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LIVE REPORT : les résultats S1 de Carrefour

Carrefour9h42 Bienvenue au Pré Catelan, Paris 16, pour les résultats S1 de Carrefour. La dizaine de minutes de retard ? C’est du classique ici. On est pas chez Casino 😉 Georges Plassat ouvre la séance, presque timidement. La voix n’est pas chaude, l’animal non plus ! Pas grave. Il a du temps devant lui. La parole est d’abord à Pierre-Jean Sivignon, le directeur financier, qui entame par des (remarques) préliminaires (sur le périmètre du groupe et les modifications intervenues au S1). Ce qui permet aussi à l’assemblée de se chauffer !

9h45. Ca y est, on rentre dans le dur des comptes. Le chiffre d’affaires a certes reculé entre 2012 et 2013 : de 36,7 milliards à 36,5. Mais, pour l’essentiel, en raison de modifications de changes (qui pèsent pour – 2,2 %). Par zone, les ventes sont stables en France, reculent de près de 5 % en Europe, progressent de 3 % en Asie et de 14 % en Amérique latine. Côté rentabilité, la situation s’améliore (Dieu que ça doit être bon pour un DAF de Carrefour d’annoncer de relatives bonnes nouvelles !). Le ROC total atteint donc 766 millions d’euros, en hausse de 7,7 %. Explication principale : la maîtrise des coûts d’exploitation, dont on a droit au détail. Sans doute pour montrer à quel point l’état major sait gérer.

9h50. Focus sur la France. Carrefour n’a, là, plus rien à cacher. Le ROC s’envole de 275 à 482 M€. “Fruit de la nouvelle stratégie commerciale avec un meilleur équilibre entre prix fond de rayon, promotion et fidélité“, dixit le DAF. Le CICE a-t-il pu contribuer à l’explosion de la rentabilité ? Réponse : non. Le montant du CICE a été réinvesti dans les actifs en magasin et le personnel, notamment en caisses. En revanche, la situation est nettement moins brillante en Europe. Le ROC s’écroule : de 153 à 36 M€. “Une large part de ce résultat est attribuable à la performance de l’Italie“. Comme tout cela est joliment dit… Car il fallait en fait comprendre que l’Italie perd clairement de l’argent ! Ailleurs dans le monde, c’est mieux. Mais quand même pas au niveau de la France en termes d’évolution. Voilà le premier enseignement à retenir : la France sauve le S1 de Carrefour. C’est à peine croyable si on se replace un an en arrière mais c’est la réalité.

9h56. PYJ est toujours au pupitre, détaille à présent le nombre de cartes de fidélité (14,9 millions), les encours de crédit, etc. Au même moment, coup d’œil à Georges Plassat, crayon à papier en main. Je ne suis qu’au 4e rang mais je parierai plus qu’il “gribouille” plus qu’il ne prend des notes. Pendant ce temps, la descente du compte d’ex se poursuit. En dernière ligne, et même si ce n’est pas comparable, un résultat net stratosphérique : 902 millions d’euros vs… 3 millions l’an dernier. Une multiplication par 300. Dingue ça.

10h01. Coup d’oeil sur le portable de ma voisine. A la Bourse, le titre bondit de 4,6 %. Faudrait voir d’aller le dire à GP. Un sourire ne gâcherait rien dans le tableau ! Vous l’avez compris : c’est toujours le masque.

10h03. Indicateurs plus financiers à présent. Vous savez la fameuse “rigueur budgétaire” dont GP avait indiqué dès son arrivée qu’elle était un préalable au redressement de Carrefour : le free cash-flow progresse et la dette nette se réduit (-3,7 milliards, en raison des différentes cessions). Sur la rigueur, aucun doute, Carrefour est au rendez-vous de ses engagements. Et encore je vous fais grâce de la “position de liquidité renforcée”. J’ai pas tout compris. Pas davantage avec la “renégociation des 3 lignes de crédits syndiqués”.

10h07 PYJ en a terminé. Georges Plassat à présent qui qualifie d’entrée la présentation de PJS de “peinture assez dynamique et détaillée de la situation au 1er semestre“. Il a l’image facile ce matin ! La suite : “Carrefour est une société qui emprunte la route de la sérénité. Le résultat que vous voyez, c’est le produit de l’amélioration substantielle des relations entre les gens eux mêmes“… “L’amélioration de la psychologie de travail est très nette“.

10h13 Première annonce de la matinée. “Quelque chose d’assez sérieux“, précise GP. “Nous allons réorganiser le “groupe” tel que les gens l’appellent“. En clair : le siège de Boulogne. “On va reformater un peu la répartition des rôles. […] La plupart des grands jobs devront avoir quelque chose à voir avec l’opérationnel“. En clair, rapprocher la structure des magasins. “C’est ce qui fera la différence de Carrefour. Je n’invente pas grand chose. C’est ce qui se faisait dans les années glorieuses du groupe”.

10h18 Second sujet : le digital. Là, c’est prudence et grande lenteur. “Y’a pas d’urgence à faire des bêtises !“. S’il le dit…

10h20J’ai pas grand chose d’autre à vous dire […] Il faut garder beaucoup de modestie, ne pas faire les malins“. Tiens voilà, c’est ce qu’il manque ce matin : un poil plus de provoc. Remarquez, je vous avais prévenu. Je le sentais pas en grande forme ! Cela dit, je perds pas espoir que ça vienne dans les questions. Au besoin, je veux bien l’aider…

10h26. Du coup, je pose la première question, histoire de le dérider. La question : “Quand vous évoquez le reformatage du groupe dans ses organisations, faudrait-il par exemple comprendre que votre voisin, Pierre-Jean Sivignon, le directeur financier, pourrait aller une journée par semaine monter des têtes de gondoles ?“. Réponse : “Mais vous pensez pas si bien dire M. Dauvers. Ca ne lui ferait que du bien ! Pour sa santé physique comme pour sa santé mentale“. Sourires dans la salle. Le voilà revenu comme je le préfère. Pas mécontent d’avoir contribué à le mettre en jambes. Aux autres de jouer…

10h28. Question d’un analyste sur le prix. La concurrence s’est-elle assagie ? Réponse : “On ne peut pas assagir quelqu’un qui n’a pas envie de l’être“. En fait, difficile de savoir s’il visait en fait Leclerc ou… Géant Casino.

10h33. Le drive revient dans le débat. Et GP dans le match. Plaisant. Longue digression sur la relation de l’homme au commerce. Ou plus précisément au e-commerce en général où ses doutes sont clairement exprimés. “Il n’y a qu’à Paris où l’on pense que le consommateur n’ira plus en magasins et qu’il commandera tout depuis chez lui. […] Je ne me laisserai pas entraîner par cette espèce de panurgisme. […] Prenez le livre. Oui, il y a un très grand e-commerçant. Mais nous, chez Carrefour, on a jamais vendu autant de livres“.

10h43 Question sur le travail qui a été fait (ou non) sur le back-office. En clair : les systèmes. Réponse : “J’en ai pas parlé parce que c’est sous contrôle et que c’est un travail de moyen terme. Il y a eu, la-dessus, une perte certaine de savoir-faire en la matière, si tant qu’il y en est eu auparavant. Le premier travail sur la logistique, c’est de consolider les formats pour réduire le coût au km transporté” Comprendre : être capable de mutualiser. “Ca va se faire progressivement. Il n’y aura aucun traumatisme social“. Sur la fréquence de livraison ? “On a fait du 180° sur ce sujet. On a fait du tous produits / tous les jours. C’est pas indispensable. C’est du fine tuning ! Ca va extraire du résultat dans la durée. Voilà pour la logistique“. L’informatique à présent. “Elle doit être revisitée“. Je fais court mais voici l’idée : l’informatique ne doit pas se substituer au commerce. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a désormais une direction dans laquelle il y a la fois les achats et l’informatique. Sa conclusion : “L’informatique doit accompagner la vision du business“. Sous-entendu, pas l’inverse. Evidemment j’achète !

10h58. Question de Juliette Garnier, “journaliste indépendante” précise-t-elle. “Ah !, ça existe ça : journaliste indépendant ?“. Rires. Plus sérieusement, la question : “Êtes-vous candidat à la reprise de magasins Casino à Paris ?” Réponse : “Nous avons regardé cette liste. A ce stade, nous n’avons pas pris de position“. Sur le fond, Carrefour serait quand même mal inspiré de ne pas faire d’offres. Quitte à faire des offres “indécentes”. Après tout, du mètre carrés de flux est quand même rarement mauvais à prendre.

11h09. Question d’un analyste sur l’état d’esprit des hommes et femmes en magasins. “Il y a un an, vous les évoquiez comme étant chloroformés. Aujourd’hui, comment vous les qualifieriez ?“. Réponse : “Ils sont encore en convalescence“. Sans aller dans le dictionnaire, je comprends (enfin, ce me semble). Un convalescent est par définition moins malade qu’il ne l’était mais pas encore vraiment guéri. Comme Carrefour dans son ensemble ? Je vous laisse sur cette question… J’ai à faire.

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