’est plus le “magasin populaire”, là, on en a la preuve en image, magasin très éloigné des attentes de la population.

    En conclusion, lorsqu’ils seront aux commandes, j’espère que les nouveaux dirigeants de Casino vont redonner à Monoprix tout le potentiel qui a été perdu ces dernières années.

    De mon point de vue, le secret de la réussite pour Monoprix : s’adresser à un public plus large, faut retrouver de l’attractivité, faut redevenir populaire, c’est l’ADN d’origine de Monoprix.

    Bon, qu’est ce que je parle. Et mon mari qui me demande qu’est ce que je fabrique, alors, je suis obligé de vous laisser.

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