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Toc-Toc, y’a quelqu’un parmi les politiques, les écolos, les associatifs ? Parce qu’il y a des œufs ukrainiens dans mon hyper (et c’est à cause de vous…)

Après le poulet espagnol dans un Leclerc du Sud-Est vendredi (revoir ici), les œufs ukrainiens dans un hyper Carrefour de la région parisienne aujourd’hui. Comme d’autres, l’enseigne est régulièrement confrontée à des difficultés d’approvisionnement, en ce moment sur son plateau de 30 œufs en petits calibres pour l’unité de besoin “entrée de gamme”.

Là, le chef de rayon a deux solutions. Laisser une partie de son rayon vide et mécontenter ses clients (c’est le cas aujourd’hui, toujours en région parisienne, à Belle Épine par exemple) ? Ou acheter des œufs d’où qu’ils viennent via des intermédiaires importateurs et mécontenter les producteurs français (comme à Pontault) ? Et, dans ce cas, à un prix plus élevé que de raison parce que l’intermédiaire se sait en position de force. Ici, 23 centimes l’œuf, c’est 5 à 6 centimes au-delà du prix habituel.

Aucune de ces deux solutions n’est satisfaisante. C’est pour ça qu’il faut poser différemment le problème du seul Carrefour (même si c’est évidemment maladroit de mettre en rayon des œufs ukrainiens…). Car le sujet est ailleurs : dans la difficulté qu’il y a aujourd’hui à accroître les capacités de production, quand bien même les débouchés sont là. C’est le cas de la volaille de chair (ma vidéo “Toc-toc” de vendredi) mais aussi des poules pondeuses pour lesquelles construire un bâtiment est un chemin de croix. Avec comme conséquence que des œufs produits sans nos normes et qui ont traversé l’Europe en camions se retrouvent en rayon en France parce que la société rechigne à laisser l’agriculture se développer tout en réclamant des produits français. Bref, on marche sur la tête et ça m’agace.

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3 commentaires

  1. Je ne sais pas si la société empêche l’agriculture de se développer, mais avec un sénateur comme Duplomb qui propose de réintroduire des néonicotinoïdes, il convient d’être vigilant. Le produire plus doit être encadré, déjà pour protéger les agriculteurs et aussi réduire la souffrance animale. Le projet de loi Duplomb, il faut en parler, c’est bien plus important que la taxation des colis chinois !

  2. Olivier, vous dites : “la société rechigne à laisser l’agriculture se développer tout en réclamant des produits français”, ce ne serait pas plutôt
    “la société rechigne à payer le prix de produits de qualité, éventuellement produits en France”
    ou “la société est tellement obnubilée par le discours sur les prix bas qu’elle recherche toujours le moins cher sans se soucier de la qualité”
    ou “la société se moque de ce qu’elle a dans son assiette et de sa santé et écrase ses dépenses alimentaires pour pouvoir consommer sur d’autres thèmes”.

    Après, le concept de “société” reste assez flou à mes yeux, car elle est traversée par de nombreuses injonctions contradictoires et il semble difficile d’en sortir une “pensée unique”…On pourrait plutôt parler de parties plus ou moins importantes des consommateurs.

  3. Ou comme lors du week-end de la Pentecôte, les gens faisaient le tour des magasins pour essayer de trouver des œufs. Alors je peux vous dire que l’origine, bio/pas bio, bien être animal, le prix, France et autres critères étaient plus que secondaires pour les clients.
    Ils voulaient juste des œufs !!!

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