Tribunes

Prix des carburants : une occasion à saisir

TGC114LES FAITS. Les prix des carburants ont retrouvé leur niveau record du printemps. A l’époque, le candidat François Hollande s’était prononcé en faveur d’un blocage des prix.  A quelques jours de la rentrée, le sujet revient logiquement sur l’avant-scène.

Voilà à coup sûr le premier sujet de la rentrée politique, sociale et économique : le prix des carburants. En ce début de semaine, le gasoil est quasi-introuvable à moins de 1,40 €/litre et s’approche dangeureusement de 1,60 € dans les stations les moins discounts. Hélas, les prochaines semaines n’y devraient rien changer. Les cours du brut sont clairement orientés à la hausse tandis que l’euro recule face au dollar. Faute de bien savoir comment mettre en place la promesse hollandaise d’un blocage des prix, Pierre Moscovici, le Ministre de l’Economie, a commandé un rapport sur La formation des prix des carburants. Remise de la copie : vendredi 24. En l’espace de quelques jours, et par la grâce du débat public, l’attention de l’opinion sera focalisée sur le sujet. Une formidable occasion à saisir pour une enseigne audacieuse qui mettrait en place, par exemple jusqu’à la fin de l’année, le «prix coûtant durable sur les carburants». Et, ce faisant, se paierait une généreuse tranche d’image-prix.

La réactivité du client-automobiliste au prix coûtant est avérée

Tous les patrons d’hypers ou de supers qui ont déjà goûté ponctuellement aux délices du prix coûtant sur les carburants le savent pertinement : voilà une opération qui déplace les foules ! Ce qui prouve l’incroyable réactivité du client-automobiliste. Et ce, même au-delà de toute rationnalité, lorsqu’il s’agit de patienter 15 à 20 minutes – parfois moteur allumé ! – pour quelques dizaines de centimes d’économies… Aussi symbolique soit le prix des carburants, pourquoi sacrifier sa marge ?, s’interrogeront toutefois les moins audacieux. D’abord, parce que ledit sacrifice oscille de modeste à très modeste selon les situations commerciales et/ou le niveau de précision de la comptabilité analytique de la station-service ! Ensuite, parce qu’il y a tant à gagner… A condition, naturellement, de comprendre les ressorts qui fondent l’image-prix. Et notamment la force des symboles : les grandes marques qu’il faut parfois savoir «massacrer» (ne leur en déplaise), la baguette sur laquelle il est bon de gagner moins que trop (sic) ou, donc, le carburant, marqueur parmi les marqueurs. Enfin, dernière bonne raison qui devrait (au moins) challenger les esprits indécis : l’îlot de perte dans l’océan de profit est la base même du mass-retail. Le genre de fondement qui, embourgeoisement aidant, finit en vague souvenir avant, un jour, de revenir en éclatante réalité. C’est peut-être le moment… Et hormis Michel-Edouard Leclerc qui n’a guère de souci avec l’image-prix, Georges Plassat, Jean-Charles Naouri, Arnaud Mulliez, Philippe Manzoni, Serge Papin ou les Bouriez ont, là, une belle fenêtre de tir. L’un d’eux aura-t-il l’audace de la saisir ?

Olivier Dauvers

8 commentaires

  1. @ Hasard:
    Prix coutant toute l’année? On en est pas loin dans de nombreuses stations de gms…alors que d’autres en effet ne tiennent leur bas de page que grâce aux résultats de la station!
    J’avais fait une petite étude il y a 4 ou 5 ans montrant que sur les 300 gms étudiées un certain nombre (haha!^^ ) “mourraient” si elles étaient concurrencées en prix carburants.
    Après, rapport au prix coûtant, certains trichent avec le transport, mais chut! je n’ai rien dit…
    M’est arrivé une fois aussi de débusqué une triche avec la TVA chez le transporteur (il y a encore quelques transporteurs indépendants), mais là on n’était plus dans l’amuse gueule, terrain miné!
    Sinon pour Inter depuis 3-4 ans ils sont à mon sens les plus dynamiques sur le carburant. Et comme souvent c’est une question d’hommes, ceux qui font et ont fait le tiers temps pétrole chez eux sont tout simplement bons!
    L’année dernière, on avait déjà eu chez les mousquetaires des opérations bons d’achats sur le carbu au niveau national.
    Ils ont également fait un bon coup avec leur lancement de la pétrocarte professionnelle. Mais je n’en connais pas les résultats.
    Reste que cela me fait toujours autant rigoler ces automobilistes qui font 5 kms de plus pour 1 centime moins cher. Sur un 50 L, cela fait 0.50c d’économisé. Alors qu’on va dépenser, pour 10 km, 1L quasiment, soit 1.40 €.
    Drôle aussi, les moyens que se donnent les automobilistes pour connaitre le prix des carburants des différentes stations, alors que le site déclaratif du gouvernement est le plus complet et le plus fiable!

  2. Franck, avez vous déjà essayé de transporter des packs d’eau, voire même de simples bouteilles à vélo?

  3. Carlos avec une remorque vélo vous pouvez transporter jusqu’à 35 kg.
    Selon une étude de l’ADEME réalisée auprès de personnes sortant de magasins de centre-ville
    ou de proximité :
    – 33 % des clients portaient moins de 1 kg,
    – 48 % des clients portaient de 1 à 5 kg,
    – 15 % des clients portaient de 6 à 10 kg,
    – 4 % des clients portaient plus de 10 kg.
    Donc vous prenez les extrêmes en me citant le pack d’eau.

  4. Merci Christophe pour le lien Intermarché, mais il y a très peu de magasins qui participent, non ? La dernière fois que Leclerc a fait du prix coûtant, Carrefour s’est immédiatement aligné.

  5. Moi pour le gasoil c’est Carrefour il reste toujours le moins chère dans ma zone (2 total, 3 esso express, Cora et e.leclerc).

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