Costco a sécurisé un troisième site en France à Mulhouse. Un ancien hyper Auchan fermé depuis 2 ans et dont l’acquisition récente démontre que l’Américain ne s’est pas résigné en France (malgré les apparences).
> Lors de l’ouverture de son premier magasin en France, à Villebon (91) en 2017, l’Américain Costco anticipait une dizaine de magasins en 10 ans. 8 ans plus tard, le bilan est maigre. Seuls deux points de vente ont finalement ouvert. Depuis, le cadre réglementaire est devenu plus restrictif pour la création de nouveaux magasins (et l’artificialisation des sols) et le lobbying des enseignes françaises a fait le reste pour, localement, freiner les ardeurs du numéro 1 mondial du cash & carry (254 Mds$).
> Un second Costco a ouvert en 2021 à Pontault-Combault (77), préfigurant la nouvelle stratégie de l’enseigne. Pontault était un ancien Leclerc, mal placé, qui n’avait jamais réellement décollé. Costco avait en la circonstance acheté un emplacement sur lequel a été construit un magasin neuf (les contraintes de stockage sur la surface de vente imposent en effet de couler une nouvelle dalle, trois fois plus résistante).
Il en ira de même à Mulhouse. Là, Costco a repris la coque d’un Auchan condamné depuis 2 ans. Plusieurs mois de travaux (en cours) ont nécessaires et l’ouverture prévue pour la fin d’année. Surtout, l’Américain confirme en creux ne pas avoir tiré un trait sur son expansion française malgré les pertes récurrentes : de 10 à 20 millions d’euros environ d’EBITDA négatif par an depuis l’origine. La faute à une activité encore trop modeste pour écraser l’ensemble des coûts.
> De fait, le rachat de Mulhouse prouve que les discussions existent entre Auchan et Costco. En clair, il pourrait donc se présenter de nouvelles opportunités si d’aventure quelques ex-Géant Casino ne parvenaient pas durablement à l’équilibre sous leurs nouvelles couleurs Auchan. En parallèle, selon les informations de VIGIE GRANDE CONSO (mai 2025), Costco a également regardé les gros Intermarché ex-Casino en difficulté. Mais n’a pas donné suite, au grand dam des Mousquetaires contraints d’annoncer et de gérer la fermeture de plusieurs hypers (par exemple Plan de Campagne, un site qui, sur le papier, conviendrait à Costco).
> Faut-il pour autant en déduire que les hypers qu’Intermarché va fermer n’intéressent pas Costco ? Evidemment pas. En ne se positionnant pas avant fermeture, Costco place les bailleurs devant leur responsabilité. Ils sont désormais propriétaires d’une coque vide et sans revenu. Nul doute que Costco a “joué” la fermeture et pourrait par la suite envisager une reprise de l’activité à la condition d’un loyer redevenu raisonnable.
> Comme il est peu probable que Costco décroche des autorisations de création ex-nihilo, il est donc de fait évident que le groupe américain doit s’intéresser aux hypers en déshérence. Mais… à ses conditions. Et comme il n’est pas pressé (la dernière décennie le prouve !), il attend juste l’impatience des bailleurs !
