Tribunes

Cora s’allie à Carrefour : quand nécessité fait loi

LES FAITS. Carrefour et Cora ont à leur tour annoncé ce lundi une alliance à l’achat. Une alliance non capitalistique qui devrait concerner 100 fournisseurs en alimentaire et une cinquantaine en non-al.
Waouh, quelle année ! En janvier, les industriels du PGC avaient face à eux sept centrales d’achat. Moins d’un an plus tard, à l’heure des “négos 2015”, il n’en reste plus que quatre : Auchan-Système U, Casino-Intermarché (baptisée Incaa), Carrefour-Cora et Leclerc. A dire vrai, la dernière alliance en date est finalement la moins surprenante. Depuis des années, la position de Cora est jugée la moins confortable de toutes les enseignes. Et même si l’entêtement des Bouriez à préserver leur indépendance est réelle (au point d’avoir éconduit Serge Papin et sa proposition d’alliance à l’achat il y a deux ans), la décision du jour rappelle que nécessité finit toujours par faire loi.
De meilleures conditions pour conforter la relance de Cora
2014 a en effet trop modifié le jeu concurrentiel pour que Cora poursuive dans la voie d’une indépendance intransigeante. Il y a d’abord l’essentiel : le commerce. Les hypers du groupe devraient achever dans quelques jours leur huitième exercice consécutif de recul de chiffre d’affaires. Pas des reculs violents certes, mais suffisants pour peser sur l’exploitation et le moral des cadres en interne.
Dans le même temps, les rapprochements d’Auchan et Système U d’un côté et d’Intermarché et Casino de l’autre ont achevé de convaincre les récalcitrants. Sans réaction, l’écart de positionnement prix entre Cora et ses concurrents n’aurait pu que se creuser en 2015. Et ce, alors que Cora a précisément entamé une relance commerciale en juin en baissant ses prix de 2 % (soit un effort de 1,2 million d’euros par mois) et en mobilisant les troupes autour du projet “Cora commerçant”.
Contraint de réagir, Cora n’avait finalement guère le choix. Ni du timing (avant que les négos n’aboutissent), ni du partenaire… : Carrefour, malgré un passé houleux (l’option Leclerc n’existait pas vraiment). Ce faisant, les Bouriez peuvent espérer  revenir dans le match des prix et préserver l’essentiel : la valeur patrimoniale d’une soixantaine d’hypers et de près de 150 supermarchés Match. Carrefour, de son côté, assure l’essentiel : son rang de premier acheteur français, quasiment au même niveau que l’addition de Casino et Intermarché.  Au passage, Georges Plassat doit même se réjouir de la victime collatérale de l’opération : Leclerc, désormais… plus petit acheteur parmi les grands. Qui l’aurait pronostiqué il y a quelques mois… ? Waouh, quelle année !
Olivier Dauvers

TGC 136LES FAITS. Carrefour et Cora ont à leur tour annoncé ce lundi une alliance à l’achat. Une alliance non capitalistique qui devrait concerner 100 fournisseurs en alimentaire et une cinquantaine en non-al.

Waouh, quelle année ! En janvier, les industriels du PGC avaient face à eux sept centrales d’achat. Moins d’un an plus tard, à l’heure des “négos 2015”, il n’en reste plus que quatre : Auchan-Système U, Casino-Intermarché (baptisée Incaa), Carrefour-Cora et Leclerc. A dire vrai, la dernière alliance en date est finalement la moins surprenante. Depuis des années, la position de Cora est jugée la moins confortable de toutes les enseignes. Et même si l’entêtement des Bouriez à préserver leur indépendance est réelle (au point d’avoir éconduit Serge Papin et sa proposition d’alliance à l’achat il y a deux ans), la décision du jour rappelle que nécessité finit toujours par faire loi.

De meilleures conditions pour conforter la relance de Cora

2014 a en effet trop modifié le jeu concurrentiel pour que Cora poursuive dans la voie d’une indépendance intransigeante. Il y a d’abord l’essentiel : le commerce. Les hypers du groupe devraient achever dans quelques jours leur huitième exercice consécutif de recul de chiffre d’affaires. Pas des reculs violents certes, mais suffisants pour peser sur l’exploitation et le moral des cadres en interne.

Dans le même temps, les rapprochements d’Auchan et Système U d’un côté et d’Intermarché et Casino de l’autre ont achevé de convaincre les récalcitrants. Sans réaction, l’écart de positionnement prix entre Cora et ses concurrents n’aurait pu que se creuser en 2015. Et ce, alors que Cora a précisément entamé une relance commerciale en juin en baissant ses prix de 2 % (soit un effort de 1,2 million d’euros par mois) et en mobilisant les troupes autour du projet “Cora commerçant”.

Contraint de réagir, Cora n’avait finalement guère le choix. Ni du timing (avant que les négos n’aboutissent), ni du partenaire… : Carrefour, malgré un passé houleux (l’option Leclerc n’existait pas vraiment). Ce faisant, les Bouriez peuvent espérer  revenir dans le match des prix et préserver l’essentiel : la valeur patrimoniale d’une soixantaine d’hypers et de près de 150 supermarchés Match. Carrefour, de son côté, assure l’essentiel : son rang de premier acheteur français, quasiment au même niveau que l’addition de Casino et Intermarché.  Au passage, Georges Plassat doit même se réjouir de la victime collatérale de l’opération : Leclerc, désormais… plus petit acheteur parmi les grands. Qui l’aurait pronostiqué il y a quelques mois… ? Waouh, quelle année !

Olivier Dauvers

2 commentaires

  1. Personne ne semble se souvenir que c’est une histoire ancienne: Le groupe Bouriez a développé ses premiers hypers sous franchise Carrefour. En 72 ou 73, ils se sont séparés tres fâchés. Les mauvaises langues avaient même sussure que le nom CORA avait été choisi parce qu’il permettait de garder les mêmes lettres!
    Je suis passé recemment dans CORA, qui m’a paru bien déclinant…

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